Réunis le 20 septembre à Bruxelles, les ministres européens de l’agriculture n’ont pas réussi à s’accorder sur l’avenir du Programme Européen d’Aide aux Plus Démunis (PEAD) et ont, une nouvelle fois, différé leur décision.
Les Banques Alimentaires, la Croix-Rouge française, les Restos du cœur et le Secours populaire français déplorent une décision qui hypothèque l’avenir de 13 millions d’Européens démunis, et constatent que malgré tout le travail d’alerte, d’anticipation et de conviction effectué ces derniers mois, le gouvernement français n’est pas parvenu à convaincre ses collègues de la minorité de blocage.
Lors d’une conférence de presse commune, le 19 septembre, à la veille du conseil des ministres européens de l’Agriculture, les quatre grandes associations françaises ont tiré la sonnette d’alarme et alerté l’opinion sur les conséquences de l’abandon du PEAD. Sans le vote rapide d’une réforme du réglement ou sans mesures compensatoires d’urgence, il ne sera pas possible de subvenir aux besoins de 4 millions de Français l’an prochain !
Rendez-vous en octobre
La prochaine réunion des ministres européens aura lieu fin octobre. Ce nouveau délai doit être mis à profit au plus haut niveau de l’Etat pour tenter de convaincre la minorité de blocage. La Commission européenne, 85 % des députés européens et 19 Etats membres sont favorables à l’évolution immédiate du règlement pour éviter une crise alimentaire majeure. Seuls 6 pays s’opposent au principe de solidarité.
Origine et fonctionnement du PEAD
Le PEAD a été créé en 1987 par Jacques Delors, alors Président de la Commission européenne, sous l’impulsion de Coluche et du mouvement associatif français pour faire face au développement considérable de la misère en France et en Europe. Le PEAD permet de mettre à disposition des États membres qui le souhaitent des stocks de matières premières agricoles issues de la PAC (Politique agricole commune) pour venir en aide aux citoyens en situation de précarité. Depuis quelques années, ces stocks ont fortement diminué, conduisant la Commission européenne à mettre en œuvre des achats de produits sur le marché pour pouvoir continuer à subvenir à la demande. Au fil du temps, ces achats qui devaient être subsidiaires sont devenus majoritaires (2008-2009). Aujourd’hui, six pays européens considèrent que le système a dérivé et doit être à la charge des budgets sociaux de chaque Etat.
La cour de justice européenne a tranché, en avril dernier, contraignant la Commission européenne à diminuer le budget de 75%. Le programme passera donc de 480 millions d’euros à 113 millions d’euros. La part de la France sera amputée de 80%, soit de 72 à 15 millions d’euros.
Cette situation rend urgente et incontournable une réforme du système. Nous comptons donc sur l’implication totale du gouvernement français dans cette bataille.
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