samedi 4 janvier 2014

La Théorie des signatures

La Théorie des signatures est une méthode empirique d'observation du monde des plantes médicinales et sa libre association par analogie avec une partie du corps humain que l'on souhaite soigner. Elle repose sur le principe similia similibus curantur "les semblables soignent les semblables"1.

Historique

Elle fut professée par Théophraste, Otto Brunfels, Paracelse, Leonhart Fuchs, Giambattista della Porta ou Nicholas Culpeper2.
Cette théorie constitue un élément important de la médecine médiévale.
Au XXXVIe siècle avant J.C. on croyait ainsi que tout l'art de la médecine consistait à utiliser des médicaments ressemblant aux organes malades. C'est ainsi que les haricots servaient à soigner les affections rénales, que les vers luisants entraient dans la composition des collyres, qu'on usait de boutons de rose pour les maux de tête et de racines pour les cors aux pieds3.

Analyse

Cette théorie est en contradiction avec une pensée moderne[Laquelle ?] selon laquelle des formes imprimées dans des organismes différents et biologiquement éloignés, même avec une certaine ressemblance, serait le fruit du hasard4. Toutefois, un courant « spiritualiste » d'observation des phénomènes a persisté jusqu'à nos jours, selon lequel la vision que nous avons du monde nous permet d'entrevoir sa nature essentielle. Un représentant récent de cette tendance est l'écrivain allemand Ernst Jünger.

Exemple

L'intérieur comestible d'une noix, de par sa ressemblance avec le cerveau humain, va lui être associée par la théorie des signatures. L'analyse moderne a révélé que la noix est riche en sérotonine, neurotransmetteur indispensable au fonctionnement de nombreuses fonctions cérébrales2. De même pour la pulmonaire dont les taches rappellent celles des poumons, la capillaire.

Au XVIIIe siècle le pasteur Edward Stone fait le raisonnement suivant : le saule blanc a les pieds dans l'eau et n'a pas de fièvre, ce que ressentirait un humain dans le même cas5[réf. insuffisante]. Il doit détenir une substance qui combat la fièvre. Cette substance doit se trouver à l'extérieur du saule pour le protéger du froid. Effectivement, il extrait de l’écorce du saule de l'Acide salicylique, autrement dit de l'aspirine. Les indiens d’Amérique du sud avaient tenu un raisonnement similaire en considérant que le saule étant très souple, il devait contenir une substance qui combat l'arthrite source de " non souplesse". Les problèmes de cœur surviennent lorsque l'on est en altitude. Il doit donc exister en altitude une plante qui soigne les problèmes de cœur. Effectivement, la digitale qui pousse en altitude, et dont la fleur ressemble un peu à un cœur contient une substance qui soigne les problèmes de cœur.

La théorie des signatures est à manipuler avec précaution : si la connaissance des plantes médicinales est issue d'une pratique empirique, il a peut-être fallu des siècles d'expériences aux chamanes et autres guérisseurs pour la maîtriser.

Des missionnaires jésuites en Amérique du sud ont autrefois (ouvrage de Nicolas Monardes (1569-1574)) utilisée la Passiflore (fleur de la passion) pour représenter la Passion du Christ auprès des indigènes (10 pétales comme les 10 apôtres restés fidèles, etc.). Certains[Qui ?] ont pu penser qu'en vertu de ces similitudes elle constituait une panacée ; elle possède effectivement certaines vertus médicinales (présence d'harmane, harmaline, etc.. divers IMAO, et d'apigénine, IMAO et sédatif) mais ne constitue pas une panacée[réf. nécessaire].

Bibliographie

  • Danielle Ball-Simon et Piotr Daszkiewicz, L'héritage oublié des signes de la nature, éd. Les Deux Océans, 1999.

Notes et références

  1. Biocontact, n°198, janvier 2010, La théorie des signatures, par Marc Lachèvre, p.62-66
  2. a et b Biocontact, n°198, janvier 2010, La théorie des signatures, par Marc Lachèvre, p.63
  3. Guy BRETON - Curieuses histoires de l'histoire - Presses de la Cité 1968, rééd. 1969, 1972, 1973 (titre initial "Antiportraits")
  4. Biocontact, n°198, janvier 2010, La théorie des signatures, par Marc Lachèvre, p.64
  5. Emissions de Jean-Marie Pelt sur France Inter

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