Au cours de l’Affaire Dreyfus, l’extrême droite est antidreyfusarde. La première apogée de l'extrême droite intervient pendant les années 1930 et au début des années 1940, au travers du succès des différentes ligues. Les idées d’extrême droite trouvent leur consécration avec le régime de Vichy, de 1940 à 1944. Des membres et sympathisants des ligues ou des mouvements monarchistes d'avant-guerre deviennent collaborationnistes, d’autres, plus rares, les mouvements de résistance à l'Occupation1.
Depuis la conférence de Yalta, qui aurait mis au point selon eux un « partage du monde », certains mouvements classés à l'extrême droite défendent l'antiaméricanisme.
Les mouvements d’extrême droite sont accusés de partager la haine d'un ennemi commun, d'un bouc émissaire qui aurait changé au cours du XXe siècle : ils ont d'abord été antisémites et antidémocratiques. La plupart de ces mouvements sont anticommunistes.
De nombreux journaux d’extrême droite ont été publiés en France au début du XXe siècle : Le Nouveau Siècle (1925), Le Franciste, Les Cahiers, La Revue française, Combat, Plans, Je suis partout.
Le régime de Vichy a favorisé la publication de nombreux journaux d’extrême droite comme Au Pilori, ou Le Petit Marseillais. Parmi les journaux d’extrême droite publiés en France après 1944, il faut citer Paroles françaises (1946), Verbe (1949), Rivarol (1951), Fraternité française (1954), Défense de l’Occident, Jeune Nation (1959), Minute (1962), Europe-Action (1963), Militant, Initiative nationale (1975), Pour une force nouvelle (1982), Présent, National-Hebdo, Alliance populaire (1994) et Le Choc du mois.
En 2004, d’après les renseignements généraux français, il existerait entre 2 500 et 3 500 militants ou sympathisants des différents groupes d'extrême droite, sans compter le FN ni le MNR. Les groupes les plus importants se trouvent en Alsace, en région PACA, en Île-de-France. Le ministère de l’Intérieur a recensé 65 actes violents perpétrés par certains de ces groupes en 2004.
Les principales organisations d’extrême droite en France :
- Nationalisme :
- Jeune Nation (1949-1958)
- Front universitaire de la liberté (1951)
- Front de l'Algérie française (1960)
- Front national pour l'Algérie française (1960)
- Occident (1964-1968)
- Groupe union défense (GUD) (1968-2002)
- Œuvre française (1968)
- Ordre nouveau (1969-1973)
- Front national (FN) (1972)
- Parti des forces nouvelles (PFN) (1974-1984)
- Alliance populaire (1992-1995)
- Parti national républicain (1995-1999)
- Mouvement national républicain (MNR) (1999)
- Parti de la France (PdF) (2009)
- Rassemblement étudiant de droite (RED) (2004-2009)
- Pétainisme :
- Association nationale Pétain-Verdun (ANPV)
- Néonazisme :
- Parti nationaliste français et européen
- Truppenkameradschaft
- Elsass Korps
- Combat furtif-Werwolf
- Groupes armés
- Commando Mario Tutti
- Nomad 88 2008
- Ordre et justice nouvelle
- Front de Libération nationale français ~1978
- Comité pour l'ordre moral ~1984
- Commando Delta 1961-1978
- Organisation armée secrète
- Honneur de la Police
- Groupe Charles-Martel
- Cellule autonomiste et totalitaire Tiwaz 2882 2004-2005
- Groupe Condor
- Justice Pieds-noirs
- Groupe Joachim Peiper ~1976
- Ligue des combattants français contre l’occupation juive 1979
- Organisation secrète d'action révolutionnaire nationale
- Armée nationale secrète (autre appellation de l'OAS-métro MIII, regroupe des anciens de Jeune Nation)
- Cellule Ordre et Justice ~1980
- Commandos de France ~1981
- Commandos de France contre l'invasion maghrébine ~1986
- Groupe ou Commando Hermann Goëring 1973 et 1977
- Groupe Massada ~1989 (proche du PNFE)
- Groupe Odessa 1979
- Ligue internationale contre le racisme juif fin 70's
- Organisation autonome des néo-nazis d'action 1976
- Parti fasciste d'action révolutionnaire 1978-1980
- Résistance solidariste 1977
- Sections phalangistes de sécurité 1977
- Action Pieds-noirs
- Comité d'action fasciste 1977
- Groupe d'intervention nationaliste
- Front d'action pour la libération des Pays baltes
- Brigades françaises révolutionnaires
- Création de l'association « SOS enfants d'Irak », proche du FN, et présidée par Jany Le Pen, épouse du président d'honneur du FN.
- Création de l'association « Solidarité des Français » (SdF), association d'entraide aux SDF, proche du Bloc identitaire : il s'agit de distribuer aux SDF et clochards de la soupe au cochon, la soupe identitaire, écartant ainsi tout juif ou musulman qui appliquerait sa religion de façon littérale2,3,4.
- Création du « rock identitaire français » (RIF), courant musical proche des milieux identitaires, illustré par des groupes tels que In Memoriam, Vae Victis, Elendil… Les textes sont identitaires mais n'ont rien à voir avec le racisme du RAC de groupes comme Légion 88.
- Création du « Comité d'entraide aux prisonniers européens », qui aide les nationalistes emprisonnés, proche du Bloc identitaire.
- Création de diverses agences de presse sur internet parmi lesquelles Novopress et Altermedia.
La « machine Albertini » était dirigée par Georges Albertini, ancien collaborateur cadre du Rassemblement national populaire. L'anticommunisme est leur étendard de ralliement et est selon certains le véritable seul point commun entre les libéraux de la droite et l'extrême droite. Roland Gaucher écrit à leur sujet : « un certain nombre de ces récupérés (Madelin, Ecorcheville, Van Ghell, Nicolas Tandler) sont passés par la machine à laver ultra-silencieuse de feu Albertini et de l'IST[réf. nécessaire] ».
Le Centre national des indépendants et paysans (le parti de centre-droit d'Antoine Pinay sous la IVe République) a également servi de point de passage vers la droite. Anti-gaulliste après les accords d'Alger, il se rapprocha du RPR en 1976. À la fin des années 1970 et pendant les années 1980, il accueillit de nombreux anciens militants de groupuscules d'extrême droite, en particulier du Parti des forces nouvelles. Alain Robert, Hervé Novelli, Philippe Guignache, Yves Van Ghele, entre autres sont passés par le CNIP avant de rejoindre la droite classique. D'autres personnalités ont transité par le CNI pour rallier ensuite le Front national comme Pierre Sergent ou Michel de Rostolan.
Par la suite, deux partis vont largement accueillir les anciens nationalistes : le RPR (Patrick Devedjian, Bruno Tellene, Jean Taoussan, Jean-Jacques Guillet…) et au sein de l'UDF, le Parti républicain (l'ancien résistant Alain Griotteray, Hubert Bassot, Alain Madelin, Gérard Longuet, Guy Tessier, Serge Didier, Hervé Novelli). Une fois ralliés à la droite, les ascensions politiques de ces personnalités seront diverses, plus ou moins couronnées de succès.
À l'inverse, des recrues de la « Nouvelle Droite » telles que Bruno Mégret et Jean-Yves Le Gallou, respectivement issus du RPR et de l'UDF, s'éloigneront de la droite « classique » pour rejoindre le FN dans les années 1980 puis fonder le MNR dans les années 2000.
Des accords ont existé localement directement entre la droite et le Front national : Jean-Pierre Stirbois a été élu en 1984 à Dreux sur une liste commune UDF-RPR-FN. De 1986 à 2004, la région Languedoc-Roussillon était administrée par Jacques Blanc avec le soutien des élus du Front national.
Sont fréquemment cités comme penseurs et intellectuels de l'extrême droite Maurice Barrès, Édouard Drumont, Joseph de Gobineau, Pierre Drieu La Rochelle, Robert Brasillach, André Fraigneau, Lucien Rebatet, Henri Massis, Léon Daudet, Thierry Maulnier, Henry de Monfreid, Jacques Bainville, Georges Vacher de Lapouge, Pierre Boutang, Paul Sérant, Kléber Haedens, Jacques Benoist-Méchin, Marc Augier, Alphonse de Châteaubriant, René Benjamin, Jean-Pierre Maxence, Raymond Abellio, Henri Béraud, Charles Maurras, Alain de Benoist, Pierre Gripari, Jules Monnerot, Jean Mabire.
Henry Charbonneau (directeur), Philippe Henriot, Paul Marion, Abel Bonnard, Paul Morand5, Jacques de Lacretelle, Roger Vercel, Pierre Mac Orlan comptent parmi les rédacteurs du journal collaborationniste Combats (organe de la Milice).
- Pour Patrick Devedjian : « Je ne me suis jamais caché de mon passé. J’étais d’origine arménienne et c’était aussi une façon, pour moi, de me sentir français. J’étais anticommuniste et, finalement, je n’ai pas changé. Je me suis engagé pour la cause de l’Algérie française. J’ai quitté Occident en 1966, après avoir découvert Raymond Aron. Ce mouvement n’avait rien à voir avec l’extrême droite de Jean-Marie Le Pen. C’était une autre époque, on ne peut pas comparer18... »
- Pour Gérard Longuet : « Pour des raisons personnelles, j’étais Algérie française et anticommuniste. J’ai fait un bout de chemin avec la FEN, avant de basculer vers Occident. Nous étions une bande de copains. Je n’ai jamais supporté que l’on m’interdise de m’exprimer. J’ai fait la campagne de Jean-Louis Tixier-Vignancour en 1965. On se spécialisait dans la relation conflictuelle et musclée avec l’extrême gauche. On s’est pris des raclées, j’ai eu le cuir chevelu entamé. Après l’incident de Rouen, où je n’étais pas impliqué, j’ai rejoint les Républicains indépendants18. »
- Pour Alain Madelin : « [J'étais animé par un] anti-communisme militant, extrême et passionné, qui a accompagné une bonne partie de ma vie d'étudiant. Et comme à ce moment-là, la France de l'anticommunisme était marginalisée, nous avons été systématiquement confinés à l'extrême droite. En face, ils étaient pour Mao et Pol Pot, pour les Gardes rouges et pour les Khmers rouges. Je ne regrette pas de ne pas avoir choisi ce camp-là19. »
- Pour Hervé Novelli : « J’étais plus jeune que les autres, mais j’étais spontanément du côté de l’ordre. À l’époque, il n’y avait rien entre l’extrême droite et l’extrême gauche. Je n’ai pas un regret, Occident, c’était un engagement anticommuniste dans lequel je me reconnais toujours. C’est une époque révolue, il en reste une sorte d’amitié liée à l’adolescence. Ne tombons pas dans le piège de la béatification de l’extrême gauche et de la diabolisation de l’extrême droite18. »
- Pour François d'Orcival : « J’étais à la FEN [Fédération des étudiants nationalistes], de 1962 à 1964. Cela correspond à des convictions de jeunesse, au bouillonnement des 20 ans. Je n’ai pas à renier cette époque, et il n’y a rien qui soit indigne. En 1962, j’avais été interné dans un camp, car j’étais Algérie française. Nous étions antimarxistes, mais je n’ai pas fait partie d’Occident. Je n’ai jamais été un extrémiste. Je ne suis pas un ancien combattant, et je suis journaliste depuis quarante ans. Tout ce que je peux dire, c’est que de Gaulle avait raison18. »
- Pour Didier Schuller : « Je suis entré à la Corpo de droit à Assas en 1964. J’étais un militant d’occasion qui fait le coup de poing. J’étais très Algérie française, mais si je ne suis pas allé à Occident, c’est que je ne voulais pas être le “juif” de ce mouvement. Je suis vite revenu vers des choses plus raisonnables, et en 1972, je suis entré dans les cabinets ministériels18. »
- Pour Patrice Gélinet : « Une connerie de jeunesse, comme d'autres ont été gauchistes. C'était il y a plus de quarante ans, c'est-à-dire plus de temps que celui qui sépare l'élection de Mitterrand en 1981 de sa francisque. Je ne renie pas le passé, mais je n'en suis pas particulièrement fier20. »
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