Tout Avoir nuit à la santé de l’Être
Les relations entre adultes et enfants connaissent une mutation radicale. Le deviens toi-même a supplanté le connais-toi toi-même. Gavé d’amour, l’enfant est aux prises avec un surplus d’offres. Pour le bien-être de l’enfant, pour qu’il n’ait besoin de rien, pour qu’il se sente toujours heureux, pour qu’il n’ait pas à attendre, pour qu’il ne soit blessé d’aucune frustration, l’adulte, par souci de bien faire, pense et agit à la place de l’enfant.
Paradoxalement, à force d’être comblés de partout, les enfants souffrent de troubles de l’attention, de la concentration, d’hyperkinésie, de perfectionnisme, de tocs, de troubles oppositionnels. On les retrouve trop souvent déréalisés, désertant de plus en plus leur propre vie suite au manque de préparation à surmonter les inévitables expériences d’incomplétudes que présente la vie.
Ce texte se propose de réfléchir à la façon de surmonter certains paradoxes contemporains en matière d’éducation. Notamment en réintroduisant des traversées du manque, condition indispensable pour penser, pour choisir quelle place et quel sens donner à la vie, à sa vie. L’apprentissage de la perte étant la clé de voûte d’une éducation qui cherche à humaniser. Car au manque nul ne peut échapper…
Diane Drory est psychologue et psychanalyste. Elle est bien connue pour ses articles sur "les choses de la vie" publiés en Belgique depuis 1989. Ancienne présidente de la Fédération belge des psychologues, elle donne de nombreuses conférences et journées de formation dans le secteur de la petite enfance.
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