Le pape François, lors de la prière de l’Angélus, dimanche 30 juin 2013, place Saint-Pierre au Vatican.
D’un abord classique et didactique, « Lumen Fidei » se présente comme une récapitulation de l’essentiel de la foi catholique.
Le
même jour, le pape s’est affiché publiquement avec son prédécesseur et a
autorisé la canonisation de Jean XXIII et Jean-Paul II.
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Pour autant, « nous n’avons pas deux papes » a rappelé, au même instant, Mgr Gerhard Müller, préfet de la Congrégation pour le doctrine de la foi, présentant l’encyclique à la presse. Il a pris soin de préciser : « Cette encyclique n’est pas un patchwork ». « Il y a dans ce texte beaucoup de Benoît et tout de François », a renchéri à ses côtés le cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques. Tandis que Mgr Rino Fisichella, président du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, interrogé sur la continuité avec Deus Caritas est et Spe salvi, précisait : « Cela aurait été une trilogie si Lumen Fidei avait été signée par Benoît XVI. »
Le cardinal Ouellet y voit, lui, un effet de « la providence qui a voulu que ce pilier manquant soit un cadeau du pape émérite à son successeur et en même temps un symbole d’unité, car en assumant et complétant l’œuvre entreprise par son prédécesseur, le pape François témoigne avec lui de l’unité de la foi. » Il a poursuivi : « La lumière de la foi est ainsi relayée d’un pontife à l’autre, comme dans les courses du stade, grâce au don de la succession apostolique. »
« Ce texte est aujourd’hui pleinement du pape François »
Revenant sur la mention explicite du concile Vatican II dans cette encyclique, le cardinal Ouellet a confirmé : « Personne n’a oublié le concile. Nous avons là une encyclique qui offre ce que le concile a voulu. ». Mgr Müller, pour sa part, insiste sur la « belle coïncidence » que manifeste la publication de cette encyclique alors que l’Église célèbre le 50me anniversaire du concile.Et, quelques minutes plus tard, le P. Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège, annonçait la prochaine canonisation conjointe de Jean-Paul II et de Jean XXIII, le pape du concile, celui-ci bénéficiant de la part du pape François d’une dispense de miracle.
Ces convergences ne doivent rien au hasard. A travers Lumen Fidei, publiée plus promptement que prévu, à travers son affichage public avec Benoît XVI au Vatican, et enfin avec l’annonce, le même jour, de la canonisation accélérée de Jean XXIII, le pape François manifeste fortement la continuité du magistère pontifical. A qui pourrait en douter, ou s’inquiéter des premières orientations de son pontificat, il exprime ainsi son enracinement indéfectible dans une succession apostolique sans rupture doctrinale. Mgr Müller l’a souligné, relevant « au-delà des différences de style, de sensibilité et d’accents, la continuité substantielle du message du pape François avec le magistère de Benoît XVI. »
À qui en douterait, Mgr Fisichella a levé un coin du voile sur la genèse de Lumen Fidei : « Dans la perspective de l’Année de la foi, beaucoup avaient demandé à Benoît XVI d’écrire une encyclique sur la foi pour conclure sa trilogie. Mais le pape n’était pas convaincu de devoir entreprendre ce nouveau labeur. Finalement, il avait décidé de l’offrir en conclusion de l’Année de la Foi. L’histoire en a décidé autrement. Ce texte est aujourd’hui pleinement du pape François. »
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