Le groupe aéronautique va prendre le nom d'Airbus et constituer un pôle défense et espace.
Les
propositions de Tom Enders, président exécutif d'EADS, qui doivent
encore recevoir l'aval des administrateurs, sont le résultat d'une revue
stratégique entamée en fin d'année dernière. - Photo SIPA
A
peine plus d'un an après sa nomination à la tête d' EADS, Tom Enders
s'apprête à frapper un nouveau grand coup. Après avoir imposé que le
siège du groupe aéronautique européen migre de Paris et Berlin à
Toulouse, après avoir tenté, sans succès, de fusionner avec BAE Systems
pour équilibrer d'un coup les activités Airbus et non Airbus, le
successeur de Louis Gallois va présenter mardi en conseil d'administration un vaste plan de réorganisation assorti d'un changement de nom historique.
Comme
« Les Echos » l'avaient dévoilé, Tom Enders va proposer aux
administrateurs d'abandonner la dénomination historique EADS, née il y
atreize ans, au profit d'Airbus Group, reprenant ainsi celle de son
navire amiral (« Les Echos » du 23 janvier). A l'image de Boeing, il
s'agit de capitaliser sur une marque mondialement connue et dont le
succès ne se dément pas puisque les deux grands avionneurs se partagent
peu ou prou le marché mondial.
Trois piliers
L'autre
grand volet des mesures au menu du conseil porte sur un regroupement
des activités d'EADS en trois piliers, selon nos informations, qui
confirment celles de Reuters et du « Financial Times ». Le premier
existe déjà, et ne bougera pas, puisqu'il s'agit d'Airbus. A ceci près
que sa branche militaire, Airbus Military, chargée notamment de l'A400M,
le futur avion de transport militaire européen, va rejoindre Cassidian,
la branche défense d'EADS, et Astrium, celle dévolue à l'espace. Ainsi
rassemblés, Cassidian, Airbus Military et Astrium constitueraient un
pôle défense et espace, piloté depuis Munich. Reste à lui trouver un
patron, qui sera probablement de nationalité allemande. Il y a quelques
années, Louis Gallois avait déjà tenté un rapprochement entre Astrium et
Cassidian sous forme d'une coopération opérationnelle. Cette fois-ci,
il s'agit d'aller plus loin en constituant une entité de taille mondiale
dans un contexte de forte baisse des budgets militaires en Europe.
Eurocopter, le troisième pilier, lui, restera en place et pourrait
conserver son nom, mondialement connu.
Ces
propositions, qui doivent encore recevoir l'aval des administrateurs,
sont le résultat d'une revue stratégique entamée en fin d'année dernière
sur les cendres de l'échec du projet de fusion avec BAE Systems. En
présentant les résultats 2012, Tom Enders avait déjà prévenu qu'il
n'était pas question d'abandonner les activités de défense, même si
Cassidian a entrepris un élagage de son portefeuille de produits et
supprimé des centaines de postes.
Conforté
par le changement de gouvernance, qui a diminué l'influence des Etats
dans la gestion courante, le patron d'EADS se sent en tout cas les mains
suffisamment libres pour remodeler le groupe.
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