L'étude de la morphopsychologie fait suite aux recherches initiées par Pythagore, Hippocrate et Aristote. La médecine contemporaine, depuis Galien et jusqu'au XIXème siècle, utilisa une typologie inspirée de la théorie des humeurs d'Hippocrate. Aristote s'en inspira pour élaborer la physiognomonie.
Johann-Caspar Lavater, deux mille ans plus tard, poursuivit cette étude prolongées chronologiquement par la crânioscopie de Franz Joseph Gall, puis la phrénologie de Johann-Caspar Spurzheim. La phrénologie a laissé l'inexacte expression "bosse des maths". Ces trois théories furent détournées par des théoriciens du racisme, notamment le régime hitlérien.
En marge des recherches passées, Alphonse Bertillon, selon l'étude des proportions du corps, a élaboré en 1870 l'anthropométrie judiciaire ou l'identité judiciaire. Ce système a été utilisé en France jusqu'en 1970.
Le docteur Louis Corman (1901-1995), psychiatre, créa en 1937 la « morphopsychologie ». Celle-ci, reprend les notions de dilatation et de rétraction élaborées vers 1900 par le docteur Claude Sigaud. Elle a commencé, concernant la signification des visages, à combler le fossé entre l’évidence intuitive et la connaissance objective. Toutefois cet essai s’est avéré trop empirique. En effet, malgré - ou plutôt à cause de - l’exceptionnel sens clinique de son créateur, la morphopsychologie cormanienne a souffert du manque d’assises biologiques, ostéologiques et méthodologiques.
Malgré la rupture fondamentale initiée en 1921 par les types morphologiques de C.G. Jung, la confusion entre les recherches passées (notamment la phrénologie) et la morphopsychologie est encore fréquente. Elle est la source de critiques récurrentes classant, pour leurs auteurs, la morphopsychologie dans les rubriques "ésotérisme" ou "pseudo-science".
La caractérologie de Heymans, Wiersma et Le Senne, très souvent confondue avec la morphopsychologie, constitue dès 1945 une nouvelle typologie. Celle-ci est employée dans la construction de tests pychologiques.
William H. Sheldon, en 1954, marque une seconde rupture en élaborant une nouvelle typologie selon les trois feuillets embryonnaires.
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| 500 av J.C.- Pythagore étudia le rapport entre la morphologie du visage et le comportement. | | 400 av J.C. - Hippocrate (460 av. J.-C., vers 370 av. J.-C.) médecin grec, divisa l’humain en « gras » et en « maigre » et élabore la théorie des quatre humeurs. Une combinaison des quatre éléments (Eau, Feu, Air, Terre) aux 4 qualités physiques (Froid, Chaud, Sec, Humide) influant sur les « humeurs » (sang, bile, pituite, atrabile) | | 339 av J.C. – Le terme physiognomonie constitue le titre d’un ouvrage d’Aristote (384 – 322 av J.C.), terme formé de phusis « nature, manière d’être, caractère » et gnomon, gnomonos « qui discerne, qui interprète ».
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| 170 - Galien (131 – 201) médecin grec, élabora quatre complexions ou quatre tempéraments d’après la théorie des humeurs d’Hippocrate. Le colérique ou bilieux (bile rouge ou jaune), le sanguin (le sang), le flegmatique (la pituite), le mélancolique (la bile noire). Cette « classification », encore utilisée au XIXème siècle, est aujourd’hui obsolète.
| | 1510 à 1511 - Léonard de Vinci (1452-1519) a collaboré, dans ses recherches sur l'anatomie, avec le médecin Marcantonio della Torre. Ils ont compilé un ensemble de travaux théoriques sur l'anatomie avec plus de deux cents dessins de Léonard de Vinci. Il a été publié en 1680 sous le nom de Traité de la peinture. |
| 1586 - Au XVIème siècle, la physionomie et les expressions du visage intéressèrent les médecins. Giambattista Della Porta (1536-1615), auteur d’un De Humana Physiognonomia, initia la physiognomonie, « science » qui consistait à trouver des ressemblances entre les visages humains et certains animaux et à en tirer des conclusions quant au caractère. |
| 1775 - La physiognomonie, du pasteur suisse Johann-Caspar Lavater (1741-1801). « La physionomie humaine est pour moi, dans l’acception la plus large du mot, l’extérieur, la surface de l’homme en repos ou en mouvement, soit qu’on l’observe lui-même, soit qu’on n’ait devant les yeux que son image. La physiognomonie est la science, la connaissance du rapport qui lie l’extérieur à l’intérieur, la surface visible à ce qu’elle couvre d’invisible. Dans une acception étroite, on entend par physionomie l’air, les traits du visage, et par physiognomonie la connaissance des traits du visage et de leur signification. » (Extrait de, La physiognomonie ou l’art de connaître les hommes, Johann-Caspar Lavater) |
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| 1800 - La crânioscopie, de Franz Joseph Gall (1758-1828). Cette méthode permettait de deviner la personnalité et le développement des facultés mentale et morale sur la base de la forme externe du crâne. F.J. Gall fut le premier à affirmer que les fonctions du cortex devaient avoir des localisations précises. Ce qui donnerait lieu à des proéminences osseuses appelées « bosses » (dont celle, fameuse, des maths). Mais sa théorie manquait de preuves scientifiques et quelques charlatans la détournèrent. On sait aujourd’hui qu'il n'existe pas de rapport entre le développement cortical et le relief crânien. N’oublions pas cependant que la cranioscopie inspira Paul Broca (1824-1880). Plus tard, la cranioscopie fut renommée phrénologie (de phrenos, esprit et logos, étude) par ses disciples, notamment par son élève Johann-Caspar Spurzheim.
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| 1810 - La phrénologie, de Johann-Caspar Spurzheim (1776-1832) se fonde entièrement sur les principes de la cranioscopie de Franz Joseph Gall, c'est-à-dire la palpation du crâne à la recherche de ces proéminences. Mais la phrénologie attira, comme la cranioscopie, beaucoup de charlatans et de pseudo-scientifiques. De ce fait, la phrénologie a dérivé sur une dangereuse et condamnable forme de racisme. La physiognomonie puis la phrénologie fut la base de travail de Carl Huter (1861-1912)
| | 1870 - Alphonse Bertillon, (1853-1914) est un criminologue français. Il fonda en 1870 le premier laboratoire police scientifique d'identification criminelle et inventa l'anthropométrie judiciaire appelée « système Bertillon ». Un système d'identification rapidement adopté dans toute l'Europe, puis aux Etats-Unis et utilisé en France jusqu'en 1970. |
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| 1921 - Ernst Kretshmer (1888-1964) médecin allemand, distingue, à partir d’observations psychiatriques, le type morphologique pycnique (tendance maniaco-dépressive) et leptosome (tendance schizoïde).
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| 1921 – Carl Gustav Jung (1875-1961) psychiatre suisse, élabore la théorie des types psychologiques. Quatre fonctions (sensation, pensée ou réflexion, sentiment, intuition) assises sur deux orientations (extraversion et introversion). «La Sensation (c'est-à-dire, le sentiment de perception) vous dit que quelque chose existe ; la réflexion vous dit ce que c’est ; le sentiment vous dit si c'est agréable ou pas ; et l'intuition vous dit d'où il vient et où il va.». | | 1975 - Katherine Cook Briggs (1875-1968) et sa fille Isabel Briggs Myers (1897-1979), psychanalystes américaines ont développé, selon les types morphologiques de Carl Gustav Jung, une méthode et un outil, le Myers Briggs Type Indicator, le MBTI©. |
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| 1937 - La morphopsychologie, de Louis Corman (1901-1995). Psychiatre nantais, il reprit les notions de dilatation et de rétraction élaborées en 1914 par le docteur Claude Sigaud (gastro-entérologue lyonnais) et la morphologie planétaire présentée par Gervais Rousseau. Il a commencé, concernant la signification des visages, à combler empiriquement le fossé entre l’évidence intuitive et la connaissance objective. La morphopsychologie du docteur Corman est toujours enseignée à la S.F.M. (Société Française de morphopsychologie). |
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| 1945 - La caractérologie de G. Heymans (1857-1930), D. Wiersma (1858-1940) et R. le Senne (1882-1954) Selon leur traité, le caractère présente trois propriétés plus ou moins prononcées : l’Emotivité et son opposé non-Émotivité, l’Activité et son opposé non-Activité, et le Retentissement soit Primaire, soit Secondaire. Chaque combinaison crée une typologie. La principale critique qui est opposée, outre sa méthode statistique, est d'identifier le caractère à la personnalité ou au moi.
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1949 - La prosopologie, de Roger Ermiane, médecin français, étudie le jeu des muscles peauciers. Il écrit Jeux Musculaires et Expressions du Visage en 1949. Visage et Caractère: La Psychologie des Visages en 1963. Album des expressions du visage en 1978.
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| 1954 – William H. Sheldon (1898-1977) médecin psychologue américain, d’après ses publications The Varieties of Human Physique et The Varieties of Temperament, classe le genre humain selon les trois feuillets embryonnaires (endoderme, mésoderme, ectoderme) en trois types, l’endomorphe (viscéro-tonique), le mésomorphe (somato-tonique) et l’ectomorphe (cérébro-tonique). | |
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