mardi 16 avril 2013
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Humain est le titre d’un ouvrage « enquête
philosophique sur ces révolutions qui changent nos vies » par Monique
Atlan et Roger-Pol Droit Flammarion 2012.
L’ouvrage nous alerte sur les conceptions,
projets et réalisations qui touchent à la nature même de l’humain. Les
plus avancés travaillent sur la convergence entre technologies, nano
systèmes et macro systèmes, biotechnologies, découvertes de nouvelles
fonctions du cerveau et bien d’autres encore qui avec le trans-humanisme
nous prédisent un changement radical de la notion d’humanité dans les
20-25 ans qui viennent. Mais, comme le signale le commentateur, ce sont
toujours malgré tout des conceptions humaines de l’homme et de la
réalité.
L’Humanisme Méthodologique montre pourquoi et comment l’homme postule telle ou telle conception de l’homme et du monde y compris celles qui nient l’humanité de l’homme, en théorie et aussi en actes. L’anti humanisme, théorique ou pratique, n’est pas nouveau. En effet parmi d’autres les axes négateurs traditionnels sont les suivants :
Le matérialisme qui pose « la matière » comme source unique de toute réalité y compris humaine. L’humanité par exemple n’est qu’un composé physico-chimique parmi d’autres et toute velléité d’un « vouloir devenir » qui ne répond pas aux lois de l’histoire-nature est jugé contre-nature, dangereux à éliminer.
Le rationalisme qui pose une structure rationnelle comme cause logique et pratique de toute chose réduit l’homme comme les choses à n’être qu’une reproduction conforme, un état normal des lois naturelles. Toute originalité singulière, toute autonomie authentique est jugée comme a-normale, désordonnée, irrationnelle sinon sauvage. Les formatages idéologiques ont été la grande oeuvre de la modernité dans l’Etat, l’Education, la Science, et les totalitarismes idéologiques encore dominants ici et là.
L’individualisme pose la chose indivisée mais indépendante de toute autre comme seule finalité d’elle-même et disposant de droits qui la défendent contre toutes les autres (dits libertés). L’individu voué à lui même, profite des autres dont il dépend des mêmes conditions dont il ne peut s’évader.
Il est vrai qu’un nouveau paradigme, une synthèse d’ailleurs impossible, est en chantier et c’est celle qui s‘exprime comme axe d’une mutation de la nature humaine. Le système de la nature est étendu au système technologique qui en est le prolongement et l’homme, comme toute chose, est déterminé par les lois de la nature des choses. Individualisé il y trouve sa cause et son destin mais dont la singularité ontologique est niée (contre nature, a-normale, irresponsable)
Or comme le montre l’Humanisme méthodologique nous vivons une mutation de civilisation humaine où l’humanité se révèle comme source même de toute expérience humaine, science ou croyance pour le pire et le meilleur. Ce qui est remis en question ce sont justement les réductions de l’homme à telle ou telle dimension de l’expérience humaine à laquelle la réalité est aussi réduite. Par exemple la réduction affective et ses jeux de puissances fusionnelles ou exclusives qui nourrissent les interprétations manichéennes du monde. La réduction factuelle et ses concrétudes matérielles qui nourrissent par exemples les interprétations mécanistes, calculatrices et du jeu des forces comme moteur de l’existence. La réduction mentale qui donne au rationalisme ses « vues » de l’esprit ou idées qui en viennent à être l’explication de toute chose et la norme de toutes les affaires humaines. Il y a d’autres distorsions de l’expérience humaine qui ratent l’intelligence de l’humanité et sa révélation même.
Il se trouve que nous entrons dans un âge ou l’homme se révèle à lui-même progressivement comme co-auteur responsable de toute réalité, la sienne et celle de toutes choses. ( Michel Serres parle d’hominescence). Cette mutation se traduit par des crises de remise en question avec les dépassements salutaires à attendre et les résistances douloureuses qui sont là dans la négation de l’humanité de l’homme et évidemment celle d’en être le négateur même. Il faut bien alors trouver une autorité justificatrice déclarée a-humaine (la science, le système, la nature, etc.). Mais c’est toujours l’homme qui l’opère en pensée et en acte.
Cependant le dépassement de ces crises ne va pas laisser les choses en l’état et ce sont des remises en questions radicales de ce qui semblait la condition humaine existentielle qui se manifestent et auxquelles il faut se préparer. Ces remises en question semblent mettre à mal la notion d’humanité seulement si on l’avait réduite à telle ou telle dimension, réductrice donc. La transcendance de l’homme se révèle par le dépouillement de ces réductions existentielles mais pas par leur élimination comme condition humaine. Ainsi l’autonomisation qui est accès à la transcendance de l’homme et à la liberté responsable qui s’en suit ne s’exerce que dans les communautés humaines qui réalisent les conditions existentielles singulières. Seulement ces conditions humaines existentielles, individuelles et collectives dans les réalités des mondes vécus, sont infinies. En fait toute chose, animal, végétal, minéral, système idée, etc. est un témoignage d’humanité y compris dans les transformations qu’elle peut subir. Nous aurons à en vivre d’encore inimaginables ou l’alphabet génétique par exemple étant différent c’est un monde biologique totalement étranger dans lequel nous pourrons exister. Le bouleversement radical de tout ce à quoi nous avons attaché notre existence est possible sinon probable. Cependant c’est là la condition sans doute d’une expérience de notre transcendance qui fait que c’est toujours l’humanité qui comprend et agit cela et se révèle dans cet acte de « réalisation ». Malgré tout ce sont les conditions de l’expérience humaine qui structurent toute transformation de l’homme et du monde. C’est l’humanité dans son universalité qui détiens les « lois » de toute réalisation humaine. Ainsi l’intelligence de ces bouleversements, la projection de leurs enjeux et l’engagement de leurs réalisations deviendront l’affaire principale de l’existence humaine, en fait réalisatrice et révélatrice de notre humanité. La tâche essentielle c’est la reconnaissance de notre transcendance au travers des développements de notre autonomisation comme bien commun de toute communauté et bien propre de toute personne humaine.
L’humain est en jeu mais c’est un jeu d’humanité celui de sa révélation.
L’Humanisme Méthodologique montre pourquoi et comment l’homme postule telle ou telle conception de l’homme et du monde y compris celles qui nient l’humanité de l’homme, en théorie et aussi en actes. L’anti humanisme, théorique ou pratique, n’est pas nouveau. En effet parmi d’autres les axes négateurs traditionnels sont les suivants :
Le matérialisme qui pose « la matière » comme source unique de toute réalité y compris humaine. L’humanité par exemple n’est qu’un composé physico-chimique parmi d’autres et toute velléité d’un « vouloir devenir » qui ne répond pas aux lois de l’histoire-nature est jugé contre-nature, dangereux à éliminer.
Le rationalisme qui pose une structure rationnelle comme cause logique et pratique de toute chose réduit l’homme comme les choses à n’être qu’une reproduction conforme, un état normal des lois naturelles. Toute originalité singulière, toute autonomie authentique est jugée comme a-normale, désordonnée, irrationnelle sinon sauvage. Les formatages idéologiques ont été la grande oeuvre de la modernité dans l’Etat, l’Education, la Science, et les totalitarismes idéologiques encore dominants ici et là.
L’individualisme pose la chose indivisée mais indépendante de toute autre comme seule finalité d’elle-même et disposant de droits qui la défendent contre toutes les autres (dits libertés). L’individu voué à lui même, profite des autres dont il dépend des mêmes conditions dont il ne peut s’évader.
Il est vrai qu’un nouveau paradigme, une synthèse d’ailleurs impossible, est en chantier et c’est celle qui s‘exprime comme axe d’une mutation de la nature humaine. Le système de la nature est étendu au système technologique qui en est le prolongement et l’homme, comme toute chose, est déterminé par les lois de la nature des choses. Individualisé il y trouve sa cause et son destin mais dont la singularité ontologique est niée (contre nature, a-normale, irresponsable)
Or comme le montre l’Humanisme méthodologique nous vivons une mutation de civilisation humaine où l’humanité se révèle comme source même de toute expérience humaine, science ou croyance pour le pire et le meilleur. Ce qui est remis en question ce sont justement les réductions de l’homme à telle ou telle dimension de l’expérience humaine à laquelle la réalité est aussi réduite. Par exemple la réduction affective et ses jeux de puissances fusionnelles ou exclusives qui nourrissent les interprétations manichéennes du monde. La réduction factuelle et ses concrétudes matérielles qui nourrissent par exemples les interprétations mécanistes, calculatrices et du jeu des forces comme moteur de l’existence. La réduction mentale qui donne au rationalisme ses « vues » de l’esprit ou idées qui en viennent à être l’explication de toute chose et la norme de toutes les affaires humaines. Il y a d’autres distorsions de l’expérience humaine qui ratent l’intelligence de l’humanité et sa révélation même.
Il se trouve que nous entrons dans un âge ou l’homme se révèle à lui-même progressivement comme co-auteur responsable de toute réalité, la sienne et celle de toutes choses. ( Michel Serres parle d’hominescence). Cette mutation se traduit par des crises de remise en question avec les dépassements salutaires à attendre et les résistances douloureuses qui sont là dans la négation de l’humanité de l’homme et évidemment celle d’en être le négateur même. Il faut bien alors trouver une autorité justificatrice déclarée a-humaine (la science, le système, la nature, etc.). Mais c’est toujours l’homme qui l’opère en pensée et en acte.
Cependant le dépassement de ces crises ne va pas laisser les choses en l’état et ce sont des remises en questions radicales de ce qui semblait la condition humaine existentielle qui se manifestent et auxquelles il faut se préparer. Ces remises en question semblent mettre à mal la notion d’humanité seulement si on l’avait réduite à telle ou telle dimension, réductrice donc. La transcendance de l’homme se révèle par le dépouillement de ces réductions existentielles mais pas par leur élimination comme condition humaine. Ainsi l’autonomisation qui est accès à la transcendance de l’homme et à la liberté responsable qui s’en suit ne s’exerce que dans les communautés humaines qui réalisent les conditions existentielles singulières. Seulement ces conditions humaines existentielles, individuelles et collectives dans les réalités des mondes vécus, sont infinies. En fait toute chose, animal, végétal, minéral, système idée, etc. est un témoignage d’humanité y compris dans les transformations qu’elle peut subir. Nous aurons à en vivre d’encore inimaginables ou l’alphabet génétique par exemple étant différent c’est un monde biologique totalement étranger dans lequel nous pourrons exister. Le bouleversement radical de tout ce à quoi nous avons attaché notre existence est possible sinon probable. Cependant c’est là la condition sans doute d’une expérience de notre transcendance qui fait que c’est toujours l’humanité qui comprend et agit cela et se révèle dans cet acte de « réalisation ». Malgré tout ce sont les conditions de l’expérience humaine qui structurent toute transformation de l’homme et du monde. C’est l’humanité dans son universalité qui détiens les « lois » de toute réalisation humaine. Ainsi l’intelligence de ces bouleversements, la projection de leurs enjeux et l’engagement de leurs réalisations deviendront l’affaire principale de l’existence humaine, en fait réalisatrice et révélatrice de notre humanité. La tâche essentielle c’est la reconnaissance de notre transcendance au travers des développements de notre autonomisation comme bien commun de toute communauté et bien propre de toute personne humaine.
L’humain est en jeu mais c’est un jeu d’humanité celui de sa révélation.
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