Européen convaincu, le secrétaire du comité d'entreprise commun des AGF
vient de faire son entrée au conseil de surveillance d'Allianz SE.
Quand son portable sonne, on reconnaît le bruit des cigales. Au
mur de son bureau, il a placé une représentation de sa ville natale,
Sète. Mais il est inutile de lui demander de quelle région il est
originaire, tant son accent du Sud ne trompe pas. Jean-Jacques Cette,
élu CFDT, secrétaire du CE commun des AGF, a fait son entrée au conseil de surveillance du groupe Allianz, devenu société européenne.
Là où il faut être
Allianz SE conserve l'architecture du directoire et du
conseil de surveillance. Dans le premier siégeront six dirigeants, dont
Jean-Philippe Thierry, le président des AGF. Héritage du modèle de
cogestion à l'allemande, le conseil de surveillance, qui a droit de
regard sur les décisions du directoire, est composé de six représentants
des actionnaires et de six représentants des salariés. Jean-Jacques
Cette est l'un d'entre eux, au côté de quatre Allemands et d'un
Britannique. « Les choses vont se passer en Allemagne. Autant y être.
L'avenir des salariés français ne pourra en être que consolidé »,
observe-t-il.
Son entrée au conseil de surveillance est une grande fierté pour la
fédération CFDT des services, d'autant plus que Jean-Jacques Cette n'a
pas un long passé de syndicaliste. Pompier à Marseille, il rejoint la
direction du patrimoine immobilier des AGF en 1978 en tant que
préventionniste. Au cours d'un séminaire AGF en 1994, il rencontre deux
collègues, l'un de la CFE-CGC et l'autre de la CFDT. Ce dernier convainc
Jean-Jacques Cette d'adhérer. Même s'il avoue un petit faible pour
Nicole Notat, il n'a pas pour autant l'intention de s'investir dans le
militantisme. Il ne tarde pas cependant à monter au créneau pour
défendre la situation menacée de gestionnaires au sein de la direction
du patrimoine. Quand, deux ans plus tard, on lui demande de devenir
permanent de la CFDT pour la section cadres, il accepte le challenge : «
C'était une période très riche, marquée par la privatisation des AGF,
le dossier des 35 heures et les prémices de la fusion avec Allianz. »
Bien accueilli par la Fédération CFDT des services et le syndicat
d'Île-de-France, Jean-Jacques Cette a, de son côté, le sentiment
d'apporter une vision pragmatique de l'entreprise et « un peu de
méthodes ». « Sur certains dossiers, nous manquions de recul. Il fallait
négocier et, surtout, être force de proposition. »
Aussi lucide que combatif
Depuis quelques mois, Jean-Jacques Cette suit des cours
intensifs d'anglais. Européen convaincu qui s'est difficilement remis de
l'échec des partisans du « oui » au référendum français sur la
constitution européenne, il trouve dans Allianz SE une occasion d'être
un acteur de la construction européenne. Grand travailleur, il potasse
inlassablement ses dossiers jusque dans les moindres détails. Lucide sur
l'évolution des métiers qui se dessine au sein du secteur, il pense
qu'il sera bien difficile d'empêcher les entreprises de résister aux
sirènes de la délocalisation. « Notre rôle est de trouver des solutions
économiques pertinentes et d'accompagner au mieux les salariés afin de
préserver le maximum d'emplois en interne. C'est un combat permanent »,
insiste-t-il. Une grande responsabilité qu'il entend assumer pleinement
au sein d'Allianz SE.
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