Comment
s'organisera une journée de travail en 2053? Plusieurs experts se sont
posé la question, et expliquent notamment que la retraite aura
potentiellement disparu, ainsi que la hiérarchie dans les entreprises,
tandis que l'alternance des métiers sera devenue la norme.
• Travailler plus longtemps, mais sur des périodes plus courtes. En 2053, «nous travaillons plus longtemps mais sur des périodes plus courtes», souligne Hervé Lanouzière à l'AFP, en réaction à l'augmentation de l'espérance de vie. «Certains scientifiques prétendent qu'il n'est pas absurde de penser que les enfants qui naissent aujourd'hui pourront vivre bien au-delà des 100 ans... Ce simple constat fait réfléchir à la façon dont la notion même de travail va être bouleversée!», explique Jacques Froissant.
• La «retraite» n'existera plus. Le concept de «retraite» sera complètement tombé en désuétude. À la CGT, Maryse Dumas souligne que la notion de retraite qui «recouvrait une idée de retrait de la vie sociale» a disparu et qu'au-delà de 60 ans - car le rythme biologique l'exige - les personnes sont libres de leur participation».
• Les robots auront pris le contrôle des métiers manuels (et auront supprimé la notion de pénibilité). Les robots ne nous auront pas débarrassés de toutes nos tâches, mais au moins une bonne partie. De nombreux métiers manuels auront disparu. «On disait déjà il y a 30 ans que les robots allaient prendre notre travail, ce n'est pas nouveau. Mais là, ça se concrétise. Des robots qui seront en vente dans cinq à dix ans seront en mesure de reproduire exactement les mêmes gestes qu'un humain... Et déjà actuellement, il y a de nombreuses usines qui sont simplement peuplées de robots, et sans présence humaine», observe Jacques Froissant. Une part «non négligeable» de la production est «prise en charge par des robots, des ordinateurs ou même des avatars» ce qui a «supprimé le concept de pénibilité».
• La notion de «bureau» et d'entreprise physique aura disparu. En 2053, nous «n'irons» plus au travail. Philippe Durance, chercheur au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) explique que «la disparition du lieu de travail (...) touche quasiment toutes les catégories professionnelles». On travaillera depuis son domicile, dans des espaces de «co-working», dans les transports, dans les lieux de restauration, dans des parcs... Le «bureau» à l'ancienne existera peut-être, mais il sera la plupart du temps vide. Il sera un espace de travail aussi éphémère que les autres. «Pourquoi s'embêter à se rendre dans un lieu pour effectuer des tâches que l'on peut faire dans n'importe quel autre lieu?», questionne Jacques Froissant.
• Les «chefs» n'existeront plus, et l'avis de tout le monde sera pris en compte. Que ceux qui aspirent aujourd'hui à devenir des petits - ou grands - chefs se fassent une raison: les managers n'existeront plus, et les organigrammes complexes des entreprises auront disparu. «Les niveaux hiérarchiques seront au maximum de deux!», prédit Christian Leroy, représentant du Medef dans le Nord-Pas-de-Calais, qui explique aussi que la parole des salariés «sera systématiquement prise en compte», les représentants du personnel ayant «été intégrés dans les structures de gouvernance des entreprises».
• «Alterner» les métiers sera devenu la norme. Selon Maryse Dumas, les parcours professionnels ne seront plus linéaires et permettront «d'alterner des métiers, des fonctions, des filières différentes», avec des droits nouveaux «attachés à chaque personne» et «mis en œuvre tout au long de l'activité professionnelle». Une tendance dont les prémisses sont déjà visibles actuellement. «L'explosion des offres de formation et l'incitation à se reconvertir sont des éléments déjà très en vogue! De même que cumuler plusieurs activités professionnelles est aujourd'hui à la portée de n'importe qui!», insiste Jacques Froissant.
• La technologie au service de la surveillance. Certains responsables de l'Anact imaginent des cas où «les compétences sont validées par des tests génétiques», les neurosciences «ayant conforté l'idée de la différence femme-homme» ou un monde où la technologie est au service de la surveillance. Ainsi, dans certaines suppositions, «le télétravail ne pourrait être rendu possible que si l'opérateur accepte un implant intégré à l'avant-bras pour surveiller ses gestes en temps réel» et des ordinateurs permettent «de décompter du salaire le temps où le salarié gère ses mails et affaires personnelles».
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