dimanche 12 août 2012

Israël accélère ses préparatifs de défense


Les dirigeants multiplient les déclarations martiales et l'armée redouble d'activité.

Une atmosphère de veillée d'armes règne en Israël. La plupart des journaux font leur une sur une possible et imminente attaque contre des installations nucléaires iraniennes. L'armée distille des informations sur l'accélération des préparatifs de défense pour faire face aux représailles iraniennes qui ne manqueraient pas de suivre une offensive israélienne. Le gouverneur de la Banque d'Israël, Stanley Fischer, reconnaît l'existence d'un plan d'urgence pour l'économie en temps de guerre. Quant à Benyamin Nétanyahou, le chef du gouvernement, et Ehoud Barak, le ministre de la Défense, ils multiplient les déclarations martiales sur une «option militaire» à laquelle l'État hébreu pourrait recourir dès cet automne, sans le feu vert explicite des Américains.
Cette brusque montée de tension se reflète dans les sondages: 37 % des Israéliens estiment qu'un nouvel Holocauste est possible si l'Iran parvenait à se doter de l'arme nucléaire. Les médias relaient, il est vrai, des informations ayant de quoi sérieusement inquiéter la population. Un exemple: le quotidien Haaretza cité récemment des estimations de responsables du ministère de la Défense prévoyant qu'une attaque de missiles de l'Iran et du Hezbollah libanais, allié de Téhéran, provoquerait la mort de quelque 300 civils.

Construction d'installations souterraines

Les militaires sont sur le qui-vive. «Nous devons nous préparer à combattre sur plusieurs fronts à la fois», affirme le général Benny Gantz, le chef d'état-major. Détail important: le plus haut gradé est, selon tous les médias, hostile à une offensive israélienne contre l'Iran, de même que les dirigeants actuels du Mossad, et Shimon Pérès, le président.
Pour contrer ces oppositions, Benyamin Nétanyahou proclame haut et fort que «dans une démocratie, c'est aux dirigeants politiques de décider et aux militaires d'exécuter». Il a également rappelé qu'en 1981 Menahem Begin, premier ministre de l'époque, avait rejeté les objections des militaires et des services de renseignements et donné l'ordre de détruire une centrale nucléaire construite par la France près de Bagdad.
Sur le terrain, l'armée met effectivement les bouchées doubles. Les batteries de missiles antimissile disséminées sur le territoire israélien vont être équipées dans les prochaines semaines d'un nouveau système améliorant leurs capacités d'interception en vol. Par précaution, les militaires ont décidé de répartir les stocks de munitions dans un plus grand nombre de bases afin que les pertes soient limitées en cas d'attaques ciblées de missiles. L'armée a également emmagasiné dans des usines civiles des dizaines de milliers de rations alimentaires de combat et d'autres équipements.
Les militaires ont aussi amélioré le réseau de routes logistiques afin que les troupes sur le front, notamment le long de la frontière avec le Liban et la Syrie, puissent être ravitaillées à temps. Pour compléter le tout, le ministère de la Défense a donné son feu vert à la construction de trois installations souterraines qui abriteront des stocks d'armes, de munitions, de carburants et des pièces détachées. L'ensemble sera fortifié afin de résister à des explosions de missiles.

Benyamin Nétanyahou, dimanche à Jérusalem.
Benyamin Nétanyahou, dimanche à Jérusalem. Crédits photo : POOL/REUTERS

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