As t-on le droit de se tromper dans son job ? Vaste sujet ou tabou ?
Je
me souviens des propos de l’un de mes patrons : « l’entreprise te paie
pour faire des essais, des tentatives, et aussi pour corriger le tir
lorsque tu réalises que tu n’es pas sur le bon chemin. »
Dostoïevski
écrit dans Crime et Châtiments : « L’erreur est le privilège de l’homme
sur tous les organismes. En se trompant on arrive à la vérité. C’est
parce que je me trompe que je suis un être humain… »
Dans les ateliers que j’anime, j’invite souvent les participants à réfléchir à cette question du droit à l’erreur.
Dans
les organisations, rarement pour ne pas dire jamais, on suggère aux
collaborateurs de créer, d’expérimenter, et finalement de prendre des
risques.
On
s’autorise rarement à prendre des initiatives et on a la fâcheuse
tendance à s’abriter, à se protéger. Cette attitude est légion en
période d’instabilité économique. Résultat : chacun ouvrant un
parapluie, on ne décide pas ou de manière tardive.
Il
y a un paradoxe : on veut de la certitude, de la sécurité, de la
maîtrise, alors que les organisations aujourd’hui et encore plus demain,
vont vers de l’incertitude et de la complexité. On se rassure en ayant
recours à des processus mais bien souvent on constate, et je paraphrase
le psychiatre Christophe Dejours, que « lorsque l’on applique à la
lettre les procédures, le système ne fonctionne pas ». C’est au
collaborateur d’inventer un chemin pour arriver à la finalité, et donc
de risquer à commettre des erreurs.
On
pourrait simplifier le problème en le résumant de manière binaire pour
faire référence au langage informatique. Autrement dit face à une
situation, tout individu a deux alternatives : ne rien faire ou tenter
quelque chose.
Si
je ne tente rien, il ne va rien se passer et je serai très probablement
face à la même situation dans une semaine, un mois, un an….De plus mon
attitude passive a de bonnes chances de m’être reprochée. Autre
alternative, je tente quelque chose avec en filigrane la question :
quel risque je prends en avançant un pion ? En prenant une décision ?
Dans
« Oser la confiance », Bertrand MARTIN s’exprimait ainsi dans les
années 80 : « L’homme ne se construit pas dans la sécurité. Il doit
pouvoir affronter l’épreuve et la surmonter. Qu’est ce que la vie si
elle ne se risque pas ? »
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