Nous vivons souvent avec le mythe de "la classe-individu " qui est face à nous et à laquelle nous nous adressons. Même si l'inattention de certains, les agressions verbales d'autres nous alertent sur les individualités, elles ne nous permettent pas toujours de prendre conscience des phénomènes de groupe et des réponses à y apporter. Pourtant le groupe avec sa dynamique est présent partout dans l'enseignement:
- dans la classe bien sûr avec ses sous-groupes qui s'opposent, ses leaders ou porte-parole du groupe, ses boucs émissaires, ses places assignées de "bon élève" ou de "mauvais élève"...
- dans l'établissement avec les enseignants qui "font la loi", les normes inconscientes de l'établissement, les sous-groupes qui mobilisent des énergies.
- dans les conseils de classe qui sont menés, manipulés par certains (faire passer rapidement un élève dans la classe supérieure à midi alors que tout le monde veut s'en aller manger!)...et de même dans les jurys d'examens.
- dans les réunions de parents qu'on peut rendre tellement formelles qu'elles sont vidées de tout intérêt ou, au contraire, organisées de façon à favoriser de véritables rencontres.
Les groupes sont partout, informels ou organisés sous forme de réunions officielles ou officieuses entre collègues de même discipline (avec la connivence sous-jacente ou les oppositions de représentations de cette discipline) ou interdisciplinaires (avec les alliances de disciplines ou de tendances pédagogiques)...Or la connaissance des phénomènes de groupe facilite la gestion de la violence, l'hétérogénéité des classes, le travail de groupe entre élèves ou entre enseignants.
Bien sûr la connaissance du fonctionnement des groupes n'est pas uniquement d'ordre intellectuel; la nécessité de se former par la participation à "des groupes de formation" est indispensable; c'est là qu'on peut percevoir, grossis, les phénomènes de groupe et qu'on peut alors ensuite les reconnaitre quand ils se manifestent "à bas bruit" ailleurs. Ce dossier a donc uniquement pour objectif de faire savoir qu'il existe des connaissances sur ces phénomènes et qu'on peut se donner les moyens d'une formation appropriée dans ce domaine.
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