A l'issue d'une rencontre entre François Hollande et Marc
Benioff, CEO de Salesforce, lors du passage du chef de l'Etat à San
Francisco, l'éditeur a annoncé l'ouverture d'un centre de données en
France en 2015.
JDN. L'annonce de Salesforce d'ouvrir un data center en France d'ici 2015 s'inscrit dans la droite ligne de votre politique de synergie avec la France...Alexandre Dayon. Clairement. Les Américains souhaitent de plus en plus investir en France. C'est aussi notre cas. La France fait partie des marchés stratégiques pour nous. D'abord parce qu'il s'agit de la cinquième puissance mondiale. Et, comme vous le savez, nos offres sont utilisées par de nombreux grands groupes français très actifs dans l'innovation numérique : Axa, Renault, La Poste, Schneider Electric, la SNCF... Et à l'heure de l'explosion du nombre de smartphones, d'objets connectés et d'abonnés aux réseaux sociaux, ces grandes entreprises ont besoin de nos technologies pour faire face aux mutations de business model qui s'annoncent.
Dans cette logique, nous investissons en France depuis plusieurs années déjà. Nous y avons notamment déjà réalisé plusieurs acquisitions, et ouvert un centre de R&D à Grenoble.
Votre décision d'ouvrir des centres de données en Europe, d'abord au Royaume-Uni puis maintenant en France, a-t-elle été renforcée par l'affaire PRISM ?
Pas vraiment. Les données que nous hébergeons sont de toutes façons entièrement sécurisées, chiffrées. Nous sommes aussi conformes avec les principales normes et règles juridiques. En revanche, le fait d'être présent en Europe va nous permettre d'offrir une meilleure performance d'accès à nos clients européens.
Où ce data center français sera-t-il construit, et quelle sera sa taille ?
Les études sont en cours pour savoir où il sera implanté. En termes de périmètre et de configuration technique, il sera assez proche de nos data centers existants. Il devrait par conséquent héberger nos POD [NDRL Performance-Optimized Datacenter] standards qui embarquent notre plateforme Force.com et tous les services qu'elle supporte. Ces POD évoluent de version en version afin d'optimiser nos capacités de performance globale. Ils évoluent aussi en vue d'intégrer à terme notre service de plate-forme Heroku, qui est actuellement hébergé chez Amazon.
Nos centres de données sont assez similaires techniquement, notamment afin de faciliter des bascules de services de l'un vers l'autre lors d'opérations de maintenance. Des bascules dont les clients ne se rendent pas compte. Cette architecture nous permet ainsi de tenir nos engagements de niveau de service.
Prévoyez-vous de recruter dans le cadre de cette nouvelle activité en France ?
"La venue de François Hollande dans la Silicon Valley est un tournant"En France, nous recrutons en permanence dans tous les domaines : la vente, l'avant-vente, le support et l'expertise technique, mais aussi la R&D. Nous investissons aussi beaucoup pour dynamiser notre réseau de partenaires.
Vous avez rencontré François Hollande lors de son passage à San Francisco. Cet échange avec les dirigeants IT de la Silicon Valley, dont le CEO de Salesforce Marc Benioff, a-t-elle été à la hauteur de vos attentes ?
Cette journée de François Hollande dans la Silicon Valley est excellente pour la France. Cela faisait 30 ans qu'un président français n'était pas venu. François Hollande a fait passer un signal fort sur la volonté de la France de créer de la croissance et de l'emploi ensemble. C'est extrêmement positif après les messages confus que nous avions pu avoir depuis quelques années, autour des 35 heures par exemple...
J'étais présent lors de l'inauguration de l'incubateur et accélérateur de start-up French Tech Hub. J'ai senti la force du message que la France souhaitait faire passer. J'étais assis juste derrière Laurent Fabius et Arnaud Montebourg. Le discours du président était très clair sur sa volonté de favoriser les passerelles entre la France et la Silicon Valley pour créer de l'activité et de l'emploi. Le tout en avançant des projets très précis, en termes de réformes fiscales ou sur l'adoption en France du financement participatif. Tout cela va dans le bon sens. Ici, nous avons trop longtemps souffert du french bashing depuis quelques années. Nous avons aujourd'hui le sentiment que la tendance s'inverse. C'est très rafraichissant !
L'annonce que nous avons réalisée dans la foulée de cette rencontre d'ouvrir un data center en France s'inscrit dans la droite ligne de cette logique de synergie !
Alexandre Dayon est vice-président Applications et Plateforme de Salesforce. Ce Français a rejoint le comité de direction du spécialiste du cloud en 2008 lors du rachat par le groupe américain d'InStranet, société spécialisée dans la gestion des connaissances dont il était fondateur.
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