mercredi 11 janvier 2012

Résister aux pressions des grands groupes

Intimidation, chantage, pression extrême sur les prix, etc. : la crise a tendu significativement les relations entre PME et grands groupes. « L'angoisse des marchés a repris le dessus et, malheureusement, nous sommes des variables d'ajustement », déplore Didier Plas, dirigeant du groupe Genitech (informatique). « Les acheteurs se lâchent et font la loi », poursuit Patrick Deleau, président de Legal Suite (progiciels juridiques d'entreprises). Résultat : nombre de projets sont gelés, et, même si les liquidités n'ont pas toutes disparu, les grands groupes font preuve de grande prudence. Pis, la récession accentue certains comportements inadéquats.

« Si, globalement, la législation sur les délais de paiement s'est révélée positive pour les PME, la difficulté aujourd'hui se retrouve au moment de l'émission de la facture, témoigne un dirigeant sous couvert d'anonymat. Autrement dit, les PME constatent une prolifération de bons de commande signés à long terme par les grands groupes clients afin de retarder l'émission de factures. « Un moyen de faire de la trésorerie sur le dos des entreprises sans être hors la loi ! », tempête Olivier Duha, le président du club d'entrepreneurs Croissance Plus. « Les menaces de rupture de contrat qui pèsent sur les PME sont honteuses et dangereuses pour leur croissance et leur compétitivité. »

Mais comment faire respecter ses droits face à plus gros que soi ? Croissance Plus a sa petite idée. Le cercle a envoyé une lettre ouverte aux dirigeants des entreprises du CAC 40 et du SBF 120 pour leur demander de faire respecter les délais de paiement au sein de chacune de leurs entités. Sans quoi, en l'absence d'amélioration, le groupement d'entrepreneurs pourrait révéler à l'opinion publique les noms des mauvais payeurs. Un bras de fer à suivre.

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