dimanche 11 septembre 2011

Orgone Energy



Biographie de W.Reich (1897-1957) Médecin et psychanalyste américain d'origine autrichienne (Dobrzcynica, 1897 - pénitencier de Lewisburg, Pennsylvanie, 1957). Né dans une famille juive, Reich commence des études de droit, puis s'oriente vers la médecine. Diplômé en 1922, il s’enthousiasme pour les idées de Freud, et est bientôt admis à la Société psychanalytique de Vienne en 1919. Très influencé par les conceptions freudiennes mettant en exergue l'aspect purement sexologique des névroses, il publie la « Fonction de l'orgasme » en 1927. Dans ce premier ouvrage, il affirme que les névroses prennent leur source dans une impuissance « orgastique » (le terme est de Reich) , liée à une incapacité d'accomplissement total de l'acte sexuel.




Reich, qui ne manque aucune occasion révolutionnaire, s’engage au parti communiste et élabore un travail original de synthèse entre Marx et Freud. Pour lui, la répression sexuelle joue un rôle fondamental dans le maintien au pouvoir du système capitaliste. La révolution prolétarienne doit passer par la libération sexuelle. En 1929, il publie Matérialisme dialectique et Psychanalyse. En 1930, Reich part pour Berlin et fonde la SEXPOL, association pour une politique sexuelle prolétarienne. Il s'éloigne de plus en plus de l'orthodoxie freudienne, réfute l'universalité du complexe d'Œdipe et rejette la pulsion de mort en tant que négation de la sexualité. Il critique l'organisation de la famille comme incarnation de la morale bourgeoise répressive responsable de la misère sexuelle et sociale (la lutte sexuelle des jeunes, 1932; l'Irruption de la morale sexuelle, 1932).

Le personnage dérange et en 1934, Ernest Jones, le chasse de l'Association psychanalytique internationnale (IPA). Reich va se retrouver sans interlocuteurs à sa pointure et commencer de soutenir des positions qui le mèneront à sa perte. Pendant la montée de l'hitlérisme, il écrit Psychologie de masse du fascisme et l'Analyse caractérielle (1933), ouvrages dans lesquels il établit un lien direct entre impuissance « orgastique » et fascisme. On se doute qu’avec de telles idées, il doive quitter l'Allemagne en 1934 pour la Norvège, puis la Suède. Là, il consacre ses recherches à la captation de l'activité sexuelle par des appareillages de sa construction. Il isole des entités porteuses d'une énergie biologique, transition entre le vivant et le non-vivant (les Bions, 1938). Il émigre aux États-Unis en 1938 et continue ses recherches sur les « bions » et leur rôle dans le développement des cancers (Biopathie du cancer). Il croit avoir découvert une énergie vitale cosmique, « l'orgone ». Pour la capter, il construit les «boîtes à orgones», sortes d'accumulateurs destinées à guérir certaines affections psychiques et somatiques provoquées par la stagnation de « l'orgone ». Reich met ses machines sur le marché mais l’affaire tourne mal, accusé d'escroquerie, il est condamné et incarcéré. Ses livres sont détruits. Il meurt en prison en 1957. Parmi ses ouvrages, il faut citer également la Révolution sexuelle (1945), et Écoute, petit homme (1948), deux ouvrages s’inscrivant dans le courant de pensée « libéré » des années 60-70 évoqué précédemment. On retiendra que Wilhelm Reich , disciple du fondateur de la Psychanalyse, compte parmi ses plus célèbres continuateurs. Il a développé la pensée du maître, et donné à la Psychanalyse une nouvelle dimension : le corps. On admet les travaux de Reich comme étant à l'origine de toutes les démarches analytiques intégrant la dimension corporelle. Le corps dévoile l'histoire psychologique de la personne et, il s’agit d’apprendre à l'observer, le lire pour mieux interpréter les messages transmis par les attitudes, les postures, la gestuelle, les tensions ou les blocages. Alors que la Psychanalyse se contente d'échanges verbaux, la thérapie de Reich va aider la personne à prendre conscience d'elle-même à travers la perception de son corps. C'est grâce aux développements apportés par Reich que le concept d'énergie prend une place prépondérante dans la compréhension de l'être humain. Les débuts de la Bioénergie Le Dr Alexander Lowen va ensuite fonder la Bioénergie à partir des thèses de Reich. Il écrit : " La Bioénergie est fondée sur les travaux de Reich . Il fut mon professeur de 1940 à 1952, et mon analyste de 1942 à 1945. Je rencontrai Reich à New-York, à la New School for Social Research , où il faisait un cours sur l'analyse caractérielle. J'avais été intéressé par le résumé du cours dans lequel on reliait l'identité fonctionnelle du caractère à l'attitude physique ou à la cuirasse musculaire. La cuirasse est la structure globale des tensions musculaires chroniques du corps. On l'appelle cuirasse parce que ces tensions servent à protéger l'individu des expériences émotionnelles menaçantes ou dangereuses. Elle le met à l'abri des impulsions dangereuses naissant de sa propre personnalité, ou de l'attaque d'autrui." Alexander Lowen s'intéresse depuis longtemps à la relation corps/esprit, au sport, à la relaxation, et au Yoga. Il trouve chez Reich les données qui lui permettent de faire le lien entre l'analyse traditionnelle, entièrement fondée sur des échanges verbaux, et une autre analyse qui intègre la dimension corporelle par des exercices et des techniques spécifiques. Lowen présente la Bioénergie comme une " étude de la personnalité humaine au niveau des processus énergétiques de l'organisme". Le concept d'énergie est fondateur de sa démarche parce qu'il explique comment ce qui fait obstacle à la circulation de cette énergie se manifeste par des tensions, des limitations de mouvements, des douleurs et autres symptômes transmis par le corps. Inversement, lorsque l'énergie circule librement, tout le corps fonctionne harmonieusement et produit du bien-être. Certains modèles utilisés en Orient pour décrire le fonctionnement du corps en termes d'énergie sont repris dans la Bioénergie. La carte des Chakras, en fait partie qui délimite plusieurs niveaux de tension ainsi qu'une symbolique du corps. Certains exercices s'inspirent du Taï Ji Quan. La médecine traditionnelle chinoise se fonde sur l'existence de deux énergies opposées: le Yin et le Yang. Le concept que développe Reich rejoint cette position, bien que les moyens répondant aux critères scientifiques occidentaux manquent encore aujourd'hui pour l'objectiver. La pratique de la Bioénergie consiste donc à lire les messages que transmet le corps de la personne. La cuirasse musculaire reflète l'état émotionnel et notamment les peurs de la personne. Le langage du corps est symbolique, Lowen affirme : "Une personne équilibrée est bien en équilibre sur ses pieds: son poids se répartit de façon égale entre les talons et les pointes des pieds......Faire porter le poids de son corps sur la pointe des pieds prépare à un mouvement dirigé vers l'avant, c'est une position agressive. Comme l'équilibre n'est pas un phénomène statique, garder son équilibre nécessite que l'on réajuste constamment sa position, et donc que les pieds restent en alerte." La manière dont parle le corps de la personne dans sa posture et ses gestes reflète donc sa personnalité, son caractère, ses problèmes. Les tensions et autres blocages se seraient, d'après la Bioénergie, constitués au cours du développement à partir de l'enfance et de façon spécifique aux différentes phases initialement décrites par Freud. Le travail du bioénergéticien consiste à repérer les tensions, ou les blocages, pour aider la personne à les relier aux événements à partir desquels ils se sont construits, remontant de la sorte l'historique individuelle. C'est au cours de cette exploration que la personne va apprendre à se libérer progressivement de ses peurs, de ses inquiétudes, en agissant sur son corps. La pratique de la Bioénergie passe par des exercices corporels: postures, mouvements, respiration, et par la verbalisation des sensations/émotions qui en résultent. On peut comparer la Bioénergie à une analyse qui part du principe que l'histoire de la personne est inscrite dans son corps.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.