Publié le 04/11/2013
Le bien-être au travail est générateur de profits. On pourrait le démontrer en s’appuyant sur le coût annuel du stress professionnel en France, estimé par le Bureau International du Travail, à 51 milliards d’euros. Si le stress laissait la place au bien-être, on imagine aisément le gain que cela pourrait représenter.
Dans le même sens, un article paru sur le site suisse
d’information « Swiss Info » le 4 septembre 2011 aborde une étude
réalisée en Suisse auprès d’environ 5 000 collaborateurs de grandes
entreprises ou d’administrations. Selon cette étude, les collaborateurs
victimes d’un niveau de stress important sont jusqu’à 10 % moins
productifs que les autres.
Selon cette même étude, il ressort que les mesures de prévention du stress mises en œuvre ont permis de faire baisser l’absentéisme de chaque collaborateur de 1,7 jours par an. Il ressort également que ces mesures génèrent un bénéfice financier annuel estimé à 195 francs suisses soit environ 158 euros par collaborateur.
Toujours dans le même sens, une tribune de Messieurs Olivier Pastré et Alexandre Jost, publiée sur le site du journal « Les Echos », le 9 octobre 2013, estime les bénéfices du bien-être au travail à 1 % de croissance en plus. Il y a donc très gros à gagner !
Selon cette même étude, il ressort que les mesures de prévention du stress mises en œuvre ont permis de faire baisser l’absentéisme de chaque collaborateur de 1,7 jours par an. Il ressort également que ces mesures génèrent un bénéfice financier annuel estimé à 195 francs suisses soit environ 158 euros par collaborateur.
Toujours dans le même sens, une tribune de Messieurs Olivier Pastré et Alexandre Jost, publiée sur le site du journal « Les Echos », le 9 octobre 2013, estime les bénéfices du bien-être au travail à 1 % de croissance en plus. Il y a donc très gros à gagner !
Les raisons de ces gains sont intéressantes à étudier
Les raisons de ces gains pourraient provenir du fait que
l’amélioration du bien-être au travail passe par une meilleure qualité
du management des collaborateurs. L’influence de la qualité du
management sur le bien-être au travail a été largement abordée dans le
rapport élaboré par Christian Larose, président de la Section du Travail du Conseil économique, social et environnemental, Henri Lachmann, président du conseil de surveillance de Schneider Electric et Muriel Pénicaud, directrice générale des ressources humaines de Danone.
Un management de qualité pourrait s’appuyer sur des
leviers de motivation intrinsèques capables d’améliorer la réussite
individuelle, la performance collective et la santé.
D’un management de qualité à la motivation et de la motivation aux émotions positives
On sait que de nombreux leviers de motivation
intrinsèque (sens, autonomie, gratitude, encouragements, sentiment de
justice…) sont générateurs d’émotions positives. Or, les émotions
positives ont des effets majeurs sur la réussite.
En effet, elles élargissent le champ de l’attention et renforcent la créativité. En outre, elles influencent la vision du monde qui nous entoure, en nous poussant à voir prioritairement ce qui va bien. Enfin, les émotions positives rendent les personnes psychologiquement plus souples et plus sociables.
En effet, elles élargissent le champ de l’attention et renforcent la créativité. En outre, elles influencent la vision du monde qui nous entoure, en nous poussant à voir prioritairement ce qui va bien. Enfin, les émotions positives rendent les personnes psychologiquement plus souples et plus sociables.
Emotions positives et ocytocine
Parmi les hormones qui interviennent dans les émotions
positives, il y a l’ocytocine. Une étude menée chez le chien a montré
que si des émotions positives sont cultivées chez cet animal, son taux
d’ocytocine urinaire augmente. Les auteurs de cette étude parlent de
l’ocytocine comme d’un bio-marqueur des émotions positives.
D’ailleurs, les effets décrits comme étant ceux des émotions positives correspondent à merveille à ceux de l’ocytocine : meilleure appréhension de la complexité, plus grande sociabilité... On sait également que l’ocytocine favorise nos capacités à penser la complexité, capacité altérée en cas de stress. Il est aussi admis que l’ocytocine vient diminuer les effets du stress, plus le taux d’ocytocine augmente dans le sang, plus le taux de cortisol (une des hormones du stress) diminue.
D’ailleurs, les effets décrits comme étant ceux des émotions positives correspondent à merveille à ceux de l’ocytocine : meilleure appréhension de la complexité, plus grande sociabilité... On sait également que l’ocytocine favorise nos capacités à penser la complexité, capacité altérée en cas de stress. Il est aussi admis que l’ocytocine vient diminuer les effets du stress, plus le taux d’ocytocine augmente dans le sang, plus le taux de cortisol (une des hormones du stress) diminue.
Les émotions positives ont donc de nombreux atouts. Et ce n’est pas tout, elles sont contagieuses !
Les émotions d’une manière générale sont contagieuses
dans la mesure où elles passent facilement et très rapidement, en
quelques millisecondes, d’une personne à l’autre sans que l’on s’en
rende compte. Les émotions vont engendrer des réactions musculaires qui
vont activer chez l’autre les mêmes neurones que ceux qui auraient été
stimulés si l’émotion avait été vécue personnellement. C’est l’intérêt
des travaux de Elaine Hatfield, professeur de psychologie de
l’Université de Hawaii et auteur, avec John T. Cacioppo professeur de
psychologie de l’Université de Chicago, et Richard L. Rapson, du livre
« Emotional contagion ».
Des expériences réalisées par des chercheurs de l’Université de Uppsala en Suède montrent bien le caractère contagieux des émotions. Si des personnes voient des figures heureuses pendant 30 millisecondes, sans se rendre compte qu’elles les voient, les muscles faciaux des personnes qui regardent évoquent des émotions positives.
On imagine aisément l’impact de la contagion des émotions positives en interne mais aussi... sur les relations commerciales. Des collaborateurs motivés vont donc émettre d’avantage d’émotions positives et améliorer ainsi la réussite individuelle et la performance collective. Et, en plus, en raison de la contagiosité des émotions vont favoriser l’expression d’émotions positives chez leurs clients, les rendant ainsi… plus heureux.
Des expériences réalisées par des chercheurs de l’Université de Uppsala en Suède montrent bien le caractère contagieux des émotions. Si des personnes voient des figures heureuses pendant 30 millisecondes, sans se rendre compte qu’elles les voient, les muscles faciaux des personnes qui regardent évoquent des émotions positives.
On imagine aisément l’impact de la contagion des émotions positives en interne mais aussi... sur les relations commerciales. Des collaborateurs motivés vont donc émettre d’avantage d’émotions positives et améliorer ainsi la réussite individuelle et la performance collective. Et, en plus, en raison de la contagiosité des émotions vont favoriser l’expression d’émotions positives chez leurs clients, les rendant ainsi… plus heureux.
Une contagiosité pressentie grâce aux travaux sur l’ocytocine
Si l’on revient à l’ocytocine, hormone des émotions
positives, les travaux du Professeur Paul J. Zak (économiste et
neurologue, auteur de « The Moral Molecule », fondateur du centre
d’études neuro-économiques) sont intéressants dans la mesure où ils
montrent l’influence d’un taux élevé d’ocytocine sur le comportement
d’autrui. Ainsi, si l’on montre à quelqu’un qu’on lui fait confiance, on
va favoriser chez cette personne la sécrétion d’ocytocine et la rendre
ainsi plus généreuse, empathique et, en quelque sorte, sensible à nos
arguments. Des travaux qui recoupent les approches sur la contagion des
émotions et notamment des émotions positives.
Les émotions positives favorisent
donc la réussite individuelle, la performance collective, la santé et...
les relations commerciales !
Des leviers de motivation intrinsèque vont donc
améliorer les succès de chacun, rendre l’équipe plus soudée et
performante, protéger des effets du stress et optimiser la relation
commerciale. On comprend bien pourquoi le bien-être peut-être aussi
rentable.
A propos de l’auteur :
Docteur Philippe Rodet
Consultant, auteur de "Se libérer du stress : un médecin
urgentiste raconte" aux éditions Eyrolles, Philippe Rodet s’intéresse à
l’interaction entre la motivation et le stress depuis une vingtaine
d’année. Selon lui, le plaisir inhérent à la motivation annihile une
grande partie des effets toxiques du stress, ainsi la motivation permet
d’allier performance et santé. Il a consacré deux autres ouvrages à
cette approche : « /L’ardeur nouvelle/ » en 1998 et « Le stress :
nouvelles voies » en 2007 (Editions de Fallois). En 2006, il fait
émerger le blog stress-info.
En 2007, il contribue à fonder la Commission nationale sur le stress de
l’ANDRH (Association Nationale des Directeurs de Ressources Humaines).
En 2008, il participe à la création de la Commission nationale sur le
stress du CJD (Centre des Jeunes Dirigeants). En 2009, il intègre « le
Cercle de l’Humain » de « L’Expansion ».
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