mardi 20 août 2013

La France en 2025 : un séminaire qui ne convainc pas


François Bayrou a jugé lundi que la priorité est aujourd'hui d'«identifier clairement quels sont les problèmes qui nous empêchent d'aller bien en 2013».
François Bayrou, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ont fortement critiqué la méthode gouvernementale alors que François Hollande et Jean-Marc Ayrault tenaient lundi un séminaire sur la France en 2025.
Parmi les réactions au séminaire de l'exécutif sur la France de 2025, la palme de la virulence a été remportée conjointement par Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.
La présidente du FN prédit que l'exercice ne laissera qu'une «impression de grotesque». «Soumise, dans tous les domaines de sa politique intérieure et étrangère, à l'Union européenne, mais aussi aux intérêts de puissances étrangères comme les États-Unis, l'Allemagne ou même le Qatar, la France de 2013 ne maîtrise plus son destin, écrit-elle. Elle n'a donc pas la possibilité de l'imaginer librement.» Pour l'eurodéputée, «les responsables politiques socialistes, comme UMP, qui ont placé notre pays dans cette situation de dépendance extrême et de perte totale de souveraineté n'ont aucune crédibilité pour imaginer l'avenir de la France».
Dans Le Journal du dimanche, ce week-end, Jean-Luc Mélenchon avait déclaré à propos de François Hollande: «Cet homme nous enlève le goût du ­futur! Tout ça pour un objectif servile: payer la dette.» Sur les retraites, le leader du Front de gauche avait estimé que «là encore, Ayrault ne fait qu'appliquer les ordres des commissaires européens». Jean-Luc Mélenchon, qui nie toute convergence entre son discours et celui de Marine Le Pen, trouve en revanche que Manuel Valls, lui, est «contaminé par le FN».
Dans un registre totalement différent, François Bayrou a profité de sa rentrée sur France Inter, lundi, pour user d'une sévérité inédite à l'encontre de l'exécutif. Pour le président du MoDem, c'est «toujours bien d'avoir un horizon, à condition que ce soit clair». Ce qui, selon lui, n'est pas le cas de la situation actuelle: «On rêve éveillé, c'est fait pour ceux qui aiment rêver, sans avoir d'ancrage dans la réalité.» L'ex-candidat centriste à la présidentielle estime que la priorité est aujourd'hui d'«identifier clairement quels sont les problèmes qui nous empêchent d'aller bien en 2013». Il les a résumés en une phrase: «L'État en France n'est pas efficace, est autobloquant, coûte très cher.» Il a reproché à la majorité d'«ajouter des couches d'élus, des couches de fonction publique» à un appareil politico-administratif qu'il a comparé à un «labyrinthe incompréhensible», avec une mention spéciale à la création de 60.000 postes nouveaux dans l'Éducation nationale, une «facilité» que s'est offerte François Hollande en allant «dans le sens des organisations syndicales».
Côté UMP, le résultat du séminaire a été accueilli comme son annonce: sur le mode de la dérision. Le sénateur ­Roger Karoutchi a ironisé sur «ce nouveau monde, mélange de Candide et d'Orwell», en affirmant que «les Français veulent évidemment savoir ce que deviendra notre pays, mais ils ne vivent pas d'illusions».

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