Le philosophe et académicien Michel Serres, 82 ans, juste avant sa conférence./Photo DDM, Marc Salvet
L'Agenais Michel Serres qui est aussi un peu Quercynois (sa mère était originaire de Montaigu du Quercy) était jeudi soir l'invité d'honneur des Rencontres du Crédit Agricole. Le philosophe, historien des sciences, universitaire et écrivain est venu parler d'un étrange nouvel humain qu'il baptise Petite Poucette, clin d'œil à sa capacité à envoyer des SMS avec son pouce.
Petite Poucette, ce sont les nouvelles générations ?
Petite Poucette représente une population entre 0 et 35 ans, elle est déjà sur le marché du travail et a toujours vécu avec les outils que sont les nouvelles technologies. Moi je travaille avec ces outils, eux vivent avec. C'est une population qui va souffrir plus que la notre. L'emploi va se raréfier. J'ai cru de mon de voir d'écrire ce livre pour les aider.
Êtes-vous malgré tout optimiste pour Petite Poucette ?
Un optimisme de combat car beaucoup de choses sont à refaire. Nous vivons encore avec des institutions désuètes. Ce nouvel humain va devoir réinventer une manière de vivre ensemble, une manière d'être, et de connaître.
Est-ce un changement d'époque ?
Plusieurs fois dans l'histoire humaine, il y a eu des basculements ce fut le cas quand on a inventé l'imprimerie avec un accès universel à l'information. Les jeunes doivent tout réinventer. Une nouvelle ère.
Téléphone portable, internet, comment jugez-vous ces outils ?
Dans le métro on ne voit que des voyageurs tapoter sur leur téléphone. Mais est-ce qu'ils se parlaient quand il n'y avait pas le portable. Moi je connais beaucoup de familles qui ont été sauvées par internet en permettant une communication
Alors aucune nostalgie ?
Quand on me dit, c'était mieux avant, non et non. Je leur dis, c'était mieux, Hitler, Staline, Mussolini et les millions de morts.
Le chiffre : 44
ans > professeur aux USA. Depuis 1969, Michel Serres enseigne l'histoire des sciences à l'université de Stanford aux USA.«J'ai été très proche des syndicats agricoles»
Michel Serres est intervenu déjà à plusieurs reprises pour le Crédit Agricole. «Tout simplement, explique le philosophe, parce que dans ma jeunesse j'ai été très proche des syndicats agricoles». Jeudi, il était accueilli à Cahors par Jean-Jacques Raffy président du CR Nord Midi-Pyrénées et Bernard Lepot directeur général. L 'espace des congrès était rempli pour suivre la conférence. Michel Serres a engagé un débat avec la salle et la soirée s'est conclue par un cocktail.Propos recueillis par Jean-Michel Fabre
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