mercredi 22 août 2012

Facebook: Wall Street veut-elle la tête de Mark Zuckerberg?


Le fondateur de Facebook commence à irriter certains investisseurs et analystes, qui voient dans la baisse de 50% du cours de l'action la preuve que le jeune patron de 28 ans n'a pas les capacités de diriger une entreprise cotée. Pour certains, il doit partir.

FACEBOOK. Qui veut la tête de Mark Zuckerberg?
FACEBOOK. Qui veut la tête de Mark Zuckerberg?
REUTERS/Eduardo Munoz
 
L'homme qui a perdu 50 milliards est-il en danger de perdre son poste ? La capitalisation boursière de Facebook a perdu 50 milliards de dollars en trois mois, depuis le jour de son introduction au Nasdaq. Wall Street commence à perdre patience et les analystes mettent la pression sur Mark Zuckerberg, le jeune dirigeant du réseau social, qui pensait pouvoir s'en tirer en jouant la montre, la vision stratégique de long terme. C'est mal connaître les investisseurs. Son laïus "nous ne développons pas des services pour faire de l'argent ; nous gagnons de l'argent pour bâtir de meilleurs services", ils ne l'achètent plus. Pas sûr que ses employés, non plus, soient si optimistes. Il a bien été obligé de reconnaître, en réunion avec eux, qu'il était "douloureux" de voir le titre chuter à mesure que les actionnaires vendent leurs titres les uns après les autres, raconte le Wall Street Journal. Clairement, le patron de 28 ans ne peut faire comme si de rien était.

Passer la main comme Larry PageLa presse américaine se fait l'écho bruyant des réflexions des analystes. Dans le Los Angeles Times, l'un d'eux se demande si Zuckerberg ne devrait pas laisser la direction générale à un nouvel homme fort, centré sur l'opérationnel, tandis que lui prendrait du recul pour se concentrer sur les grandes orientations stratégiques et l'innovation produit. Un peu à la manière de Larry Page et Sergey Brin en 2001, lorsqu'ils ont transmis les commandes à Eric Schmidt. Ou de Bill Gates, en 2000. "Il est incontestablement un génie en tant que créateur d'entreprise, mais cela ne signifie pas nécessairement qu'il l'est pour diriger une entreprise cotée", analyse un spécialiste du droit boursier dans USA Today.
L'autre reproche, que lui font les ténors de Wall Street, réside dans son dédain pour les hommes de la finance, matérialisé par son fameux sweat à capuche, qui a causé un scandale lors de son roadshow. "Une fois qu'une société est cotée, le DG doit au moins faire semblant de faire attention à Wall Street", écrit le Time.

C'était tellement mieux avantQuel dommage pour Mark Zuckerberg, qui a repoussé jusqu'au dernier moment son IPO, se doutant bien que les marchés lui mettraient des bâtons dans les roues, de ne pas avoir été clairvoyant jusqu'au bout en fixant un cours d'introduction largement surévalué. Les problèmes actuels de Facebook ne viennent que des investisseurs. Les fondamentaux de l'entreprise n'ont pas changé, ses résultats ne se sont pas effondrés. Rien, s'il n'y avait eu la chute en Bourse, n'aurait dû faire douter de la capacité de Mark Zuckerberg à développer son entreprise. En tout cas pas plus qu'il y a six mois.

Un remède pire que le malHeureusement pour lui, Zuckerberg trouve encore beaucoup de défenseurs dans la Silicon Valley. "Le marché devriat lui donner un peu plus de temps pour donner le meilleur de lui-même", juge un banquier d'affaires dans le LA Times. "Essayer d'installer un nouveau DG est un remède absurde qui pousserait Facebook vers de plus gros ennuis", écrit Forbes. "Wall Street sur-réagit", estime IT World.

Le meilleur soutien de Mark Zuckerberg, ce sont encore ses propres actions, qui font de lui le premier actionnaire de l'entreprise, dont il détient par ailleurs 57% des droits de vote. Impossible de le mettre dehors. "La seule personne qui pourrait faire partir ou changer Zuckerberg de poste, c'est Zuck lui-même", tranche Mashable. Ou peut-être l'obligation de porter un costume ?

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