Cette eau contaminée, qui a atteint une barrière en sous-sol, est en train de monter vers la surface et dépasse les limites légales de d'écoulement radioactif, a ainsi déclaré Shinji Kinjo, responsable d'un groupe de travail à l'Autorité de régulation nucléaire (NRA).
Les contre-mesures prévues par l'opérateur de la centrale, Tokyo Electric Power (Tepco) ne sont qu'une solution temporaire, estime-t-il et Tepco ne réalise pas que l'heure est grave, ajoute-t-il. "C'est pourquoi nous ne pouvons tout simplement pas laisser cela à Tepco tout seul", a déclaré Shinji Kinjo.
Tepco a été très critiqué pour son manque de préparation à la catastrophe de 2011 et sa réponse inepte à la fusion des réacteurs.
On ne sait pas pour l'instant avec certitude l'ampleur de la menace posée par l'eau contaminée venant du sol. Dans les premières semaines après la catastrophe, le gouvernement japonais avait autorisé Tepco à déverser en urgence des milliers de tonnes d'eau contaminée dans le Pacifique. Mais la diffusion de ces eaux toxiques a été très critiquée dans les pays voisins ainsi que par les pêcheurs japonais. Depuis, la compagnie d'électricité a promis qu'elle ne déverserait pas d'eau irradiée sans le consentement des localités voisines.
Une "situation d'urgence" a été déclarée, mardi 6 août, par l'Autorité de régulation nucléaire japonaise (NRA) à la centrale de Fukushima, où de l'eau hautement radioactive se déverse toujours dans l'océan Pacifique, sans que l'opérateur Tepco (Tokyo Electric Power) soit en mesure de la contenir.
Selon la NRA, cette eau contaminée est en train de monter vers la surface et dépasse les limites légales d'écoulement radioactif, plus de deux ans après la catastrophe – accident nucléaire le plus grave depuis Tchernobyl, causé par un séisme et un tsunami qui avaient provoqué une panne de grande envergure dans la centrale.
L'ampleur de la menace posée par l'eau contaminée et ses conséquences sur l'environnement halieutique ne sont pas connues avec certitude. Mais les fuites radioactives de ce type peuvent affecter la santé des animaux marins puis celle des hommes qui consommeraient leur chair.
Lire l'entretien : "Le risque sanitaire du nucléaire est encore mal évalué"
TRITIUM, STRONTIUM, CÉSIUM...Dimanche, Tepco a communiqué pour la première fois une estimation des fuites radioactives dans l'océan. Bilan : entre vingt et quarante mille milliards de becquerels se sont déversés de mai 2011, soit deux mois après l'accident, à juillet 2013.
A la fin de juillet, la compagnie était revenue sur sa théorie selon laquelle l'eau chargée de tritium, de strontium, de césium et d'autres éléments radioactifs stagnait sous terre, et avait avoué qu'elle atteignait l'océan. Un revirement survenu au lendemain d'élections sénatoriales qui se sont soldées par la victoire du Parti libéral-démocrate du premier ministre Shinzo Abe, largement favorable au nucléaire. A la suite de cet aveu, l'autorité nucléaire japonaise a prévu d'enquêter sur ces fuites et de surveiller la contamination de l'océan.
Tepco avait toutefois assuré que l'impact de cette fuite radioactive dans le Pacifique était limitée et que les analyses d'eau de mer "ne montraient pas d'augmentation anormale des taux de radioactivité". Pourtant, dans des mesures prises dans un puits situé entre les réacteurs et la mer, Tepco avait enregistré un niveau de radioactivité de plusieurs dizaines de milliers de fois supérieur à la dose limite admise pour de l'eau de mer – niveau qui grimpait encore au mois de juillet.
"Nous ne savons toujours pas quelle est la cause précise de ces fuites, qui sont plus compliquées que nous ne le pensions", avait aussi déclaré Tepco, qui fait l'objet de critiques récurrentes pour sa façon, jugée malhonnête, d'informer le public. Pour l'instant, Tepco n'a prévu que des solutions temporaires pour pallier le problème. L'opérateur de la centrale injecte un produit chimique souterrain afin de solidifier les sols et d'éviter que les eaux radioactives ne s'écoulent, mais, selon le quotidien japonais Asahi, il n'est pas efficace au niveau des nappes phréatiques.
TEPCO CRITIQUÉ
Dans la centrale, chaque jour, 3 000 techniciens et ouvriers travaillent d'arrache-pied pour préparer le démantèlement du site, mais ils sont en permanence confrontés à de nombreuses avaries dans des lieux qui leur restent inaccessibles à cause de la radioactivité.
Tepco a été très critiqué pour son manque de réactivité face aux conséquences du tsunami et à la fusion des réacteurs. Dans les premières semaines qui ont suivi la catastrophe, le gouvernement japonais avait autorisé Tokyo Electric Power à déverser en urgence des milliers de tonnes d'eau contaminée dans le Pacifique.
Mais la diffusion de ces eaux toxiques a été vue d'un très mauvais œil par les pays voisins et les pêcheurs japonais. Depuis, la compagnie a promis qu'elle ne déverserait pas d'eau irradiée sans le consentement des localités voisines.
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