"Nous exigeons des gouvernements de France, Espagne, Portugal et Italie qu'ils présentent des excuses publiques adéquates, en relation avec les graves faits qui se sont produits", indique une déclaration commune des présidents bolivien, équatorien, surinamien, argentin, uruguayen et vénézuélien. Le communiqué, diffusé à l'issue d'un sommet organisé dans l'urgence à Cochabamba, le berceau de la carrière politique d'Evo Morales, ne mentionne pas les Etats-Unis, pourtant soupçonnés par certaines capitales sud-américaines d'avoir fait pression sur les Européens.
La France, par le biais de son ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, s'est contenté de faire part de ses "regrets", évoquant un "contretemps". Le gouvernement a ensuite rejeté la demande d'asile de Snowden, allant jusqu'à lui interdire "l'entrée sur le territoire français".
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"FERMETURE, SI NÉCESSAIRE" DE L'AMBASSADE DES ETATS-UNISCes pays membres de l'Unasur, ont tenu à exprimer leur soutien au président Morales au lendemain d'un retour de Russie émaillé d'incidents. Ils ont notamment relevé que "l'offense" subie par Morales en Europe n'est pas seulement un affront personnel mais qu'elle constitue une agression pour toute l'Amérique latine.
Leur déclaration appuie, en outre, "la plainte de la Bolivie auprès du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme pour grave violation et mise en danger de la vie du président Morales".Plusieurs présidents de l'Unasur manquent à cet appel : la Brésilienne Dilma Rousseff s'est fait représenter par son conseiller diplomatique et le vice-ministre des affaires étrangères. Le Chili, le Pérou et la Colombie, qui entretiennent de bonnes relations avec Washington, ont marqué leurs distances : aucun chef d'Etat ni aucun chef de la diplomatie de ces trois pays n'a fait le déplacement.
Le président vénézuélien, Nicolas Maduro, a rapporté, de son côté, qu'un ministre d'un gouvernement européen, dont il a tu le nom, lui avait dit que la CIA était derrière cet incident. "Nous ne sommes plus des colonies, nous méritons le respect, et lorsqu'un de nos gouvernements est insulté nous sommes tous insultés", a déclaré son homologue uruguayen Jose Mujica. L'Equatorien Rafael Correa a relevé, pour sa part, que, si un pays avait interdit son espace aérien au président des Etats-Unis ou d'un Etat européen "les tambours de la guerre auraient probablement résonné".
Evo Morales a, de son côté, envisagé "la fermeture, si nécessaire", de l'ambassade des Etats-Unis à La Paz. "Ma main ne tremblerait pas pour fermer l'ambassade des Etats-Unis, nous avons notre dignité, notre souveraineté, sans les Etats-Unis nous nous sentons mieux politiquement, démocratiquement", a déclaré Morales, qui a expulsé l'ambassadeur des Etats-Unis en Bolivie en 2008, puis la principale agence antidrogue américaine (DEA) début 2009, au motif qu'ils s'immisçaient dans la vie politique bolivienne. Un chargé d'affaires occupe actuellement les fonctions d'ambassadeur des Etats-Unis à La Paz. A ce jour, aucun Etat latino-américain n'a offert l'asile à Snowden.
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