Le
Fonds monétaire international prévoit une récession en France en 2013,
moins marquée que dans le reste de la zone euro. La France souffre avant
tout d'un manque de confiance de ses acteurs économiques, estime le
chef économiste du FMI, Olivier Blanchard.
Dans ses nouvelles prévisions économiques, le Fonds monétaire international (FMI) considère que la France subira cette année un recul de son PIB de 0,2% et qu'elle peut espérer une progression de 0,8% en 2014. Ces perspectives sont légèrement moins favorables que celles de l'Allemagne (+0,3% en 2013 et 1,3% en 2014). Malgré tout, l'Hexagone s'en tire plutôt mieux que la zone euro dans son ensemble (recul du PIB de 0,6% cette année et une progression de 0,9% l'an prochain).
Mais
au delà de ces chiffres, certes guère enthousiasmants, il y a bien une
exception française, qui intrigue les experts internationaux. «Pourquoi
l'économie française a-t-elle un taux de croissance zéro alors qu'elle
est moins touchée par le ralentissement du commerce international que
l'Allemagne, que les banques ne se portent pas trop mal, que les taux
d'intérêts sont très bas, et qu'il n'y a pas de pénurie de crédit comme
en Espagne notamment?», s'interroge Olivier Blanchard, le chef économiste du FMI, dans un entretien au Figaro.
«La France s'ennuie», avait diagnostiqué à l'hiver 1968 le journaliste Pierre Viansson-Ponté, quelque mois avant Mai 68, une formule qui est restée fameuse. Que la France soit aujourd'hui en dépression nerveuse n'est après tout qu'une autre version de notre caractère cyclothymique national...
La France a doucement perdu une partie de sa compétitivité
On peut certes mettre en avant des raisons objectives qui tiennent à la mécanique économique. «La consolidation budgétaire a été très substantielle en 2013, représentant 1,8% du PIB. Une autre explication partielle est que la France a doucement perdu une partie de sa compétitivité, et de sa demande extérieure», reconnaît Olivier Blanchard. «Mais il semble y avoir plus. L'investissement des entreprises et celui des ménages sont inférieurs à ce qu'ils devraient être. La France est déprimée. S'il y avait plus de confiance en l'avenir, la machine pourrait redémarrer au lieu de rester coincée; il y a peu d'obstacles mécaniques à la croissance. Mais comment après cinq ans de crise, réamorcer cet optimisme est loin d'être évident», s'inquiète avec beaucoup de gentillesse Olivier Blanchard.«La France s'ennuie», avait diagnostiqué à l'hiver 1968 le journaliste Pierre Viansson-Ponté, quelque mois avant Mai 68, une formule qui est restée fameuse. Que la France soit aujourd'hui en dépression nerveuse n'est après tout qu'une autre version de notre caractère cyclothymique national...
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