Les scandales dans les sphères
financières ou au plus niveau de l’État ne sont plus perçus comme de
simples aléas de la vie publique. Ils viennent accentuer un peu plus
notre soupçon sur la marche du monde : la voie de la réussite
serait-elle pavée de malhonnêteté ? Le constat de l’apparition d’une
élite qui, forte d’un mode de vie nomade, s’émancipe de la morale
commune, est de plus en plus partagé. Mais il serait faux d’y voir une
situation inédite. Il suffit de relire le dialogue platonicien du
Gorgias où, face à Socrate, Calliclès justifie le droit du plus fort à
commettre l’injustice, pour comprendre que le problème agite les hommes
depuis la naissance de la Cité. Ainsi, nous naviguons entre les deux
pôles du dilemme éthique : nous ne voulons être ni un imbécile aux mains
pures, ni un cynique au cœur dur. Face à la complexité du réel, il faut
donc négocier. Selon quels termes ? Et avec quelles limites ?
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