jeudi 31 mai 2012

Tony Blair accusé de "crimes de guerre" en pleine audience


Photo AFP/LEON NEAL
Un manifestant a brièvement interrompu, lundi 28 mai à Londres, l'intervention de l'ancien premier ministre britannique Tony Blair devant une commission sur l'éthique des médias. "Cet homme devrait être arrêté pour crimes de guerre", a crié le militant pacifiste à l'adresse de M. Blair, comme en témoigne cette vidéo publiée sur le site du Guardian.
L'homme, vêtu d'une chemise blanche, a surgi de derrière un rideau, placé dans le dos du juge Brian Levenson, qui préside la commission d'enquête, à l'intérieur de la chambre 73 de la Cour de justice royale.
Le manifestant, David Lawley-Wakelin, 49 ans, a crié : "Excusez-moi, cet homme devrait être arrêté pour crimes de guerre. JP Morgan l'a payé pour la guerre en Irak, trois mois après avoir envahi ce pays. Il a volé 20 millions de livres sterling à la Banque d'Irak. Puis il a été payé 6 millions de dollars par la banque tous les ans, et c'est toujours le cas, six mois après qu'il a quitté sa charge. Cet homme est un criminel de guerre." Plusieurs vigiles ont saisi l'homme puis l'ont dirigé en dehors de la Cour.
Le juge Leveson, apparemment choqué, s'est levé de son siège pour regarder sortir l'homme. Il s'est excusé auprès de M. Blair et a déclaré qu'il engagerait une enquête pour savoir comment cet homme s'était introduit dans l'enceinte du tribunal.
M. Blair, au pouvoir de 1997 à 2007, qui avait engagé son pays dans la guerre en Irak aux côtés des Américains, a gardé son sang-froid et a simplement tenu à souligner que tout ce qu'avait dit l'intrus était "totalement faux", avant d'ajouter : "Ce qui est difficile avec la politique moderne – et ceci n'est pas une critique des médias – d'après mon expérience de la manière dont sont traités les événements, est que vous pouvez très bien avoir mille personnes dans une pièce, si seulement l'une d'entre elles se lève pour crier quelque chose, c'est la seule info qui ressortira. Les neuf cent quatre-vingt-dix-neuf autres auraient tout aussi bien fait de ne pas se déranger."
David Lawley-Wakelin n'en était pas à son premier coup d'éclat. Réalisateur du documentaire de quarante-cinq minutes intitulé The Alternative Iraq Enquiry ("L'Enquête alternative sur l'Irak"), il avait été sous la lumière des projecteurs dans l'émission "Question Time", de la BBC, où il avait déjà accusé Tony Blair d'être un menteur, prêt à tuer pour du pétrole.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.