En 2010, selon l’INSEE, il y avait 8 617 000 pauvres en France, dont près de 5 millions vivraient dans un état qualifié de grande pauvreté et plus de 2 millions en situation de très grande pauvreté. En tentant d’affiner ses résultats, le très prudent institut a découvert qu’en réalité, c’était 12,6% de la population française qui était désormais touchée par la pauvreté. Une pauvreté qui a littéralement explosé en France depuis 2002 : + 27% ! Un tournant dans l’histoire sociale de notre pays, de même que celui pris par les inégalités qui ont suivi le même chemin depuis l’année 2000. A Paris, la moitié des sans-abri sont… des familles !
En 10 ans en France, le nombre de familles sans-abri a augmenté de 400%… Or, beaucoup de pauvres ne perçoivent aucune aide. Selon les chiffres officiels toujours très prudents, les gouvernements successifs de cette belle république française, ont estimé à 50% le nombre de demandeurs de RSA qui ne le touchaient pas, faute d’une information suffisante. Mais les gouvernements successifs se gardent bien de remédier à cette situation : le non recours au RSA permet de réaliser quelques 5 milliards d’économie, et au total si l’on y ajoute toutes les aides auxquelles les pauvres ont droit, ce sont 11 milliards d’économies qui sont ainsi réalisées chaque année en France. Rapportez cela aux fraudes à la prestation sociale, qui ne représentent que 1,2% du total des allocations versées, quand les fraudes à l’impôt sur le revenu représentent près de 38% et les fraudes des entreprises 7,5%, on comprend mieux la bestiale immoralité des campagnes menées par les uns et les autres contre ces fameuses fraudes des pauvres… D'autant que le relatif confort dans lequel ils se trouveraient ne peut guère s'imaginer quand on perçoit en France un RSA d’un montant fixe de 475 euros par mois !
ATD
Quart Monde publie ici un ouvrage qui donne la nausée, tant cette
situation de misère traduit le
dysfonctionnement scandaleux de notre société, et l’abandon de
l’Etat qui en a la charge. D’un Etat qui s’évertue à définir la misère
quantitativement, alors que ces indicateurs ne reflètent en
rien la situation de déchéance qui frappe les pauvres. Ce monétaire
infâmant ne traduit en fait que l’hypocrisie d’une société qui se refuse
à considérer les personnes comme humaines et à
réaliser qu'un véritable apartheid social existe en France.
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