Chaque année depuis 1997, Portes Ouvertes publie l'Index Mondial de Persécution, un classement des 50 pays oû les chrétiens sont le plus persécutés.
L'Index est un outil d'analyse. Il permet à Portes Ouvertes d'ajuster le plus précisément possible l'aide humanitaire, juridique et spirituelle en fonction des besoins des églises minoritaires persécutées.
L'Index Mondial de Persécution prend en compte la pleine complexité de la persécution et la taille de chaque communauté chrétienne persécutée et recense les exactions à l'encontre des chrétiens, quelles que soient leurs dénominations.
Classement des 50 pays oû les chrétiens sont le plus persécutés.
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Ce qu’il faut retenir
Persécutions des Chrétiens 2012
Corée du Nord persécuteur n°1 : Pour la dixième année consécutive, elle tient la première place du classement. Elle reste le pays le plus dangereux pour des chrétiens.
L’extrémisme islamique a été la principale source de persécution des chrétiens en 2011 : Les pays musulmans sont encore très présents dans le classement de cette année. On en trouve 9 dans les 10 premiers et 38 en tout, sur un total de 50 pays recensés. Dans les pays tels que l’Afghanistan (2ème position), l’Arabie Saoudite (3ème position) la Somalie (4ème position), l’Iran (5ème position), et les Maldives (6ème position) les chrétiens ne bénéficient quasiment d’aucune liberté.
Le Pakistan arrive dans les 10 premiers pays de l’Index : L’année 2011 a vu, entre autres, l’assassinat de Shabbaz Bhatti, ministre des Minorités au sein du gouvernement et seul chrétien à détenir un poste aussi haut placé au Pakistan. Il a été tué le 2 mars 2011 après avoir remis en question la loi sur le blasphème en vigueur dans le pays.
Parmi les 10 premiers pays, on trouve également l’Irak (9ème position), le Yémen (8ème position), et l’Ouzbékistan (7ème position). Dans ce dernier pays, les chrétiens qui ne se sont pas fait enregistrer auprès des autorités se voient infliger des amendes colossales, subissent des descentes de police chez eux et peuvent même être mis en prison.
Le Soudan, le Nigéria et l’Egypte ont fortement grimpé dans le classement : Dans ces trois pays, la persécution est le fait d’une montée de l’extrémisme islamique.
- Le Soudan monte de 19 places en passant de la 35ème à la 16ème position. En juillet 2011, le sud du Soudan, à majorité chrétienne, a fait sécession. Il est aujourd’hui un pays à part entière appelé le Sud Soudan. En conséquence, les chrétiens du nord, soumis au président Omar El-Béchir, se retrouvent encore plus isolés.12
Omar El-Béchir, qui est sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale de La Haye pour crime contre l’humanité, se targue, depuis des années d’être un musulman intégriste. En réaction à la perte du sud, il s’est juré de rendre son pays encore plus islamique, et prévoit, pour y parvenir, de changer la Constitution du pays.
Sur le terrain, les chrétiens sont pris à parti souvent dans de sombres querelles pour l’attribution des ressources. On estime que des milliers de chrétiens ont été tués par des soldats soudanais mais nous ne disposons pas de chiffres fiables.
- Le Nigéria monte de 10 places en passant de la 23ème à la 13ème position. C’est le pays qui compte le plus de chrétiens assassinés pour leur foi. Officiellement, ils auraient été 300 à avoir perdu la vie en 2011 mais en réalité, ce chiffre est bien supérieur. Depuis 2009, plus de 50 églises ont été prises pour cible et une dizaine de pasteurs ont été assassinés par le groupe Boko Haram. Ce groupe d’extrémistes islamiques, dont le nom se traduit par « L’éducation occidentale est un péché » n’a cessé de gagner en violence.
Après l’élection d’un président chrétien en avril, les islamistes se sont déchaînés et ont massacré 170 chrétiens. Ces dernières années, certains Etats du nord du Nigéria ont adopté la charia (loi islamique), ce qui a encore avivé les tensions entre musulmans et chrétiens, qui sont de fait, devenus des citoyens de seconde zone.
- L’Egypte monte de 4 places en passant de la 19ème à la 15ème position. Les chrétiens égyptiens ont été très éprouvés début 2011 quand une bombe a explosé dans une église copte d’Alexandrie, le 1er janvier, faisant 21 morts.
Avec la destitution du président Moubarak en février, les chrétiens égyptiens espéraient bénéficier de plus de liberté. Mais leur enthousiasme est en partie retombé avec le massacre qui a eu lieu devant le siège de la télévision nationale, au Caire, le 9 octobre, où les soldats s’en sont pris aux manifestants avec une rare violence. 27 coptes ont été tués, certains ont été abattus par les soldats, 13
d’autres écrasés par les chars anti-émeutes, d’autres encore ont été tués par des islamistes présents.
Fin 2011, les partis islamistes sont sortis gagnants des élections législatives de novembre, incitant certains commentateurs à parler « d’hiver arabe » pour les chrétiens.
- L’extrémisme islamique se renforce. Que ce soit le fait des gouvernements comme en Arabie Saoudite ou en Iran, ou d’organisations non étatiques, comme le groupe Boko Haram au Nigéria, l’islamisme gagne en influence dans beaucoup de pays musulmans. Quand l’extrémisme devient la culture dominante de la population, les chrétiens courent de plus grands risques encore. En tant que minorité, ils se sentent étrangers dans leur propre pays. C’est ce qui se passe au Pakistan et même en Turquie.
En Irak, on a remarqué une dégradation de la situation au Kurdistan, qui était jusque-là une région sûre pour les chrétiens. Des extrémistes, soutenus par l’Iran, sont arrivés dans la région et sont responsables de l’augmentation des violences à l’encontre des chrétiens.
L’augmentation de la persécution dans le monde est liée à 4 facteurs :
- L’extrémisme islamique se renforce. Que ce soit le fait des gouvernements comme en Arabie Saoudite ou en Iran, ou d’organisations non étatiques, comme le groupe Boko Haram au Nigéria, l’islamisme gagne en influence dans beaucoup de pays musulmans. Quand l’extrémisme devient la culture dominante de la population, les chrétiens courent de plus grands risques encore. En tant que minorité, ils se sentent étrangers dans leur propre pays. C’est ce qui se passe au Pakistan et même en Turquie.
En Irak, on a remarqué une dégradation de la situation au Kurdistan, qui était jusque-là une région sûre pour les chrétiens. Des extrémistes, soutenus par l’Iran, sont arrivés dans la région et sont responsables de l’augmentation des violences à l’encontre des chrétiens.15
En Syrie, les quelque 2 millions de chrétiens sont dans l’expectative, et craignent d’être victimes de l’instabilité politique car le régime en place, si autoritaire soit-il, leur apportait jusque-là sa protection.
- Le nationalisme religieux retrouve des forces. En Inde par exemple, les nationalistes hindous infiltrent les villages. Ils y créent des écoles et essaient d’y former toute une génération de nationalistes. C’est une stratégie à long terme qui pourrait entraîner, dans les années qui viennent, une augmentation de la persécution dans ce pays.
- Les despotes ont peur. En Corée du Nord, où le fils de Kim Jong-Il vient d’accéder au pouvoir, le pays est au bord du gouffre.
Dans les pays communistes ou post-communistes, un peu plus stables, comme la Chine ou les républiques d’Asie Centrale, les gouvernements sont sur la corde raide. D’un côté, ils cherchent à libéraliser leur économie, d’un autre, ils ne veulent rien concéder sur le plan politique en terme de liberté pour les citoyens. Dans leurs efforts de se maintenir au pouvoir, ces gouvernements considèrent les communautés chrétiennes, soit comme des alliées potentielles, soit comme une menace. Dans les deux cas, le pouvoir cherche à les contrôler, ce qui explique pourquoi la situation ne s’améliore pas en Chine et pourquoi elle se dégrade dans les républiques d’Asie centrale.
- La corruption organisée ne cesse de progresser. « Il est plus important de connaître le juge que de connaître la loi. » Ce constat fait par un pasteur au Pakistan reflète l’état de corruption de bien des pays. Au Nigéria, en Colombie, au Pakistan, en Indonésie et en Inde en particulier, les communautés chrétiennes doivent vivre dans une société totalement corrompue, dans laquelle ils ne peuvent obtenir quoi que ce soit, s’ils refusent de coopérer.
Les dix pays où la persécution des chrétiens est la plus forte
Corée du Nord
La Corée du Nord arrive une fois de plus en tête de l’Index Mondial de Persécution. Retranché dans l’idéologie communiste, ce pays s’est forgé une «religion» autour de son fondateur, Kim Il-Sung. Quiconque rend hommage à «un autre dieu» est automatiquement persécuté, ce qui contraint les 200 à 400 000 chrétiens nord-coréens, à la clandestinité absolue. En avril 2012, le gouvernement promet une célébration aux «proportions épiques» pour le 100e anniversaire de la naissance de Kim Il-Sung – un projet que le pays n’a pas les moyens de se payer. Le besoin humanitaire est si urgent que le régime autorise des ONG chrétiennes étrangères à opérer sur son territoire. Nos sources nous ont rapporté de nombreuses arrestations en 2011.
Afghanistan
Dix ans après le renversement du régime des talibans, la situation reste dramatique. C’est particulièrement vrai pour les minorités telles que la petite communauté chrétienne. Bien qu’il ait signé tous les accords internationaux censés protéger la liberté de religion, le gouvernement n’est pas en mesure de garantir le respect le plus élémentaire de ce droit. Les chrétiens afghans sont d’autant plus exposés qu’ils sont tous d’origine musulmane. S’ils sont découverts, ils sont discriminés par leur famille et leurs voisins aussi bien que par les autorités locales et les religieux musulmans. Il ne subsiste pas une seule église dans le pays, même pas pour les chrétiens étrangers. Le mouvement des talibans se relève peu à peu. En octobre, ils ont publié une déclaration promettant d’épurer le pays de tous les chrétiens, qu’ils soient locaux ou étrangers. Les chrétiens des organisations humanitaires restent une cible fréquente.
Arabie saoudite
Aucune église n’est autorisée et les célébrations chrétiennes sont interdites dans les lieux publics. En outre, l’apostasie est passible de mort en Arabie Saoudite. Portes Ouvertes a eu connaissance de plusieurs cas de violences physiques contre des chrétiens à cause de leur foi. Plusieurs chrétiens ont quitté le pays pour fuir l’oppression religieuse. Dans certains cas, leur vie était en danger. A la suite de plusieurs arrestations en 2011, l’Arabie Saoudite est montée d’un rang dans la liste par rapport à l’année dernière. Le petit nombre de musulmans convertis au christianisme, qui vivent leur foi dans le plus grand secret, s’est récemment accru, ce qui les met de plus en plus en danger. 17
Somalie
La Somalie est passée du rang 5 au rang 4 dans l’Index Mondial de Persécution 2012. L’intégrisme islamique est le premier responsable de la persécution. Personne n’est censé être chrétien en Somalie, aussi les croyants d’origine musulmane n’ont-ils pas de communautés organisées. Ils croient en secret, à titre individuel, dans une atmosphère de terreur. S’ils connaissent un ou deux autres croyants, ils peuvent former un petit groupe clandestin. Le plus grand de ces groupes connu en Somalie comprend cinq personnes. Il est dangereux d’élever ses enfants dans la foi chrétienne, car on risquerait d’être découvert et exécuté. Un grand nombre de Somaliens ont dû fuir leur pays, chassés par la famine, les conflits ethniques ou politiques, ou aussi, à cause de leur foi. Le gouvernement fédéral de transition pratique une interprétation extrémiste de la loi islamique, un extrémisme toutefois tempéré par la nécessité de s’appuyer sur la communauté internationale pour se maintenir au pouvoir.
Iran
La persécution de certaines minorités religieuses s’est intensifiée en Iran depuis 2005. Plus de 200 chrétiens ont été arrêtés durant la période concernée par l’Index Mondial de Persécution 2012. Le 19 octobre 2010, le Guide suprême iranien a accusé «les ennemis de l’islam d’installer le christianisme en Iran et d’y encourager son expansion». Le ministre du Renseignement, Heydar Moslehi, a dénoncé à plusieurs reprises en octobre et en novembre 2011 la «menace» que représentent les églises de maison et les intérêts chrétiens. Officiellement, seuls les Arméniens et les Assyriens ont le droit d’être chrétiens. Dans ces conditions, pratiquement toute activité chrétienne est illégale, surtout si elle se fait en farsi. Si l’Iran a reculé du 2ème au 5ème rang sur la liste, ce n’est pas que la liberté religieuse soit plus grande pour les chrétiens. C’est dû à l’aggravation de la persécution dans d’autres pays et au fait qu’à notre connaissance, il n’y a pas eu de chrétiens tués pour leur foi en Iran durant la période concernée par l’Index Mondial de Persécution 2012, contrairement à l’année précédente.
Maldives
Le gouvernement des Maldives se définit comme protecteur et défenseur de l’islam. Tout citoyen maldivien doit être musulman, toute autre conviction religieuse est strictement interdite. L’Etat ne fait aucune différence entre les chrétiens locaux et étrangers. Les croyants locaux, en nombre infime, ne peuvent pas se rencontrer 18
publiquement, et encore moins célébrer Dieu ensemble. Tandis que les autorités surveillent de près toute activité religieuse perçue comme suspecte, la pression de la population est aussi extrêmement forte. Les citoyens acceptent l’attitude intransigeante des autorités car ils comprennent la liberté religieuse comme la liberté de discuter de questions religieuses dans le cadre de l’islam. Rien n’a substantiellement changé depuis l’année dernière, et le rang est resté le même.
Ouzbékistan
Pour la septième année consécutive, l’Ouzbékistan occupe le premier rang des pays d’Asie Centrale dans l’Index Mondial de Persécution. Les autorités augmentent leur contrôle sur les églises, rendant, par des procédures administratives kafkaïennes, la légalisation de nouveaux lieux de cultes quasi impossible. En dix ans, une seule église a pu obtenir un enregistrement légal auprès des autorités. Dans le même temps, toute activité des communautés non enregistrées auprès des autorités est strictement interdite. Les études bibliques en privé sont tolérées, mais ces groupes courent toujours le risque d’être interdits eux aussi. Même les communautés enregistrées ont subi un nombre accru de descentes de police, des fidèles ont été harcelés par la police et/ou ont dû payer des amendes. Les activités de jeunesse sont particulièrement visées, avec des intimidations policières à l’égard des jeunes croyants. De plus, il est interdit d’importer de la littérature chrétienne ou d’en imprimer sur place. Enfin, l’hostilité de la société à l’égard des chrétiens – surtout ceux d’origine musulmane – va croissant. Cette hostilité est attisée par des reportages télévisés calomnieux. Il est difficile aux chrétiens de pratiquer leur foi.
Yémen
L’insécurité due aux mouvements terroristes fait du Yémen un pays très instable. Cette situation n’a fait que se détériorer avec les émeutes du printemps arabe en 2011. Les enlèvements d’étrangers ne sont pas rares et se concluent généralement par le paiement d’une rançon. Cependant, quatre des neufs chrétiens étrangers enlevés en juin 2009 sont toujours portés disparus. Dans ce contexte d’anarchie et de violence, Portes Ouvertes a peu accès au pays. Si le Yémen est descendu d’un rang, c’est surtout parce que nous avons moins d’informations. Fait important à signaler, les chrétiens ont su rester unis au sein de la révolution, même s’ils ne partagent pas les mêmes opinions politiques. 19
Irak
L’Irak connaît un véritable exode des chrétiens. Leur nombre a fortement chuté au cours des dix dernières années. Le retrait de l’armée américaine n’améliore pas l’état d’incertitude institutionnelle, de conflit et d’instabilité dans lequel le pays est plongé. Le gouvernement irakien n’a pas la capacité de faire régner l’ordre et d’assurer un minimum de sécurité. La corruption atteint des niveaux record et les violences entre factions musulmanes ne cessent pas. La charia est en vigueur, interdisant la conversion de musulmans à d’autres religions. La violence reste endémique, même si l’on a signalé moins de morts en 2011 que l’année précédente. Les chrétiens continuent à subir des menaces, des vols, des viols, des enlèvements, et les églises restent la cible d’attentats. Ce qui est nouveau, c’est la détérioration de la situation dans le nord du pays, le Kurdistan. La violence antichrétienne y est en hausse, principalement en raison de l’extrémisme islamique.
Pakistan
Le Pakistan a été le théâtre d’un des points culminants de la persécution des chrétiens dans le monde en 2011, avec l’assassinat de Shahbaz Bhatti, ministre des Minorités. Jamais un chrétien de si haut rang n’avait été assassiné dans ce pays. Les chrétiens sont une minorité (2,5 % de la population) dans un pays à 96 % musulman. Cette minorité est en danger. Les menaces de mort contre les responsables chrétiens sont constantes ; les passages à tabac sont monnaie courante et des cas de vandalisme contre des églises sont signalés chaque mois. Les chrétiens sont pris entre des organisations islamistes militantes, qui ne cessent de les agresser physiquement, et une culture ambiante qui s’islamise, les poussant à se sentir de moins en moins Pakistanais. Il reste que les lois du Pakistan laissent aux chrétiens une liberté considérable dans la gestion de leurs églises. La population chrétienne augmente et un nombre modeste mais régulier de musulmans se convertissent au christianisme. Dans l’ensemble, il devient plus difficile d’être chrétien au Pakistan, qui est monté d’un rang dans l’Index Mondial de Persécution cette année.
La montée de l’islamisme provoque un exode des chrétiens du Moyen-Orient
Si l’on inclut le Soudan et l’Iran, il y aurait plus de 17 millions de chrétiens au Moyen-Orient. La majorité d’entre eux sont orthodoxes. Ces dernières années, c’est l’Irak qui a été le plus touché par cet exode massif de chrétiens. Après une vague de persécution très sévère de la part des chiites et des sunnites, ils ne sont plus que 300’000 dans le pays, alors qu’ils étaient encore un million en 1991.
Dans d’autres pays, le nombre de chrétiens a aussi drastiquement diminué.
Il y a de cela moins d’une génération, Bethléem (sous actuelle Autorité palestinienne) était chrétienne à 85%. Aujourd’hui les chrétiens ne représentent plus que 15% de la population. En 1922, il y avait 22% de chrétiens à Jérusalem, ils ne sont plus que 2%. De tout le Moyen-Orient, les chrétiens émigrent, victimes d’une persécution intense.
Les attentats commis par des groupes islamistes tels Al-Qaïda, le Hamas ou le Hezbollah ont joué un rôle dans le départ de nombreux chrétiens, particulièrement en Irak. Mais ils ne sont pas les seuls responsables de cet exode massif, loin de là. Le fait est qu’aujourd’hui, dans de nombreuses sociétés, c’est une interprétation plus stricte, plus fondamentaliste de l’islam qui prévaut et cela les rend beaucoup moins tolérantes à l’égard des minorités chrétiennes.28
L’Egypte est le plus peuplé des pays arabes. Jusqu’à présent les relations entre musulmans et coptes (des chrétiens qui ont toujours fait partie de l’histoire de l’Egypte) ont été relativement cordiales. Mais entre 1974 et 1985, plus de 3 millions d’Egyptiens ont émigré dans les pays du Golfe comme l’Arabie Saoudite qui pratiquent un islam plus dur tel le wahhabisme, et une fois rentrés chez eux, ils ont importé et propagé cette forme d’islam, plus austère et moins tolérante. Cela correspondait au moment où le président Sadate courtisait les islamistes pour contrer les socialistes issus de l’ère Nasser.
En conséquence, selon Tarek Osman, écrivain égyptien, «en moins de 10 ans, l’Etat égyptien est passé d’un Etat civique à un Etat quasi islamique avec un discours qui, de libéral est devenu religieux et conservateur.» Même si le Printemps arabe, qui a chassé Moubarak du pouvoir en février 2011, a été initié par des éléments libéraux, il a vite été repris en main par les islamistes (peut-être temporairement) lors des élections législatives de novembre 2011.
Aujourd’hui, au Moyen-Orient, on distingue sept sources de persécution :
- L’extrémisme d’Etat,
- Les dirigeants despotiques,
- Les fanatiques,
- L’islamisation de la société,
- Le tribalisme,
- L’intolérance exercée par les familles,
- L’opposition de la société à l’encontre des églises.
L’islamisation de la société est la source de persécution la plus significative. Les chrétiens deviennent alors des citoyens de seconde zone et expérimentent la dhimmitude (voir glossaire) qui laisse une extrême sensation d’impuissance. C’est un état de fait qui existe depuis des siècles mais qui a empiré ces dernières années. Ceux qui en sont victimes ont l’impression qu’il est vain de le combattre, en conséquence, la plupart des chrétiens émigrent.
Aujourd’hui, dans cette région qui est le berceau du christianisme, les chrétiens persécutés luttent pour survivre.
rapport2012 sur la persécution des Chrétiens
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