Ce lundi, la dette américaine dépassera son plafond de 14.294 milliards de dollars, à partir duquel l’État fédéral ne peut plus emprunter. Sans compromis entre le Congrès et la Maison-Blanche avant le 2 août, les États-Unis seront en défaut de paiement.
Depuis plusieurs mois, le G20 et le FMI, mais aussi l’Europe, le Brésil, la Chine, et les agences de notations pressent les États-Unis d’assainir leurs déficit et dette publics démentiels. Aujourd’hui, l’État fédéral américain a le couteau sous la gorge : lundi, la dette américaine devrait toucher son plafond - déjà relevé en janvier dernier -, fixé à 14.294 milliards de dollars, et à partir duquel les États-Unis ne pourront plus emprunter.
Autrement dit, les États-Unis sont au bord de la faillite. Devant l’urgence de la situation, le secrétaire au Trésor, Tim Geithner, a donné un sursis de 30 jours supplémentaires pour permettre au Congrès de trouver un accord avec la Maison-Blanche. Ils ont donc jusqu’au 2 août prochain pour négocier un compromis : les républicains du Congrès n’accepteront pas de voter le relèvement du plafond de la dette tant que le gouvernement n’aura pas mis en place un plan de rigueur budgétaire. Les États-Unis enchaînent en effet trois années de déficit public supérieur à 10% et aucun programme concret et crédible de réduction des dépenses n’est envisagé. Pour Olivier Blanchard, chef économiste du FMI, le plan d’économies de 39 milliards de dollars accouché le 8 avril dernier est « insuffisant ».
Barack Obama s’est fixé pour objectif de diminuer le déficit du budget américain de 4000 milliards de dollars au cours des douze prochaines années. Il fixe la réduction du déficit budgétaire à 2,5% du PIB en 2015, et veut qu’elle soit atteinte aux trois quart par des baisses de dépenses. Des objectifs, mais pas de moyen clairs pour les atteindre : lors d’une visite chez Facebook, le président a parlé réforme de la fiscalité.Sans donner trop de détails, il compte d’attaquer aux cadeaux fiscaux destinés aux Américains les plus riches, envisage de limiter les dépenses militaires et les aides à l’agriculture, et de tailler dans le programme de santé, pourtant très populaire, Medicare.
« L’équivalent financier d’une bombe nucléaire »
Que se passerait-il si les États-Unis ne pouvaient plus honorer leur dette, comme cela a été le cas pour la Grèce, l’Irlande, ou le Portugal ? Ce serait « l’équivalent financier d’une bombe nucléaire », s’alarme Aaron Kohli, spécialiste des bons du Trésor chez Nomura Securities. Le cataclysme mondial serait tel que les gens n’y croient pas. « Ils doivent trouver une solution, ils ne peuvent pas laisser la planète finance exploser », se rassure un analyste, qui note que les marchés financiers ne montrent pas de signes d’inquiétudes sur la capacité des autorités américaines à s’entendre.
Pour David Wyss, économiste en chef de l’agence de notation Standard and Poor’s qui a récemment menacé le triple A américain, non seulement le Trésor « peut continuer à fonctionner jusqu’en août (via des manipulations comptables, NDLR) », laissant le temps au Congrès de s’entendre, mais de plus, en cas de situation critique, le gouvernement « fera passer le service de la dette en priorité ».
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Sourcehttp://www.lefigaro.fr/conjoncture/2011/05/14/04016-20110514ARTFIG00533-les- (...)
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