Présidentielle : Bayrou attaque PS et UMP sur les affaires

François Bayrou, candidat MoDem à la présidentielle, a tenuu son premier meeting de campagne samedi à Pau, dans son fief Béarnais. | (AFP/PIERRE ANDRIEU.)

Retour aux sources pour le candidat du MoDem. François Bayrou est entré en campagne depuis son fief béarnais, ce samedi à Pau (Pyrénées-Altlantiques), après avoir officialisé sa candidature à la présidentielle mercredi à Paris.

Pour l'occasion, il a enrôlé son épouse Elisabeth, dite Babette, un peu intimidée par la cohue des journalistes qui attendait son époux. Le leader centriste avait choisi d'organiser son premier meeting dans une annexe du stade de la section paloise de rugby.

«C'était important que je montre à tous mes amis des Pyrénées que c'était ici qu'étaient à la fois mes racines et les raisons de mon combat», a lancé Bayrou à son arrivée. «C'est dans ce stade que beaucoup de Béarnais vibrent. C'est à la fois un lieu de rassemblement et un lieu identitaire, et la France a aujourd'hui besoin d'être une et rassemblée», a-t-il ajouté.

Garant de «l'impartialité de l'Etat»

Le candidat a gagné la tribune au son d'une banda et sous les cris de près d'un millier de supporteurs, venus de tous les départements du sud-ouest, scandant : «François président !» Au menu du banquet, la traditionnelle garbure, soupe régionale. Au menu politique, un long discours d'une heure vingt reprenant l'ensemble de ses thèmes de campagne. C'est sur le registre purement politique que l'ancien ministre de l'Education s'est montré le plus véhément, s'en prenant au PS et à l'UMP sur le thème de la moralité publique et se posant en garant de «l'impartialité de l'Etat».

«Si vous voyez le spectacle que donne le PS aujourd'hui, du haut en bas de l'échelle (...) avec de terrible accusations de corruption dans tous les sens», a lancé François Bayrou. Il faisait notamment référence aux accusations de corruption de la fédération PS du Pas-de-Calais. Quant à la droite, «quand on voit l'arbitraire qui s'est installé au coeur de l'Etat, les affaires qui se succèdent, l'intimité avec les milieux d'affaires, la protection des privilèges institués en règle, on se dit qu'il n'est pas possible de leur donner, en avril et mai, quitus de ce qu'ils ont fait depuis cinq ans», a-t-il conclu.

L'UMP a ouvert grand les bras au candidat du MoDem, n'ayant de cesse de rappeler qu'il est de la «famille». Le candidat PS à la présidentielle François Hollande a de son côté tendu la main à François Bayrou, refusée à ce jour par l'intéressé. Le troisième homme de la présidentielle 2007 avait rassemblé 18 % au premier tour. Pour sa troisième candidature, il ne bénéficiera pas de l’effet « nouveauté ». Mais ses anciens lieutenants le disent « habité » par la certitude d’être un jour président