L’Inserm
a publié, début 2004, un rapport officiel de l’institut national de la santé et
de la recherche médicale sur l’efficacité des psychothérapies (« 3
approches évaluées »).
Ce
rapport conclue à l’écrasante supériorité des techniques comportementales et
cognitives (TCC) et en la quasi inefficacité de la psychanalyse
Depuis,
c’est la guerre ouverte entre
psychanalystes et comportementalistes.
Les
trois principaux motifs de discorde sont :
1)
La
psychanalyse ne guérit pas.
Selon
Jean Cottraux, enseignant à l’université de Lyon-I, diplôme universitaire TCC,
« Sa visée n’est pas de soigner et encore moins de guérir ».
La
réponse de Jean Pierre Winter, psychanalyste, est que les psychanalystes ne
méprisent pas la guérison, elle ne prétend pas guérir des symptômes précis,
elle permet de reconquérir un espace psychique, elle est soucieuse de la
singularité du désir de chacun.
2)
La
psychanalyse refuse d’être évaluée
Toujours
selon Jean Cottraux, enseignant à l’université de Lyon-I, diplôme universitaire
TCC, « Développer un programme de recherche, c’est prendre le risque de
voir ses croyances contredites : c’est pourquoi certains psychothérapeutes
redoutent l’évaluation »
La
réponse de Gérard Pommier, psychiatre et psychanalyste, est de poser la
question sur l’évaluation. Par nos pères oui, par les détracteurs que sont les
praticiens des TCC, non.
Evaluer
les patients, avant, pendant et à la fin du « traitement », comme
pour les médicaments, influencerait le cours du travail analytique.
3)
Freud a menti
Enfin,
selon Allen Esterson, Mathématicien, « Une grande partie de l’histoire …
de la psychanalyse est composée de récits pour la plupart mythiques ».
Sigmund Freud aurait inventé des cas fictifs pour démontrer ses théories,
l’existence de l’inconscient et du rôle décisif de la sexualité infantile dans
les névroses.
La
réponse de Gérard Bonnet, psychanalyste, est que Freud a écrit pour faire part
de ses découvertes et de ses échecs. Le problème est d’accepter qu’il existe un
inconscient fonctionnant avec ses lois propres, différentes de celles du
cerveau. La théorie n’est pas un dogme intangible, elle est un instrument de
compréhension et si un jour il existe un outil d’explication plus parlant que
le complexe d’oedipe par exemple, alors il faudra l’adopter.
Les
Freudiens dénoncent le partie prit et la volonté de l’état de contrôler le
domaine de la vie psychique. L’état, et le ministre de la santé, Philippe
Douste Blazy, désavoue ce rapport pourtant commandé par la direction générale
de la santé. Chacun s’accuse de faire de la manipulation mentale ! La
psychanalyste, Elisabeth Roudinesco dans « Le patient, le thérapeute et
l’Etat » dit que les « TCC sont un mélange de dressage de corps, de
techniques de persuasion et de conditionnement des consciences … qui ont
plus à voir avec les techniques de domination des dictatures et des sectes
qu’avec des thérapie dignes de ce nom ».
Dans
« Le livre noir … », Jean
Cottraux répond, « rompre avec la psychanalyse, c’est rompre avec un
discours qui imprègne et dirige la pensée après avoir imprimé ses schémas dans
la mémoire. Il faut une à deux années pour récupérer sa liberté
d’esprit ».
Finalement, cette
bataille vise à occuper le maximum de place dans les universités, les
institutions de soin, les médias, …, les patients. Le psychiatre
Christophe André, va jusqu’à dire qu’on n’assassine jamais aussi bien qu’en
famille le grand père Freud. Œdipe l’atteste …
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