Nicolas Sarkozy en visite à la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne, 24 février. REUTERS/Pool New.
LE CANDIDAT NICOLAS SARKOZY S'EN PREND UNE NOUVELLE FOIS AUX SYNDICATS. Evoquant la situation des ouvriers de l'aciérie Arcelor-Mittal de Florange, il défend l'investissement dans les hauts fourneaux et lance, dans une interview accordée à l'Est Républicain, le Républicain lorrain et Vosges Matin:
«Ne mélangeons pas les ouvriers, inquiets et pour qui j’ai obtenu 17 millions d’euros d’investissement, et les permanents de la CGT ou de la CFDT.»
«Une démagogie antisyndicale digne du XIXe siècle» pour Aurélie Filippetti, porte-parole de François Hollande, qui précise dans un communiqué:
«Dans un entretien donné à la presse quotidienne de Lorraine, le candidat sortant a franchi toutes les bornes de l’irrespect et du mépris des salariés en s’en prenant avec une violence inouïe aux représentants démocratiquement élus des ouvriers d’ArcelorMittal de Gandrange et de Florange.»
Le 15 mars, une délégation de l'intersyndicale des ouvriers de Florange voulant rencontrer le candidat avait manifesté devant son QG à Paris, avant d'être refoulée par la police. Nicolas Sarkozy s'en est pris dans la même interview à ces «permanents de la CFDT»:
«Ils sont venus m’insulter et essayer de casser mon siège de campagne. Ne confondons donc pas les salariés d’Arcelor-Mittal, que je ne laisserai pas tomber, et des syndicalistes qui trompent leurs adhérents en faisant de la politique au lieu de défendre l’intérêt des salariés.»
Guerre ouverte avec la CGT
Autre épisode de la guerre entre les syndicalistes et le candidat UMP, une grève des syndicalistes CGT du journal Ouest France avait provoqué la colère du président-candidat, qui y avait vu une manière d'empêcher la diffusion d'une interview donnée au journal. Lors d'un meeting à Nîmes le 29 mars, il avait déclaré:
«Ce ne sont pas quelques permanents de la CGT qui m'empêcheront de défendre la liberté de la presse dans notre pays.»
Au cours d'une visite de la centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux le 26 mars, Nicolas Sarkozy avait déjà fustigé ce même syndicat, la CGT étant le seul à avoir refusé de participer à la rencontre:
«Je pensais qu'un syndicat servait à défendre les salariés et pas à faire de la politique.»
La centrale syndicale est en effet sortie de sa réserve politique. Le 13 mars, elle a pris position contre le président sortant, une première depuis 1988:
«Au vu du bilan et des projets du président de la République, sa réélection ouvrirait, à coup sûr, une nouvelle séquence de lourds reculs sociaux.»
Syndicats et corps intermédiaires contre le peuple
De meeting en interview, le discours semble se préciser: les syndicats font de la politique, instrumentalisent la campagne et ne défendent pas les intérêts des salariés. De manière plus générale, la critique des «corps intermédiaires» est récurrente depuis l'entrée en campagne de Nicolas Sarkozy, qui tente de construire une sorte de liaison directe entre lui et le peuple, ce dernier étant jugé favorable à ses réformes. Lors de son premier meeting à Annecy, le candidat avait déclaré:
«[Les] syndicats, les partis, les groupes de pression, les experts, les commentateurs, tout le monde parle à la place du peuple sans jamais se soucier de ce qu’il veut.»
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