La vague du big data entraîne l’émergence de nouveaux métiers, dont celui de data scientist. Le monde académique s’adapte.
En septembre, Télécom ParisTech lancera un mastère spécialisé, intitulé « Big data : gestion et analyse des données massives (BGD) » qui accueillera entre 30 et 35 étudiants. Ce sera le premier titre européen dédié à l’exercice opérationnel du métier de data scientist. « Nous avons une vraie légitimité à le faire, car nous travaillons depuis longtemps avec des entreprises sur ce thème, dans le cadre de nos projets de recherche », explique Stéphan Clémençon, responsable du mastère. L’enseignement dispensé s’appuiera sur des études de cas et des retours d’expériences, notamment fournis par les partenaires du cursus que sont Thales, IBM, BNP Paribas ou Safran.
Selon l’étude récente Big Data Survey Europe*, menée par l’Institut Barc pour Teradata, les décideurs européens sont bien conscients de l’enjeu stratégique du big data et se montrent prêts, pour la majorité d’entre eux, à investir massivement pour prendre de l’avance sur leurs concurrents. Les budgets prioritaires ? Les logiciels, le matériel et le conseil. Une grande absente : la formation.
Des formations rares en Europe
Pourtant, l’Institut Barc est catégorique. La pénurie de compétences sera le principal obstacle à la valorisation des données massives. Et le défi est immense. Les directeurs de ressources humaines sont sur la brèche pour scruter et attirer ces perles rares, soit des spécialistes dotés d’une double compétence informatique et statistique, voire triple, si l’on ajoute la connaissance du secteur et des enjeux business. Rien qu’aux États-Unis, le cabinet Mc Kinsey estime que 200 000 postes de data scientist resteront non pourvus à l’horizon 2018. Et pourtant, les universités américaines se sont emparées du problème depuis plusieurs années, alors qu’en Europe les formations dédiées sont rares. « Dans ce domaine, la France a une carte à jouer car elle a toujours formé de bons mathématiciens », estime Stéphan Clemençon.
Les formations initiales, universités ou écoles, s’adaptent peu à peu. 41% des professeurs d’université interrogés lors la dernière vague de l’étude State of Business Intelligence Survey** ont déclaré avoir augmenté et enrichi leur offre de formation en business intelligence. Mais il faut du temps pour que ces initiatives portent leurs fruits.
D’ici là, les entreprises devront mettre la main à la pâte. Selon cette même étude, 80% d’entre elles proposent des formations complémentaires à leurs nouvelles recrues. Exemple avec le programme Spring Campus 2013, initié par l’éditeur SAS France : vingt étudiants en fin de cycle ont été sélectionnés pour recevoir gratuitement une formation d’un mois au métier d’analyste de données, suivi d’un stage de cinq mois en entreprise. « Dire que nous formons des data scientist serait faux. C’est leur parcours à suivre qui les fera monter en compétence », précise Ariane Liger-Belair Sioufi, directrice académique chez SAS France. Ce programme permet à SAS et ses partenaires, Business & Décision, Altran et Capgemini, de recruter à la sortie des jeunes diplômés directement opérationnels sur les solutions SAS.
** State of Business Intelligence Survey – pour BIC 2013/ Teradata
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