Eric BESSON, Ministre
chargé de l’Industrie, de l’Energie et de l’Économie numérique auprès
du Ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie est intervenu lors 2èmes rencontres parlementaires sur l’économie numérique pour prendre position en faveur de la régulation d'internet...
.Le ministre appuie son argumentaire en faveur de la régulation en comparant le réseau internet à un réseau autoroutier.
"Cette multiplicité d’utilisations d’un réseau unique ne pose pas de difficulté tant qu’il n’y a pas de congestion : une autoroute à six voies avec un camion sur la voie de droite, une voiture sur une voie centrale et une ambulance sur la voie de gauche ne pose aucunePremière remarque :
difficulté particulière.
Toutefois, le trafic échangé sur Internet croit globalement de 50% chaque année. Sur les réseaux mobiles en particulier, la pression est très forte avec une croissance annuelle du volume de données échangées de 250%.
Face à ce risque de saturation, se pose la question de la régulation du trafic."
Quand un trafic est congestionné, la première réaction me semble-t-il est d'identifier les points de congestion sur le réseau en question.
En restant sur la métaphore autoroutière, la décongestion efficace du trafic sur les grands centres urbains est généralement obtenue en créant des voies de contournement ou en augmentant la capacité du réseau (exemple:passage d'une voie unique à une double voie).
La suite de l'argumentaire "autoroutier"
"Mais en cas de saturation, ce seront l’ensemble des utilisateurs qui ne pourront plus avancer, y compris les particuliers utilisant leurs voitures, y compris les ambulances nécessitant un trafic accéléré."
Deuxième remarque:
Arrivé à ce point de l'argumentation, je me suis posé la question de ce que pouvait être "les ambulances" d'internet ?
Le ministre définit clairement ce que sont, selon lui, les services prioritaires.
"des services prioritaires, comme la téléphonie sur IP ou la télévision sur IP."
La télévision ... service prioriaire....
J'avoue avoir relu plusieurs fois ce passage ....
- L'internet est né du besoin d'interconnexion des réseaux afin de
permettre les échanges de données. Dans la notion d'échange, il y a une
notion de flux à double sens de circulation. J'ai un peu de mal à voir
où se situe cet échange dans la télévision sur IP...
Pour rester dans la métaphore routière du ministre, la télévision sur IP s'apparente beaucoup plus à un semi-remorque qu'au scooter du livreur de pizza.
- Ors pour décongestionner le trafic routier, les jours de grands
départs, la solution retenue sur les routes de France (et d'ailleurs)
est d'imposer des restriction de circulation aux camions pas aux
livreurs de pizza ....
- J'ai d'autant plus de mal à donner un notion de priorité à la télévision en considérant qu'elle dispose d'un canal de diffusion qui existait bien avant internet : les onde hertziennes ! Le passage à la TNT a de plus augmenté la capacité de ce réseau hertzien.
Le ministre propose donc de réguler, autrement dit de mettre fin à la neutralité du réseau au profit d'un service qui le congestionne ?
Où est la logique technique de ce raisonnement ?
Suis-je bête si la logique n'est pas d'ordre technique, c'est qu'elle doit être d'ordre économique !
C'est là que le point 7 prend toute sa saveur: "Un partage plus équitable de la valeur ajoutée de l’économie numérique".
La véritable raison de la mise en place d'une régulation d'internet se trouve dans la création d'une valeur ajoutée !
Dit de façon triviale : y a du flouze à se faire dans la régulation d'internet.
La neutralité des réseau constitue un obstacle pour la réalisation de cet objectif.
Il est donc clair que la congestion
des réseaux n'est ni plus ni moins qu'une excuse visant à valoriser , et
donc à faire payer plus cher, l'accès à certains services.
"customers should be free to pay more for a better quality of service."
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