jeudi 22 septembre 2011

Psycho canine et idées reçues : le chien, cet éternel incompris

Les clébards sont mal connus par l'homme. Ce triste constat est la conclusion des travaux menés par l'anthrozoologue John Bradshaw, de l'université de Bristol, dans son ouvrage « In defence of dogs : why dogs need our understanding » (« Pourquoi les chiens ont besoin que nous les comprenions »).

Pourquoi donc s'entêter à comprendre les chiens alors que les hommes peinent déjà à s'entendre entre eux ?

Pour les non-propriétaires de chiens, sceptiques quant à l'intérêt fondamental des clébards, le sujet n'en est pas un.



En plus de supporter leur museau dégoulinant dans le creux de nos mains parce que leurs maîtres sont des potes ; en plus de les freiner tant bien que mal lorsque, en chaleur, ils assaillissent les cuisses charnues de notre copine sur la plage ; on devrait donc faire preuve de psychologie ?

En tout cas, les anthrozoologues comme John Bradshaw y consacrent leur vie, que ça nous plaise, ou non.
Tristes chiens pour cause d'idées reçues

Le sens populaire croit que le chien, lointain cousin du loup, est un animal de meute. Il serait mû par des pulsions de domination et de hiérarchie tant parmi ses pairs que vis-à-vis de son maître. Les rapports d'autorité sont donc à la base de l'élevage canin. Si le maître ne se positionne pas d'emblée comme dominateur, son chien risque de l'envoyer sur les roses et de semer terreur dans la maisonnée.

John Bradshaw s'oppose vigoureusement à cette idée reçue :

« L'idée la plus répandue, et la plus pernicieuse, qui sous-tend les méthodes de dressage est que le chien cherche constamment à établir une hiérarchie de domination, où qu'il se trouve. »

Cette « mécompréhension » originelle rend tristes de nombreux chiens, prétend Bradshaw. Car elle régit le modèle d'interaction et d'élevage qui prévaut dans nos sociétés. Les directives avec lesquelles nous assommons nos chiens tendraient uniquement à les isoler de nous et à brimer leur instinct de jeu et de chasse.

Alors, que ne faut-il pas faire ?

En gros, il faudrait éviter tout ce qu'un site web de dressage de chien vous enseigne. Bradshaw est catégorique sur certains points :

* en finir avec l'ordre de distribution des gamelles. En soi, si le chien a faim avant le chat ou avant le gamin, laissez-le manger ;

* laisser le chien se coucher sur votre lit ou sur le sofa, comme s'il était l'un d'entre vous (sous-entendu, puisqu'il est l'un d'entre vous) ;

* ne pas éviter de le regarder dans les yeux, par crainte de provoquer son instinct dominant.

Le chien, selon Bradshaw, n'est pas non plus une peluche altruiste et bien intentionnée. Ses comportements seraient circonstanciels. Un chien rassasié ne sautera pas sur l'os d'un de ses congénères systématiquement. Il le fera, en revanche, s'il a faim. Il est un être opportuniste ; il aime donner du plaisir et en recevoir, comme un homme. C'est d'ailleurs pour cela qu'il a été sélectionné pour devenir notre compagnon.
L'homme qui conseille de prendre son chien pour un cheval

L'avis de Bradshaw ne fait pas l'unanimité. Cesar Millan, un enragé de psychologie canine, fait un tabac aux Etats-Unis et au Canada avec sa série TV « Dog Whisperer » (en français : celui qui murmurait à l'oreille des chiens), diffusée sur National Geographic. Le Mexicain d'origine y livre à son public les secrets d'une relation harmonieuse avec les chiens. (Voir la vidéo en anglais)

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