Les diplômés du supérieur accèdent moins souvent à un poste de cadre que la génération qui a terminé ses études dix ans avant la crise de 2008. Et ils sont moins payés.
Tous niveaux scolaires confondus, la crise semble
avoir retardé l'insertion dans l'emploi des jeunes, selon une enquête
récente du Céreq.
Reuters/Mike Segar
Si le diplôme reste un rempart contre le chômage, les diplômés du supérieur accèdent moins souvent à un poste de cadre et sont moins payés que la génération ayant achevé ses études dix ans avant la crise de 2008, selon une enquête publiée ce jeudi.
Le Céreq (Centre d'études et de recherche sur les qualifications, dépendant des ministères de l'Education et du Travail) interroge régulièrement plusieurs dizaines milliers de jeunes entrés la même année sur le marché du travail, pour connaître leur itinéraire. Dans cette étude, il compare les générations sorties en 1998 et 2004, 3, 5 et 7 ans après. Tous niveaux scolaires confondus, la conjoncture semble avoir "retardé l'insertion" dans l'emploi des jeunes "plutôt que de (la) mettre à mal durablement", note le Céreq.
Les taux de chômage des deux groupes ont tendance à se rapprocher, avec un écart de 1 point seulement au bout de 7 ans. Les non-diplômés et les niveaux CAP et BEP pâtissent nettement et davantage de la crise. Ainsi, 32% des jeunes sortis sans diplôme étaient au chômage au bout de 5 ans et toujours 26% après 7 ans, contre 26 et 24% pour la génération 1998. Entre ces deux périodes, les non-diplômés sont aussi plus nombreux à être restés plus d'un an au chômage et ils occupent plus souvent des emplois précaires.
La qualité des emplois régresse
"Face à la crise, le rôle protecteur du diplôme semble plutôt se renforcer et perdurer au cours des premières années de vie active", relève l'enquête, qui calcule que le taux de chômage n'excédait pas 6% pour les diplômés du supérieur en 2004. Il a même baissé entre les deux générations pour les sortants d'écoles d'ingénieur et du commerce, et les niveaux bac+2 et bac+3.Mais l'enquête montre que la qualité des emplois s'est dégradée pour les diplômés. Les diplômés de l'enseignement supérieur en 2004 sont moins nombreux à occuper des emplois de cadres au bout de sept ans de vie active: 32% contre 37% de leurs homologues de la génération 1998.
Pas plus de 3% de hausse de salaires pour la génération 2004
Leurs salaires de départ sont aussi plus bas et évoluent peu. Les rémunérations à l'embauche des jeunes cadres du privé de la génération 2004 diminuent de 10% par rapport à ceux de 1998. Sept ans après, les bac+5 (DEA, DESS, Master) de 2004 restent moins bien payés en euros constants que ceux de 1998 (1.780 euros contre 2.050).Globalement, les salaires sont "en berne" pour tous. Ils n'augmentent que de 3% pour la génération 2004 entre 3 et 7 ans de vie active, contre 15% pour la cohorte 1998.Les cas de "déclassement" constatés entre 5 et 7 ans sont aussi un peu plus fréquents pour la génération 2004: 9% contre 7%.
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