vendredi 2 août 2013

EADS s'apprête à lancer une vaste réorganisation et à changer de nom

Le groupe aéronautique va prendre le nom d'Airbus et constituer un pôle défense et espace.

Les propositions de Tom Enders, président exécutif d\'EADS, qui doivent encore recevoir l\'aval des administrateurs, sont le résultat d\'une revue stratégique entamée en fin d\'année dernière. - Photo SIPA
Les propositions de Tom Enders, président exécutif d'EADS, qui doivent encore recevoir l'aval des administrateurs, sont le résultat d'une revue stratégique entamée en fin d'année dernière. - Photo SIPA
A peine plus d'un an après sa nomination à la tête d' EADS, Tom Enders s'apprête à frapper un nouveau grand coup. Après avoir imposé que le siège du groupe aéronautique européen migre de Paris et Berlin à Toulouse, après avoir tenté, sans succès, de fusionner avec BAE Systems pour équilibrer d'un coup les activités Airbus et non Airbus, le successeur de Louis Gallois va présenter mardi en conseil d'administration un vaste plan de réorganisation assorti d'un changement de nom historique.
Comme « Les Echos » l'avaient dévoilé, Tom Enders va proposer aux administrateurs d'abandonner la dénomination historique EADS, née il y atreize ans, au profit d'Airbus Group, reprenant ainsi celle de son navire amiral (« Les Echos » du 23 janvier). A l'image de Boeing, il s'agit de capitaliser sur une marque mondialement connue et dont le succès ne se dément pas puisque les deux grands avionneurs se partagent peu ou prou le marché mondial.

Trois piliers

L'autre grand volet des mesures au menu du conseil porte sur un regroupement des activités d'EADS en trois piliers, selon nos informations, qui confirment celles de Reuters et du « Financial Times ». Le premier existe déjà, et ne bougera pas, puisqu'il s'agit d'Airbus. A ceci près que sa branche militaire, Airbus Military, chargée notamment de l'A400M, le futur avion de transport militaire européen, va rejoindre Cassidian, la branche défense d'EADS, et Astrium, celle dévolue à l'espace. Ainsi rassemblés, Cassidian, Airbus Military et Astrium constitueraient un pôle défense et espace, piloté depuis Munich. Reste à lui trouver un patron, qui sera probablement de nationalité allemande. Il y a quelques années, Louis Gallois avait déjà tenté un rapprochement entre Astrium et Cassidian sous forme d'une coopération opérationnelle. Cette fois-ci, il s'agit d'aller plus loin en constituant une entité de taille mondiale dans un contexte de forte baisse des budgets militaires en Europe. Eurocopter, le troisième pilier, lui, restera en place et pourrait conserver son nom, mondialement connu.
Ces propositions, qui doivent encore recevoir l'aval des administrateurs, sont le résultat d'une revue stratégique entamée en fin d'année dernière sur les cendres de l'échec du projet de fusion avec BAE Systems. En présentant les résultats 2012, Tom Enders avait déjà prévenu qu'il n'était pas question d'abandonner les activités de défense, même si Cassidian a entrepris un élagage de son portefeuille de produits et supprimé des centaines de postes.
Conforté par le changement de gouvernance, qui a diminué l'influence des Etats dans la gestion courante, le patron d'EADS se sent en tout cas les mains suffisamment libres pour remodeler le groupe.
Alain Ruello
Bruno Trévidic

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