Jeunesse
Alain Bashung est le fils d'une mère d'origine bretonne, ouvrière dans une usine de caoutchouc de Boulogne-Billancourt, et d'un père algérien kabyle, qu'il n'a jamais connu[2],[3]. Sa mère s'étant remariée à Roger Baschung, un boulanger, Alain Bashung qui prend le nom de son père adoptif est envoyé, à l'âge d'un an, dans les environs de Strasbourg, à Wingersheim, chez les parents de ce beau-père[2]. Il passe ainsi son enfance à la campagne dans un milieu plutôt conservateur, avec une grand-mère qui ne parle que l'alsacien[3]. Il découvre la musique, notamment le Mahagony de Kurt Weill, et grâce à la pratique d'un harmonica Rosebud qu'il reçoit pour ses cinq ans[3]. Il est en outre enfant de chœur à Wingersheim, où il pratique aussi le basket-ball et le cyclisme.La consécration
En 1991, il poursuit sa collaboration avec Jean Fauque, pour Osez Joséphine, qui contient aussi quelques reprises de classiques du rock américain. Il élargit son public, l'album se vend à 350 000 exemplaires et le titre Osez Joséphine est son premier vrai tube depuis Vertige de l'amour. Sur le même album, on retrouve le titre Madame rêve, qui devient rapidement un titre incontournable de son répertoire, et laisse présager ses évolutions artistiques à venir.
En 1992, il reprend Les Mots bleus de Christophe, dans une compilation soutenant la recherche sur le SIDA. En 1994, il sort Chatterton, album qu'il qualifie lui-même de Country New Age. Pour ce disque, il collabore avec divers artistes (Sonny Landreth, Ally McErlaine, Link Wray, Marc Ribot et Stéphane Belmondo). Le titre Ma petite entreprise est un nouveau succès pour Bashung. Dans la foulée, il entame une tournée de deux ans, qui aboutit à un double album live en 1995, Confessions publiques.
À partir de 1994, Bashung se consacre davantage à sa carrière de comédien débutée en 1981, notamment dans Ma sœur chinoise de Alain Mazars.
Après avoir enregistré en duo City, avec Brigitte Fontaine sur son album Les Palaces, il revient à sa musique en 1998 avec Fantaisie militaire, pour lequel il collabore avec Jean Fauque, Rodolphe Burger, Les Valentins et Jean-Marc Lederman. Adrian Utley, guitariste du groupe anglais Portishead, est également présent sur l'album. Les arrangements de cordes, qui apportent beaucoup à l'esprit du disque, sont l'œuvre de Joseph Racaille. Le premier single issu de cet opus est La nuit je mens. Pour cet album, il reçoit trois victoires de la musique en 1999 (en 2005, à l'occasion de la vingtième édition des Victoires de la Musique, Fantaisie Militaire sera consacré meilleur album de ces vingt dernières années). Pour Bashung, c'est un double et franc succès, critique et commercial.
En 2000, il sort Climax, un double album compilation dans lequel il revisite certains de ses plus grands titres, dont Volontaire en duo avec Noir Désir. Cette année là il écrit pour Vanessa Paradis la chanson L'eau et le vin qui figure sur son album Bliss.
L'album L'Imprudence sort en 2002, acclamé par la critique et considéré comme le plus sombre de sa discographie. Disque exigeant, jugé parfois austère, plus « parlé » que chanté, avec des arrangements de cordes et d'électro, inspiré, selon Bashung, des musiques des vieux films en noir et blanc. Il enregistre, la même année, le Cantique des cantiques avec son épouse, la comédienne et chanteuse Chloé Mons : ce titre avait été écrit à l'occasion de leur mariage en 2001, sur une musique de Rodolphe Burger, à partir d'une nouvelle traduction du Cantique des cantiques de la Bible par l'écrivain Olivier Cadiot. En 2003, il participe à un album-hommage à Léo Ferré, (Avec Léo), interprétant une version déconstruite de la chanson Avec le temps, et il écrit la préface d'un ouvrage retraçant le parcours artistique de cet artiste, qu'il admire.
En 2004, paraît un double album live, La Tournée des grands espaces. En 2005, il interprète le titre Le sud de Nino Ferrer sur l'album-hommage On dirait Nino. En 2006, il enregistre la chanson Que reste-t-il de nos amours, de Charles Trenet, en duo avec Françoise Hardy, pour son disque Parenthèses….
En juin 2006, il investit la Cité de la Musique à Paris, qui lui donne carte blanche pendant plusieurs jours. Il y donne une série de représentations en s'entourant, pour l'occasion, d'une pléiade d'artistes : Christophe, Dominique A, Rodolphe Burger, Arto Lindsay. Début 2007, il sort d'une pause et participe à la tournée Les Aventuriers d'un autre monde, avec Jean-Louis Aubert, Cali, Daniel Darc, Richard Kolinka et Raphaël. Il s'offre également deux soirées à la Salle Pleyel de Paris, tout en incarnant Jack l'éventreur dans la chanson Panique Mécanique, sur l'album La Mécanique du cœur de Dionysos.
Alain Bashung apparaît dans J'ai toujours rêvé d'être un gangster, de Samuel Benchetrit, où il joue une des séquences avec le chanteur belge Arno. Tous deux interprètent leur propre personnage, se disputant la paternité d'une chanson.
En 2008, il chante L.U.V. en duo avec Daniel Darc, sur l'album de celui-ci, Amours suprêmes. Il participe également au Daho Show et reprend I Can't Escape from You en duo avec Étienne Daho. Il proposera également une création, L'Homme à tête de chou, autour de Serge Gainsbourg. Le 24 mars 2008, Bashung sort l'album Bleu pétrole, collaborant notamment avec Gaëtan Roussel de Louise Attaque, Arman Méliès et Gérard Manset, dont il reprend la chanson Il voyage en solitaire, qui conclut l'album. Il entame ensuite une tournée et est notamment programmé dans plusieurs festivals. Le 10 juin 2008, il commence une série de récitals à l'Olympia, malgré une chimiothérapie en raison d'un cancer du poumon[9]. Son parolier depuis vingt ans, Jean Fauque, annonce qu'un nouvel album pourrait voir le jour rapidement[9].
Alain Bashung est promu Chevalier de la Légion d'honneur le 1er janvier 2009[10],[11]. Le 28 février 2009, il remporte trois trophées lors des Victoires de la musique 2009, dont celui de l'interprète masculin de l'année. Bashung a décroché une autre Victoire très prestigieuse, celle de l'album de chanson pour Bleu pétrole, et sa tournée a été désignée meilleur spectacle de l'année. Avec un total de onze récompenses obtenues au cours de sa carrière, il est devenu l'artiste le plus primé de cette cérémonie[12]. Ce sacre est l'occasion de sa dernière apparition publique, puisque, très affaibli, il décide d'annuler ses derniers concerts dans les jours qui suivent.
Atteint d'un cancer du poumon depuis plus d'un an, Alain Bashung meurt le 14 mars 2009 à l'hôpital Saint-Joseph à Paris, à l'âge de 61 ans[13]. Après une cérémonie religieuse en l'église Saint-Germain-des-Prés, il a été inhumé au cimetière du Père-Lachaise le 20 mars 2009.
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