mercredi 25 avril 2012

A dangerous method



A Dangerous Method ou Une méthode dangereuse au Québec est un film historique canado-britannico-germano-suisse réalisé par David Cronenberg et sorti le 23 novembre 2011.
Se déroulant à l'aube de la Première Guerre mondiale, en Suisse et en Autriche, le film revient sur les relations parfois tumultueuses qui ont lié Carl Jung (Michael Fassbender), fondateur de la psychologie analytique, Sabina Spielrein (Keira Knightley), patiente de Carl Jung et future psychanalyste, et Sigmund Freud (Viggo Mortensen), père de la psychanalyse.
Le film marque la troisième collaboration consécutive de Cronenberg et de l'acteur Viggo Mortensen, après A History of Violence sorti en 2005 et Les Promesses de l'ombre sorti en 2007. C'est également la troisième collaboration du réalisateur avec le producteur britannique Jeremy Thomas, avec lequel il avait travaillé sur les adaptations au cinéma des romans de William S. Burroughs – Le Festin nu – et de J. G. Ballard – Crash.

Sabina Spielrein est une jeune femme souffrant d'hystérie. Elle est alors soignée par le psychanalyste Carl Jung, dont elle devient rapidement la maîtresse. Cette relation se complique fortement lorsque Sabina entre en contact avec un autre psychanalyste, Sigmund Freud. À partir de là, les rapports entre Jung et Freud se développent de la séduction mutuelle initiale jusqu'à la rupture.


 




Sabina Naftulowna Spielrein (en russe : Сабина Нафтуловна Шпилрейн) est une psychiatre et psychanalyste russe, née le 7 novembre 1885N 1 à Rostov-sur-le-Don, ville où elle est morte, assassinée par les nazis, le 12 août 1942.
Issue d'une famille juive, elle a été l'une des premières femmes psychanalystes, et est aussi connue pour avoir eu une relation passionnée avec le psychiatre et psychanalyste C.G. Jung. Elle a été l'auteur de nombreux articles, et a inventé la notion de « pulsion destructive et sadique », dont Freud s'inspira pour créer sa théorie de la pulsion de mort.

Venue en cure en Suisse à l'âge de 19 ans pour une grave hystérie, elle est soignée par Carl Gustav Jung à la clinique psychiatrique du Burghölzli. Carl Gustav Jung sera son médecin, son psychanalyste et son confident1. En 1905, Sabina Spielrein contacte Sigmund Freud.

Dans sa relation avec Sabina Spielrein, Carl Gustav Jung était entré dans une phase de cercle vicieux dont il avait de plus en plus de mal à se défaire. Spielrein correspondait également avec Freud, lui parlant de sa relation avec son psychiatre. Jung s'est alors défendu, en disant que Spielrein avait transféré sur lui la figure du sauveur et de l'amant. Néanmoins, il n'accepta pas de parler de relation adultérine lorsque Freud lui demanda de s'expliquer réellement. En guise de justification, il écrit à Freud : 
S. Spielrein est précisément la personne dont je vous ai parlé (...) Elle a été pour moi mon cas psychanalytique d'apprentissage, et c'est pourquoi je lui ai gardé une reconnaissance et une affection particulières. Comme je savais par expérience qu'elle rechutait immédiatement dès que je lui refusais mon assistance, la relation s'est étendue sur plusieurs années et je me suis finalement senti presque obligé moralement de lui accorder largement mon amitié ; jusqu'au jour où j'ai vu qu'un rouage avait été par là involontairement mis en mouvement, raison pour laquelle j'ai enfin rompu. Elle avait naturellement projeté de me séduire, ce que je tenais pour inopportun. Maintenant, elle cherche vengeance. Elle a récemment répandu sur moi la rumeur que je divorcerai sous peu pour une certaine étudiante (...).
Elle est comme Gross, un cas de lutte contre le père, et j'ai voulu par tous les diables la guérir avec tant de quintaux de patience que j'ai même abusé de l'amitié à cette fin (...) Maintenant naturellement, toute la magie est claire à mes yeux. Dans toutes ces affaires, les idées de Gross ont un peu trop hanté mon esprit (...) Gross et Spielrein sont d'amères expériences. Je n'ai accordé mon amitié à aucun de mes patients dans une telle mesure, et chez aucun je n'ai récolté pareille peine2,N 2.
 
Sabina Spielrein a ensuite voyagé à Zurich, Lausanne et Genève où elle a notamment analysé Jean Piaget.

Mariée et mère de deux filles, elle repart ensuite en Russie – devenue URSS – en 1923. Elle y rejoint l'Association psychanalytique russe. En 1924, elle retourne à Rostov-sur-le-Don, pour rejoindre sa famille. Officiellement, elle exerce des fonctions de médecin généraliste mais, en réalité, elle s'occupe d'enfants délinquants et difficiles qu'elle traite par la psychanalyse3.

Son mari Pavel meurt durant la Grande Terreur stalinienne, de même que son frère Isaac. Elle est elle-même capturée avec ses deux filles par les Allemands le 27 juillet 1942 et assassinée à Zmievskaya Balka, probablement par l'Einsatzgruppe D, parce qu'elle était juive.

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