mercredi 10 juillet 2013

Syrie: les rebelles nient les accusations russes sur l'utilisation de gaz sarin

Le Monde | • Mis à jour le
Dans un hôpital d'Alep, après un bombardement, le 19 mars.

La principale formation de la rébellion armée syrienne a rejeté, mercredi 10 juillet, les accusations de Moscou, qui affirme avoir la preuve que les rebelles ont utilisé du gaz sarin lors d'une attaque survenue le 19 mars près d'Alep. Pour l'Armée syrienne libre (ASL), ces accusations "sont fausses et montées de toute pièce".

Mardi, l'ambassadeur russe auprès de l'ONU, Vitali Tchourkine, avait, en effet, assuré que des experts russes avaient recueilli des échantillons sur le site de l'attaque, à Khan Al-Assal, et que les preuves avaient été transmises au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, avant d'être communiquées ultérieurement aux Etats-Unis, à la France et au Royaume-Uni. Ces pays ont, de leur côté, accusé l'armée syrienne, et non les rebelles, d'avoir eu recours à plusieurs reprises à des armes chimiques contre l'opposition. Les Etats-Unis ont immédiatement rejeté la thèse énoncée par l'ambassadeur russe.


UN PROJECTILE DE TYPE "BACHAR 3"
Selon l'ambassadeur russe, les rebelles syriens ont utilisé un projectile de type "Bachar 3", "rempli de gaz sarin". Ce tir sur Khan Al-Assal, localité qui était tenue par l'armée syrienne, a tué, selon lui, vingt-six personnes, dont seize soldats syriens. Au moment des faits, rebelles et forces gouvernementales s'étaient renvoyé la responsabilité de l'attaque.
Le projectile et son contenu étaient récents mais "pas de fabrication industrielle", a précisé M. Tchourkine, qui a refusé de spéculer sur la manière dont l'opposition aurait pu se les procurer. Il a cependant indiqué que la "Brigade Bachar Al-Nasser affiliée à l'Armée syrienne libre" avait dès février commencé à produire des missiles Bachar 3.

DEMANDE D'ENQUÊTE DE L'ONU
Le gouvernement syrien a demandé une enquête de l'ONU sur l'incident de mars à Khan Al-Assal. Mais il insiste pour que les enquêteurs se concentrent sur cette attaque attribuée par Damas à l'opposition, au détriment des autres incidents imputés par Londres, Paris et Washington à l'armée syrienne, qui ont eu lieu à Khan Al-Assal ainsi qu'à Homs le 23 décembre 2012.
L'ambassadeur français à l'ONU Gérard Araud y a vu une raison supplémentaire pour que les experts de l'ONU enquêtent librement en Syrie alors que ces divergences ont empêché jusqu'à présent la mission d'enquête mise en place par l'ONU de se rendre sur place.
Le gouvernement syrien a invité lundi deux hauts responsables des Nations unies à venir à Damas pour des discussions sur l'utilisation présumée d'armes chimiques dans le conflit. Une invitation qui représente, pour l'ONU, un "pas dans la bonne direction", mais qui ne garantit toujours pas à l'organisation un "large accès aux zones qui font l'objet d'accusations"
L'ONU appelle le Hezbollah à cesser son engagement en Syrie
Le Conseil de sécurité des Nations unies a appelé, mercredi, le mouvement chiite libanais du Hezbollah à ne plus s'impliquer directement dans le conflit syrien. "Le Conseil de sécurité appelle tous les partis libanais à se réengager en faveur de la politique de dissociation du Liban, à rester unis à cet égard derrière le président Michel Sleimane et à éviter toute implication dans la crise syrienne", déclare le Conseil, sans évoquer nommément le Hezbollah, en raison des objections de la Russie.

Les quinze pays membres du Conseil ont également exprimé leur préoccupation face à l'afflux de près de 600 000 réfugiés syriens au Liban, voire plus d'un million, depuis le début de la guerre.
"Le Conseil de sécurité souligne la nécessité d'une aide d'une ampleur sans précédent, à la fois pour répondre aux besoins des réfugiés et des communautés hôtes, et aussi pour aider les autorités libanaises qui font face à des défis structurels et financiers extraordinaires en raison de cet afflux de réfugiés." – (Reuters)

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