Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault le 25 mai 2012 à Saont-Herblain, dans l'ouest Jean-Sebastien Evrard afp.com
POLITIQUE - Premier test d'envergure pour le Premier ministre...
Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, consultera mardi un à un les syndicats et le patronat, première étape d'une «méthode» de «démocratie sociale» qu'il promet d'appliquer aux grands chantiers sociaux à venir: retraites, salaires et emploi.«Je vais écouter attentivement la manière dont ils voient l'instauration dans la durée du dialogue social et la démocratie sociale», affirmait le Premier ministre la semaine dernière en annonçant le calendrier de ses rencontres avec les partenaires sociaux.
Le Premier ministre sera entouré de Marisol Touraine (Affaires sociales), Arnaud Montebourg (Redressement productif), Michel Sapin (Travail) et Marylise Lebranchu (Fonction publique).
Une question de méthode
Il recevra chaque organisation représentative pendant une heure: les cinq syndicales (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC) et les trois patronales (Medef, CGPME, UPA). Puis les jours suivants, d'autres organisations (UNSA, FSU et Solidaires).Les consultations seront suivies la première semaine de juin d'une conférence à Matignon pour définir les chantiers à inscrire au menu de la grande conférence sociale, prévue avant le 14 juillet à l'Elysée.
Les réformes menées «dans l'improvisation permanente, sans consulter les partenaires sociaux» ne marchent pas, a expliqué dimanche la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem. Avec le nouveau gouvernement, «le dialogue social sera constitutionnalisé bientôt» pour devenir une étape obligatoire des réformes.
Il est important qu'au-delà de la «grand-messe», le «travail avec le gouvernement» puisse «se décliner ensuite ministère par ministère», a souhaité lundi le leader de FO Jean-Claude Mailly.
La question de la dépendance sur la table
Parmi les chantiers en tête du calendrier gouvernemental, deux promesses de François Hollande divisent particulièrement syndicats et patronat: le retour à la retraite à 60 ans pour les salariés ayant commencé à travailler tôt et un coup de pouce au Smic.Les marges budgétaires du gouvernement sont étroites. La patronne du Medef, Laurence Parisot, s'est appuyée dimanche sur cet argument pour espérer le «convaincre d'amender» un certain nombre de projets, «trouver le meilleur consensus», a-t-elle espéré.
«François Hollande et son Premier ministre disent être ouverts à une méthode de travail très collaborative», le Medef va «leur montrer» que l'augmentation des prélèvements obligatoires induite par le programme de François Hollande serait «insupportable».
L'augmentation envisagée de 0,1% par an des cotisations de retraite pour financer la promesse du président serait «totalement déraisonnable», estime la patronne du Medef. Pour Jean-Claude Mailly, au contraire, le gouvernement doit faire un effort supplémentaire en intégrant dans le calcul de ces retraites les périodes de «chômage et les fins de droit».
Hausse du Smic?
S'agissant du Smic, deux syndicats, FO et la CGT, réclament un fort coup de pouce. Laurence Parisot juge qu'une hausse «ne serait pas une bonne nouvelle pour l'emploi».Avec un chômage frôlant les 10%, l'emploi sera, avec la réforme des retraites, le sujet majeur de la future conférence sociale. La CGT apportera d'ailleurs mardi au Premier ministre et à M. Montebourg, qui annonce un «plan de reconquête industrielle» dans quelques semaines, une liste de 46 entreprises en redressement ou en liquidation, soit près de 45.000 emplois menacés.
La CGT réclamera d'urgence des moyens supplémentaires pour financer le chômage partiel. Mme Parisot expliquera, elle, que «lutter contre les licenciements, c'est d'abord favoriser l'embauche. Et donc éviter toute mesure économique et sociale qui freine les embauches».
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