Bercy a demandé qu'un audit soit fait sur Cloudwatt, l'un des deux
services de "cloud souverain" financé par le Grand Emprunt, dont le
président a annoncé son départ pour les prochains mois.
MISE A JOUR : Pierre Paperon, le directeur de la stratégie de Cloudwatt, dément en partie l'information en affirmant que Cloudwatt aurait demandé son propre audit pour assurer la transition avec la future direction.
La chronique d'un fiasco serait-elle en train de s'écrire ? En 2011, l'Etat avait réussi à mettre autour d'une même table Dassault Systèmes, Orange, et Thales, pour créer ensemble un prestataire de cloud français capable de rivaliser avec les Amazon, IBM, Google et autres Microsoft. C'était le projet Andromède, doté d'une enveloppe globale de 285 millions d'euros, dont 135 millions d'euros provenaient directement des caisses de l'Etat à travers le Grand Emprunt.
Suite au départ surprise de Dassault Systèmes, qui laissait présager le pire pour le projet porté par Orange et Thales, le Comité du fonds pour la société numérique (FNS) et le commissaire général à l'investissement, René Ricol, avaient décidé de ne plus soutenir un seul projet, mais d'en mettre deux en concurrence, dotés chacun de 225 millions d'euros : Cloudwatt, créé par les partenaires initiaux d'Andromède, et Numergy, fondé par SFR et Bull. Le tout en prenant le risque de fragiliser des acteurs français déjà installés comme OVH, Cheops ou Ikoula.
Le projet était économique mais il était aussi, voire surtout, politique. "Le risque est réel de laisser à des acteurs non européens l'accès aux données stratégiques des entreprises françaises et européennes et de leur transférer la responsabilité de la sécurité et de la fiabilité de nos systèmes", expliquait le protocole d'accord du projet Andromède, deux ans et demi avant que n'explose le scandale PRISM et l'affaire Snowden. Anticipant sur ce qui est devenu depuis les révélations sur la NSA une préoccupation majeure, le projet s'inscrivait dans un mouvement global de réflexion sur la perte de souveraineté nationale dans le cloud.
Mais l'échec est tel que moins de deux ans après le lancement effectif des deux offres, Bercy demande à ses services de réaliser un audit sur Cloudwatt, dont le président Patrick Starck a annoncé son départ dans les prochains mois. "J'avais un accord tacite avec les représentants des actionnaires, consistant à assurer le décollage puis la sortie des services cloud. Je transmettrai dans les prochains mois la direction à mon successeur pour la phase 2 du développement de Cloudwatt", avait-il assuré.
"Si Numergy a pu démarrer rapidement avec un entrepenant Philippe Tavernier à sa tête (notamment à l'Europe), en reprenant il est vrai l'infrastructure cloud sur base VMware développée par HP pour SFR, Cloudwatt a connu un sérieux retard à l'allumage", expliquait récemment Le Monde Informatique. "Malgré la nomination de Patrick Starck, aujourd'hui sur le départ, et le choix de partir sur la prometteuse plate-forme OpenStack, Cloudwatt est resté très discret et s'est borné à lancer une timide plate-forme de stockage en ligne au printemps 2013 alors que tous les clients attendaient un cloud compute".
Confiant, Cloudwatt annonçait cependant l'an dernier au Journal Du Net son intention de recruter 500 collaborateurs d'ici 2018. "Il ne faut pas oublier, détail qui a son importance, que les offres de Cloudwatt ne sont pour l'instant pas disponibles en dehors de la bêta, et encore pour les personnes ayant été triées sur le volet. Ce n'est pas le cas pour Numergy avec des offres immédiatement accessibles (VM et serveurs à la demande)", prévenait le site économique.
La chronique d'un fiasco serait-elle en train de s'écrire ? En 2011, l'Etat avait réussi à mettre autour d'une même table Dassault Systèmes, Orange, et Thales, pour créer ensemble un prestataire de cloud français capable de rivaliser avec les Amazon, IBM, Google et autres Microsoft. C'était le projet Andromède, doté d'une enveloppe globale de 285 millions d'euros, dont 135 millions d'euros provenaient directement des caisses de l'Etat à travers le Grand Emprunt.
Suite au départ surprise de Dassault Systèmes, qui laissait présager le pire pour le projet porté par Orange et Thales, le Comité du fonds pour la société numérique (FNS) et le commissaire général à l'investissement, René Ricol, avaient décidé de ne plus soutenir un seul projet, mais d'en mettre deux en concurrence, dotés chacun de 225 millions d'euros : Cloudwatt, créé par les partenaires initiaux d'Andromède, et Numergy, fondé par SFR et Bull. Le tout en prenant le risque de fragiliser des acteurs français déjà installés comme OVH, Cheops ou Ikoula.
Le projet était économique mais il était aussi, voire surtout, politique. "Le risque est réel de laisser à des acteurs non européens l'accès aux données stratégiques des entreprises françaises et européennes et de leur transférer la responsabilité de la sécurité et de la fiabilité de nos systèmes", expliquait le protocole d'accord du projet Andromède, deux ans et demi avant que n'explose le scandale PRISM et l'affaire Snowden. Anticipant sur ce qui est devenu depuis les révélations sur la NSA une préoccupation majeure, le projet s'inscrivait dans un mouvement global de réflexion sur la perte de souveraineté nationale dans le cloud.
Mais l'échec est tel que moins de deux ans après le lancement effectif des deux offres, Bercy demande à ses services de réaliser un audit sur Cloudwatt, dont le président Patrick Starck a annoncé son départ dans les prochains mois. "J'avais un accord tacite avec les représentants des actionnaires, consistant à assurer le décollage puis la sortie des services cloud. Je transmettrai dans les prochains mois la direction à mon successeur pour la phase 2 du développement de Cloudwatt", avait-il assuré.
"Si Numergy a pu démarrer rapidement avec un entrepenant Philippe Tavernier à sa tête (notamment à l'Europe), en reprenant il est vrai l'infrastructure cloud sur base VMware développée par HP pour SFR, Cloudwatt a connu un sérieux retard à l'allumage", expliquait récemment Le Monde Informatique. "Malgré la nomination de Patrick Starck, aujourd'hui sur le départ, et le choix de partir sur la prometteuse plate-forme OpenStack, Cloudwatt est resté très discret et s'est borné à lancer une timide plate-forme de stockage en ligne au printemps 2013 alors que tous les clients attendaient un cloud compute".
Confiant, Cloudwatt annonçait cependant l'an dernier au Journal Du Net son intention de recruter 500 collaborateurs d'ici 2018. "Il ne faut pas oublier, détail qui a son importance, que les offres de Cloudwatt ne sont pour l'instant pas disponibles en dehors de la bêta, et encore pour les personnes ayant été triées sur le volet. Ce n'est pas le cas pour Numergy avec des offres immédiatement accessibles (VM et serveurs à la demande)", prévenait le site économique.
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