On
connait ces bibliothèques, que nous avons peut-être fréquentées pendant
nos années d’étudiant : le silence y règne, chacun est concentré sur
ses lectures et ses études ; pas de discussions, pas de téléphone qui
sonne. Ce sont des lieux d’attention, peut-être les derniers qu’il nous
reste.
Car aujourd'hui, l'attention est de plus en plus difficile à maintenir, dirait-on : Le smartphone, avec les mails, facebook les sms, fait partie des instruments qui détournent notre attention de la conversation avec un tiers, de l'écoute dans une réunion. Les américains ont inventé un mot pour ça, "pizzled", mélange de "puzzled" (dérouté) et "pissed" (désinteréssé, pour rester poli); Cela consiste à se lancer dans une conversation sur mon smartphone pendant que tu me parles en face de moi: : je me sens "pizzled". Cette attitude était une exception, plutôt mal perçue; aujourd'hui, c'est de plus en plus la norme, en tous lieux, en toutes occasions.
Autres occasions où notre attention est menacée : les mails. On les parcours trés vite, sautant d' "objet" en "objet"; on les parcourt plutôt qu'on les lit. Idem les informations sur le web; on passe vite d'un mot à l'autre, d'une ligne à l'autre. Idem dans les open space de nos bureaux : les conversations se mélangent; on écoute un peu tout; ou on écoute de la musique; ou bien on met des boules Quies..Signe que l'attention devient de plus en plus difficile.
Cela en devient maladif pour certains, qui n'arrivent plus à se concentrer sur quoi que ce soit, se sentent pris d'un besoin de passer tout le temps d'une chose à l'autre, de se précipiter sur leur mails dès qu'ils arrivent; à passer d'une information à l'autre. Comme si l'avalanche d'informations, d'outils d'accès à la connaissance, aux savoirs, avaient appauvri notre capacité d'attention et de concentration.
Sommes-nous vraiment en danger?
C'est le sujet du dernier livre de Daniel Goleman, auteur célèbre pour ses essais sur l'intelligence émotionnelle. Là, il s'attaque à ce sujet de l'attention pour nous alerter : le secret du leadership et de la performance, c'est précisément cette capacité d'attention, cette capacité à être présent, vraiment présent, dans chaque situation, et non à zapper tout le temps d'une chose à l'autre. Son livre s"appelle "Focus".
Son but est de nous apprendre à repérer les sources de distraction, à les maîtriser, à nous guérir, et à prendre exemple sur ceux qui sont les meillleurs sur cette qualité d'attention.
Il distingue notamment les distractions sensorielles : mon oreille me gratte pendant que je suis en train de rédiger ce post de mon blog; et les distractions émotionnelles : pendant que je lis mes mails, j'entend mon nom prononcé derrière moi, et ne peux m'empêcher de tendre l'oreille, en oubliant ce mail, pour écouter.
Ce sont les distractions émotionnelles qui sont les plus perturbantes; les études montrent que les athlètes qui connaissent l'anxiété, n'obtiennent pas de bonnes performances, quelles que soient les causes de cette anxiété.
Cette capacité à rester concentré sur un but, et d'ignorer le reste, c'est le contraire du surfing sur internet; c'est s'absorber dans une lecture (Goleman parle de "deep reading") pour comprendre et surtout apprendre. Si on se déconcentre en permanence, on n'apprend rien, on oublie tout trés vite. C'est le contraire de la méditation. Goleman parle alors de "deep thinking", l'inverse de twitter.
Bon, on n 'aborde pas ce livre sans appréhension; comme le snetiment que, si on ne lit pas avec attention et concentration, le professeur Goleman va nous réprimander, comme si il nous prenait en flagrant délit...
Au moins, on aura été prévenu.
Alors, un peu d'attention à l'attention pour Goleman.
Je viens de commencer la lecture; ne me déconcentrez pas.
Car aujourd'hui, l'attention est de plus en plus difficile à maintenir, dirait-on : Le smartphone, avec les mails, facebook les sms, fait partie des instruments qui détournent notre attention de la conversation avec un tiers, de l'écoute dans une réunion. Les américains ont inventé un mot pour ça, "pizzled", mélange de "puzzled" (dérouté) et "pissed" (désinteréssé, pour rester poli); Cela consiste à se lancer dans une conversation sur mon smartphone pendant que tu me parles en face de moi: : je me sens "pizzled". Cette attitude était une exception, plutôt mal perçue; aujourd'hui, c'est de plus en plus la norme, en tous lieux, en toutes occasions.
Autres occasions où notre attention est menacée : les mails. On les parcours trés vite, sautant d' "objet" en "objet"; on les parcourt plutôt qu'on les lit. Idem les informations sur le web; on passe vite d'un mot à l'autre, d'une ligne à l'autre. Idem dans les open space de nos bureaux : les conversations se mélangent; on écoute un peu tout; ou on écoute de la musique; ou bien on met des boules Quies..Signe que l'attention devient de plus en plus difficile.
Cela en devient maladif pour certains, qui n'arrivent plus à se concentrer sur quoi que ce soit, se sentent pris d'un besoin de passer tout le temps d'une chose à l'autre, de se précipiter sur leur mails dès qu'ils arrivent; à passer d'une information à l'autre. Comme si l'avalanche d'informations, d'outils d'accès à la connaissance, aux savoirs, avaient appauvri notre capacité d'attention et de concentration.
Sommes-nous vraiment en danger?
C'est le sujet du dernier livre de Daniel Goleman, auteur célèbre pour ses essais sur l'intelligence émotionnelle. Là, il s'attaque à ce sujet de l'attention pour nous alerter : le secret du leadership et de la performance, c'est précisément cette capacité d'attention, cette capacité à être présent, vraiment présent, dans chaque situation, et non à zapper tout le temps d'une chose à l'autre. Son livre s"appelle "Focus".
Son but est de nous apprendre à repérer les sources de distraction, à les maîtriser, à nous guérir, et à prendre exemple sur ceux qui sont les meillleurs sur cette qualité d'attention.
Il distingue notamment les distractions sensorielles : mon oreille me gratte pendant que je suis en train de rédiger ce post de mon blog; et les distractions émotionnelles : pendant que je lis mes mails, j'entend mon nom prononcé derrière moi, et ne peux m'empêcher de tendre l'oreille, en oubliant ce mail, pour écouter.
Ce sont les distractions émotionnelles qui sont les plus perturbantes; les études montrent que les athlètes qui connaissent l'anxiété, n'obtiennent pas de bonnes performances, quelles que soient les causes de cette anxiété.
Cette capacité à rester concentré sur un but, et d'ignorer le reste, c'est le contraire du surfing sur internet; c'est s'absorber dans une lecture (Goleman parle de "deep reading") pour comprendre et surtout apprendre. Si on se déconcentre en permanence, on n'apprend rien, on oublie tout trés vite. C'est le contraire de la méditation. Goleman parle alors de "deep thinking", l'inverse de twitter.
Bon, on n 'aborde pas ce livre sans appréhension; comme le snetiment que, si on ne lit pas avec attention et concentration, le professeur Goleman va nous réprimander, comme si il nous prenait en flagrant délit...
Au moins, on aura été prévenu.
Alors, un peu d'attention à l'attention pour Goleman.
Je viens de commencer la lecture; ne me déconcentrez pas.
Attention Must Be Paid
‘Focus,’ by Daniel Goleman
Ben Wiseman
By NICHOLAS CARR
Published: November 1, 2013
“Ineluctable modality of the visible.” So begin the musings of Stephen
Dedalus as he walks along Sandymount Strand in the third chapter of
James Joyce’s “Ulysses.” “Signatures of all things I am here to read.”
The chapter isn’t just a tour de force of prose writing. It’s an
exquisitely sensitive depiction of a mind at play. Conscious of his own
consciousness, Dedalus monitors his thoughts without reining them in.
He’s at once focused and unfocused. Seemingly scattered ideas,
sensations and memories coalesce into patterns, into art.
FOCUS
The Hidden Driver of Excellence
By Daniel Goleman
311 pp. Harper. $28.99.
Brain researchers and Zen masters call this state of mind “open
awareness,” the science writer Daniel Goleman reports in his new book,
“Focus.” According to Goleman, the author of “Emotional Intelligence,”
it’s a form of attentiveness characterized by “utter receptivity to
whatever floats into the mind.” Experiments suggest it’s also the source
of our most creative thoughts. Going beyond “orienting,” in which we
deliberately gather information, and “selective attention,” in which we
concentrate on solving a particular problem, open awareness frees the
brain to make the “serendipitous associations” that lead to fresh
insights. Artists and inventors alike seem unusually adept at such
productive daydreaming.
We tend to think of attention as a switch that’s on or off — we’re
focused or we’re distracted. That’s a misperception. Attention, as
Goleman explains, comes in many varieties. Its extreme forms tend to be
the most limiting. When we’re too attentive, we fall victim to tunnel
vision. The mind narrows. When attention is absent, we lose control of
our thoughts. We turn into scatterbrains. Open awareness lies in a
particularly fertile area between the poles. It gives us entry into what
Nathaniel Hawthorne, in one of his notebooks, described as “that
pleasant mood of mind where gaiety and pensiveness intermingle.”
All forms of attention, Goleman argues, arise from the interplay between
two very different parts of the brain. The older, lower brain, working
largely outside of consciousness, constantly monitors the signals coming
in from the senses. Acting as a warning system, it alerts us to shifts
in our surroundings, pains in our body, memories of worrying events.
Such “bottom-up” attention, as neuroscientists call it, is impulsive,
uncontrolled and often commanded by fear and other raw emotions. The
alerts that stream from the lower brain are so visceral that, when they
pop into the conscious mind, they’re hard to resist.
Working to control all those primitive impulses is the neocortex, the
brain’s more recently evolved outer layer. The source of voluntary, or
“top-down,” attention, the neocortex’s executive-control circuitry is
what enables us to screen out distractions and focus our mind on a
single task or train of thought. Without it, we’d have the attention
span of a chipmunk. “Top-down wiring,” Goleman writes, “adds talents
like self-awareness and reflection, deliberation and planning to our
mind’s repertoire.” As we go through the day, the direction and
steadiness of our mental gaze are shaped by the “continual dance”
between the top-down and bottom-up systems of attention.
Attention is not only a product of brain function. It’s also influenced
by culture and, in particular, by the technologies we use to navigate
and make sense of the world. Goleman’s book arrives at a time of growing
anxiety about what he terms “the impoverishment of attention.” Our
smartphones and other networked gadgets allow us to jack into an
unending supply of messages and alerts. Some of them are important, some
of them are trivial, but all of them demand notice. The resulting
“neural buzz” can easily overwhelm our ability to control our focus. We
become prisoners of our bottom-up attention circuits.
What appears to be most at risk is our ability to experience open
awareness. Always a rare and elusive form of thinking, it seems to be
getting rarer and more elusive. Our modern search-engine culture
celebrates information gathering and problem solving — ways of thinking
associated with orienting and selective focus — but has little patience
for the mind’s reveries. Letting one’s thoughts wander seems frivolous, a
waste of practical brainpower. Worse, our infatuation with social media
is making it harder to hear the mind’s whispers. Solitude has fallen
out of fashion. Even when we’re by ourselves, we’re rarely alone with
our thoughts.
In the end, we may come to see the flights and fancies of open awareness
as not only dispensable but pathological. Goleman points out that the
brain systems associated with creative mind-wandering tend to be
“unusually active” in people with attention-deficit disorder. When they
appear to be “zoning out,” they may actually be making novel connections
between far-flung ideas. If Stephen Dedalus or, for that matter, James
Joyce were growing up today, he might well receive a diagnosis of
A.D.H.D. and be put on a diet of Adderall to curb vagrant thoughts. His
stream of consciousness would be dammed up into a stagnant pool.
Trained as a psychologist, Goleman knows his way around a brain. His
earlier works on emotional intelligence popularized the notion that
being smart involves more than acing the SAT. One reads “Focus” with the
hope that it will perform a similar function for open awareness and
other forms of attentiveness now under siege. But the book suffers from
an attention disorder of its own. Its brief chapters jump from topic to
topic, the links between them growing ever more tenuous. We get
discursive lessons on ethics and empathy, systems theory and skill
building, even climate change and business strategy. “Focus” lacks
focus.
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