samedi 17 août 2013

Pour un autre regard sur l'enfant



Pour un autre regard sur l'enfant...

Le grand défi « cerveau droit » dans un univers « cerveau gauche »
Marie-Françoise Neveu


De plus en plus fréquemment nous entendons parler d’enfants hyperactifs, surdoués et précoces autant que cancres, en refus voire en phobie scolaire, autistes, schizophrènes …..

Parallèlement il est également question d’enfants indigo, cristal …..
En même temps, force est de constater que les enfants actuels ne correspondent plus aux critères classiques, qu’ils ont une manière de fonctionner, d’aborder les apprentissages et surtout une manière d’ « être au monde » tout à fait différente. Ils ne supportent pas l’injustice, le mensonge, l’incohérence, la compromission. Ils se font les chantres de l’amour et de la justice autant que du respect de la planète. Certains parlent de la vie du cosmos, d’autres, des mondes invisibles, d’autres encore inventent de nouvelles technologies …..

Alors, qui sont ces enfants ? Pourquoi sont-ils de plus en plus nombreux ? Que se joue-t-il actuellement ?

Avant de répondre à toutes ces questions je vous propose un petit détour.
Prenons un arbre. Il a des racines, un tronc, des branches et des feuilles. Avec ses racines il puise dans la terre, entre autre, les nutriments dont il a besoin. Il tire donc de la terre une partie de l’énergie qui lui est nécessaire. Avec ses branches et ses feuilles il fait la même chose avec l’énergie puisée dans le «ciel ». Quant à son tronc il sert de trait d’union entre les deux et est le lieu de synthèse des deux types d’énergie. Notre arbre ne garde pas cela pour lui seul, il nous redonne de l’oxygène, de l’ombre, des fleurs, des fruits …..
Un signe chinois très ancien exprime la même chose au sujet de l’être humain et se traduit en : l’Homme, trait d’union entre le ciel et la terre et qui redistribue. L’Homme dans son axe vertical est trait d’union entre le ciel et la terre, et dans son axe horizontal, celui de ses bras ouverts, redonne ce qu’il a reçu. Ce n’est peut-être pas un simple hasard si le cœur se trouve au point de jonction des deux axes.

Si nous voulons obtenir une plante, au sens large, nous avons deux grandes possibilités : soit nous plantons une graine soit nous faisons une bouture. Regardons de plus près ces deux cas de figure.

Quand nous plantons une graine elle commence par développer des racines puis elle sort de terre et part « à l’assaut du ciel », elle pousse donc dans l’axe terre-ciel.

La bouture, quant à elle, est une partie aérienne d’une plante qui, une fois mise en terre, va développer des racines. Elle pousse donc dans l’axe ciel-terre.

De la même manière, en reprenant le symbole chinois, certains humains vont évoluer dans l’axe terre-ciel et d’autres dans l’axe ciel-terre. Comme l’évolution se fait toujours du connu vers l’inconnu, ce qui est connu pour les uns est inconnu pour les autres. Nous allons avoir ainsi deux types de personnes avec des caractéristiques et des compétences bien différentes.

Axe terre-ciel
Les personnes évoluant selon cet axe sont naturellement connectées aux énergies de la terre et elles devront, peu à peu « croître » vers le ciel.
Leur mode de fonctionnement sera à dominante : concret, logique, rationnel, avec un mode de raisonnement linéaire (premièrement, deuxièmement).


Axe ciel-terre
Les personnes évoluant selon cet axe sont, quant à elles, naturellement connectées aux énergies du ciel qu’elles devront incarner progressivement.
Leurs caractéristiques sont : intuition, sensibilité, créativité, sens du sacré. Pour elles, les choses « sont ».


Hémisphères cérébraux
Chacun de nos hémisphères cérébraux gèrent préférentiellement certains types de fonctionnement. 


L’hémisphère gauche gère majoritairement les opérations logiques, concrètes, rationnelles, tout ce qui est de l’ordre d’un raisonnement….. C’est ainsi que nous appellerons « cerveau gauche » les personnes évoluant selon l’axe terre-ciel.
L’hémisphère droit, quant à lui, gère majoritairement tout ce qui est de l’ordre de l’intuition, de la sensibilité, de la perception, de la créativité ….. Nous appellerons donc ces personnes « cerveau droit ».


Il est bien entendu, qu’aucun jugement de valeur n’est à l’œuvre. Ce n’est pas mieux, plus valorisant, ou que sais-je, d’être l’un ou l’autre. Il s’agit de deux natures différentes.


Donc, pour résumer :
axe terre-ciel = « cerveau gauche »
axe ciel-terre = « cerveau droit »


Les enfants « actuels » ou enfants « cerveau droit »

Prenons une autre image, celle de la Tour Eiffel et imaginons des personnes vivant au rez-de-chaussée, d’autres au 1er étage, d’autres au 2ème et enfin d’autres au 3ème étage, de cette même Tour Eiffel. Toutes habitent Paris, toutes regardent Paris de leurs fenêtres, mais est-ce que toutes voient le même Paris ?

La différence de « regard » sur le monde entre un « cerveau gauche » et un « cerveau droit » est à peu près du même ordre que la différence de « vision » sur Paris entre une personne habitant au rez-de-chaussée et une au 3ème étage de la Tour Eiffel.

Imaginons un embouteillage au pied de la Tour Eiffel. Chacun le regarde de son étage, chacun porte un regard différent sur une même réalité. Maintenant la personne du 3ème étage prend un ascenseur ultra rapide et se retrouve au pied de la Tour Eiffel. A-t-elle le même aperçu de l’embouteillage ?

Durant le processus de naissance nos enfants « cerveau droit » se lancent dans une descente qui va vite paraître vertigineuse à certains, à tel point que quelques uns vont, soit s’arrêter en route, soit continuer d’avancer mais … à reculons !

Ce temps de la périnatalité (du début des contractions aux premières heures de vie) est capital pour le devenir de ces enfants, marqués du sceau de son vécu.
Dans les conditions naturelles de naissance c’est l’enfant qui initie le processus de son arrivée. Dans les conditions hypermédicalisées actuelles ce n’est plus l’enfant qui initie le mouvement, il le subit et en ressent alors beaucoup de souffrance et surtout beaucoup de colère.

Ce premier vécu teinte de manière quasi indélébile le regard qu’il porte sur la vie, les humains, la planète terre. Pour certains le choc est tel que l’autisme est leur seule issue de secours.

Caractéristiques des « cerveau droit »
Dès leur naissance ils frappent par leur manière d’être : très éveillés, ils lisent en nous comme dans un livre ouvert. Cet éveil les rend avides de tout voir, tout connaître, ce qui génère un tonus musculaire surprenant chez de si jeunes bébés. Etre allongés, sur le ventre ou sur le dos, n’est pas ce qu’ils préfèrent !!!
Comme nous l’avons déjà évoqué leur connexion à la terre ne va pas de soi, loin s’en faut, il leur faudra beaucoup de temps et surtout beaucoup de réassurance pour pouvoir le faire. Ils se sentent étrangers sur terre. Cette angoisse s’exprimera souvent par des pleurs importants que seuls les bras de maman pourront calmer. Chères maman, laissez de côté tous les grands principes hérités de nos grand-mères, ils sont devenus obsolètes. C’est de vos bras et de votre amour dont vos bébés ont le plus grand besoin.

Certains hésiteront longtemps avant de « se poser » et marcheront sur la pointe des pieds.

Hypersensibles, la vie collective ne leur convient pas. Pourtant ils sont très sociables et aiment la compagnie de leurs pairs, ou mieux encore des adultes. En collectivité c’est le trop grand nombre d’enfants qui les effraie. Ils peuvent « gérer » cette angoisse soit en « fuyant » (par exemple ils rasent les murs de la cour de récréation), soit en se figeant (inhibition d’action), soit en « agressant » (en réalité ce n’est pas une agression en tant que telle, ils repoussent ce qui les angoisse).

Télépathes, le langage parlé ne leur est pas naturel, certains refusant même de parler car « les mots mentent » (dixit). En effet ils lisent dans nos pensées et ne comprennent pas que nous puissions dire, ou faire, autre chose que ce à quoi nous pensions. Ils se sentent un peu dans un monde de fous.
Très curieux, avides de nouvelles connaissances, beaucoup vont s’ennuyer à l’école, parfois même dès la maternelle. Tout leur parait trop facile, sans réel intérêt quand ce n’est pas dénué de sens. Potentiellement  « « précoces » » ou « « surdoués » » (je mets plein de guillemets car cette terminologie « cerveau gauche » ne leur est pas adaptée), ils peuvent devenir cancres, en échec scolaire, en phobie scolaire ….. ce qui peut s’exprimer par des symptômes physiques (mal au ventre, à l’estomac, tachycardie, maux de tête, insomnies …..).

Beaucoup d’enseignants vont être déroutés par leur manière d’apprendre, d’effectuer le travail demandé.

L’orthographe va être une grosse pierre d’achoppement pour la plupart. Ils ne comprennent pas qu’un même son puisse s’écrire de manières différentes. Prenons l’exemple du son « ver », il y a 6 manières de l’écrire, et encore je ne compte pas les pluriels.


Voici un exemple :
il persévère
il perd ses verres !!!!!
aucune différence de prononciation entre ces 2 phrases, pourtant, le sens est totalement différent. Il n’y a pas moins de 360 combinaisons possibles pour écrire cela, et encore, je ne compte pas les pluriels !!!!
Ils sont les champions des texto et SMS.


Pour le calcul le « problème » est différent. Ils lisent l’énoncé de l’exercice et donnent la réponse. Comment ont-ils trouvé la solution ????? ils ne peuvent dire que : « Bah ! dans ma tête ! » Et oui ! les raisonnements logiques, linéaires, leur sont inaccessibles. Dans leur tête ça fonctionne autrement et c’est bien là le grand défi qu’ils nous lancent : nous adapter à un nouveau mode d’apprentissage, de réflexion, à d’autres manières d’aborder le réel, le monde, les relations ….. Avec eux le mode de relation verticale (en haut celui qui sait, en bas celui qui ne sait pas) est vouée à l’échec et est génératrice de conflits. La relation verticale nous inscrit dans une relation hiérarchique, de pouvoir. Or ils sont conscients que, dans bien des domaines, ils savent plus de choses que bien des adultes. Nous devons adopter un mode de relation horizontale, de partage et d’échange.

Avec la plupart de ces enfants (adolescents et jeunes adultes) tous nos conditionnements et systèmes de croyances sont mis en échec.

Jusqu’à, il y a une centaine d’années, la très grande majorité des humains était « cerveau gauche ». Les « cerveau droit » du passé ont permis la plupart des grandes découvertes, ce qui a d’ailleurs valu à certains de se retrouver sur les bûchers. Puis les « cerveau droit » ont commencé à devenir plus nombreux, de plus en plus nombreux. Au final, actuellement, chez les jeunes enfants, les proportions sont inversées.

L’essentiel de nos modes éducatifs, de nos méthodes pédagogiques ont été élaborés pour des enfants « cerveau gauche » et étaient adaptées tant à leur mode de fonctionnement qu’à leurs compétences. Appliqués à des enfants « cerveau droit » ces mêmes méthodes et outils ne fonctionnent plus, tout simplement parce qu’ils ne sont pas adaptés à leurs aptitudes.

Pour les accompagner au mieux, avec le moins de souffrance possible de part et d’autre, il est devenu indispensable de « revisiter » notre histoire de vie et de nettoyer, réparer, cicatriser, toutes les scories et blessures accumulées.


Auteure de :
- Les enfants « actuels », Le grand défi « cerveau droit » dans un univers « cerveau gauche » aux Editions Exergue (Trédaniel Courrier du Livre) , 2006
- Enfants autistes, hyperactifs, dyslexiques, dys…. Et s’il s’agissait d’autre chose ?
même Edition , 2010

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.