Les bureaux, les magasins ou les façades de monuments devront être plongés dans le noir la nuit à partir du 1er juillet, une mesure de sobriété énergétique à laquelle échapperont toutefois quelques zones touristiques dans Paris, Lyon, Marseille et 38 autres communes.
L'arrêté publié mercredi 30 janvier au Journal officiel, préparé par l'ancien exécutif et dont le cap avait été confirmé en novembre par la ministre de l'écologie Delphine Batho, pose plusieurs règles nouvelles.Côté façades, toutes les illuminations de bâtiments non résidentiels devront cesser au plus tard à une heure du matin : "Monuments, mairies, gares, tout ce qui n'est pas résidentiel", a confirmé à l'AFP le ministère de l'écologie. Les hôtels et tout ce qui relève de l'éclairage public (lampadaires, éclairage des routes, etc.) ne sont pas concernés.
DES EXCEPTIONS DANS 41 COMMUNES
Les vitrines de magasins devront elles aussi être éteintes à 1 heure ou "une heure après la fin de l'occupation de ces locaux" si celle-ci est plus tardive. Enfin, les éclairages intérieurs des "locaux à usage professionnel" – bureaux par exemple – devront eux aussi être éteints au maximum une heure après la fin de l'occupation, le contrôle revenant à la mairie dans la plupart des cas.
Le ministère prévoit néanmoins des dérogations accordées par le préfet pour la veille des jours fériés, les illuminations de Noël, lors d'événements nocturnes locaux mais surtout "dans les zones touristiques d'affluence exceptionnelle ou d'animation culturelle permanente".
Quarante-et-une communes sont concernées par ces exceptions, parmi lesquelles la "Ville-Lumière" avec sept zones (Champs-Elysées, Butte Montmartre, rue de Rivoli, Place des Vosges...), mais aussi le centre touristique de Marseille ou de Nice, le Vieux Lyon, Chartres...
La fin de ces éclairages, souvent symboles de gaspillage d'électricité, doit, selon le ministère, permettre de réduire la consommation française de près de 2 térawattheures (Twh) par an, ce qui correspond aux besoins de 750 000 foyers.
Les mesures doivent également permettre de réduire les impacts sur l'environnement (migration ou reproduction des animaux par exemple), voire sur les cycles humains du sommeil. "Les orientations générales du texte vont dans le bon sens", se sont réjouies les associations ANPCEN-Préservons la Nuit et France Nature Environnement dans un communiqué, appelant néanmoins à la vigilance sur les exceptions.
Mais ce black-out nocturne n'est pas non plus le grand soir de la "transition énergétique" voulue par le gouvernement. Ramenée à la consommation de courant en France l'an passé (490 térawattheures), cette économie potentielle correspond à 0,4% du total. Et certains jugent surestimée l'économie réalisable par les mesures.
APPEL À "ALLER PLUS LOIN"
Le Syndicat de l'éclairage, qui regroupe une cinquantaine d'entreprises de matériel électrique comme Legrand, a indiqué à l'AFP que, selon ses calculs, la baisse de consommation ne serait que de 0,5 Twh, soit quatre fois moins que ce qu'avance le gouvernement et à peine 0,1% de la consommation française.
Tout en "saluant" l'arrêté, la déléguée générale du syndicat, Elise Bourmeau, l'a jugé "toujours incomplet", appelant le gouvernement à "aller plus loin" en concrétisant des promesses formulées le mois dernier visant à favoriser les équipements électriques permettant d'économiser l'énergie.
Selon la fédération, l'éclairage tertiaire (bureaux, usines, hôpitaux...) représente au total (jour et nuit) 37 Twh, qu'il serait possible de réduire de 45%. L'éclairage public en France représente lui entre 5 et 7 Twh de consommation, selon la même source.
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