Le projet de loi habilitant le Gouvernement à simplifier les relations entre l’administration et les citoyens a été publié
le 13 novembre. Une première révolution est déjà actée par le texte :
le silence gardé par l’administration vaudra désormais acceptation, une
mesure qui rentrera en vigueur dans un délai d’un an à compter de la
promulgation de la loi pour les décisions de l’Etat, et de deux ans pour
celles émanant des collectivités locales.
Certains alertent contre la moindre qualité juridique de décisions
rendues par défaut ; la mesure aura au moins le mérite d’accélérer les
procédures.
Mais le texte contient d’autres avancées attendues, annoncées lors
des derniers Comités interministériels de modernisation de l’action
publique, qui, elles, nécessiteront des ordonnances.
Ainsi, des mesures vont être prises pour permettre aux administrés de
saisir les autorités administratives par voie électronique, et de leur
répondre par la même voie.
Elles pourront aussi adresser des courriers avec accusé de réception par
voie électronique ayant valeur de recommandé, à ces mêmes
administrations. Le gouvernement est également autorisé à simplifier les
démarches auprès des administrations et l’instruction des demandes, en
les adaptant aux évolutions technologiques.
« Conf call » – Il est également
prévu d’élargir les possibilités de recours aux technologies permettant
aux organes collégiaux des autorités administratives, à l’exception des
organes délibérants des collectivités territoriales et de leurs
groupements, de délibérer ou de rendre leur avis à distance, dans le
respect du principe de collégialité, via des conférences téléphoniques
ou autre. Une nécessité alors que les personnels de l’Etat se réduisent
sur les territoires.
Un code relatif aux relations entre le public et les administrations
va être élaboré, qui regroupera et organisera les règles générales
relatives aux procédures administratives non contentieuses régissant les
relations entre le public et les administrations de l’Etat et des
collectivités territoriales, les établissements publics et les
organismes chargés d’une mission de service public. Il rassemblera les
règles générales relatives au régime des actes administratifs.
Enfin le gouvernement est autorisé à prendre les mesures destinées à
harmoniser les définitions, données et références utilisées lors des
relations entre les administrations et le public, en vue de permettre
les échanges d’informations ou de données entre les administrations
prévus à l’article 16 A de la loi n° 2000-321 du 12 avril 2000
relative aux droits des citoyens dans leurs relations avec les
administrations et d’éviter que soient demandée au public une
information ou une donnée déjà fournie à une administration. Il
s’agit-là de la mise en œuvre du projet « Dites-le nous une fois ».
Il faudra évidemment que les technologies suivent et que soient mises
en place des interfaces accessibles et fiables pour les administrés. On
garde encore en mémoire les ratés de la mise en place d’outils de
communication entre les collectivités locales et les services de l’Etat
de type Chorus, qui ont mis plusieurs mois, voire années, à être
opérationnels.
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