mercredi 16 mai 2012

Jean Marc Ayraud, les grandes dates

Avant d'accéder à Matignon, il a géré deux villes de plus de 30.000 habitants, Saint-Herblain et Nantes, et dirigé pendant trois législatures le groupe socialiste à l'Assemblée.


Jean-Marc Ayrault et François Hollande lors de la passation des pouvoirs du 15 mai 2012. REUTERS/Charles Platiau.
  • Date de naissance: 25 janvier 1950
  • Lieu de naissance: Maulévrier (Maine-et-Loire)
  • Situation familiale: Marié. Deux enfants (Ysabelle et Elise)
  • Postes actuels:
    • Premier ministre
    • Député de la 3e circonscription de Loire-Atlantique depuis 1986
    • Maire de Nantes depuis 1989
    • Président du groupe socialiste radical, citoyen et divers gauche à l'Assemblée nationale depuis 1997
    • Président de la communauté urbaine de Nantes Métropole depuis 2001
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Nommé Premier ministre de François Hollande mardi 15 mai, Jean-Marc Ayrault, 62 ans, a débuté son engagement politique dans les rangs du MRJC (mouvement rural de la jeunesse chrétienne, créé pour contribuer au rapprochement de certains jeunes catholiques avec les idéaux marxistes) dans les années 1960.
Ce professeur d’allemand se rapproche ensuite du PS, qu’il rejoint en janvier 1972, juste après la prise de pouvoir de François Mitterrand au congrès d’Epinay, dans la section de Saint-Herblain (Loire-Atlantique), dont il devient secrétaire dès 1974. Il fait alors partie de la tendance menée par Jean Poperen, un des courants les plus à gauche du parti.
Lire le parcours, les opinions et le réseau de Jean-Marc Ayrault sur Wikipol.
En 1976, à 26 ans, il est élu conseiller général de Saint-Herblain, poste auquel il n’accomplira qu’un mandat puisqu’il sera remplacé en 1982 par son épouse, qui restera conseillère générale jusqu'en 2001. En 1977, à l'occasion d'élections municipales extrêmement favorables à la gauche, il devient maire de la ville en battant le RPR Michel Chauty, ce qui fait de lui le plus jeune maire de France d’une commune de plus de 30.000 habitants.
Puis, en 1986, il est élu député de Loire-Atlantique, poste auquel il sera constamment réélu, étant même le seul socialiste vainqueur dès le premier tour lors des désastreuses législatives de 2002.

En 1989, il se lance à l’assaut de la mairie de Nantes, une nouvelle fois pour remplacer Michel Chauty, qui ne se représente pas. Il sera facilement élu dès le premier tour et répétera la même performance lors des trois municipales suivantes, à chaque fois face à un adversaire différent.
En parallèle, il monte au sein des instances dirigeantes du PS: il siège au comité directeur à partir de 1979 et au bureau exécutif national à partir de 1981. En 1997, après la victoire lors des législatives, il est choisi par Lionel Jospin et François Hollande pour diriger le groupe socialiste à l’Assemblée nationale, poste qu’il occupera trois mandatures durant jusqu’à sa nomination à Matignon. Dans ce cadre, en 2007, après la défaite de Ségolène Royal à la présidentielle et la reconduction de la majorité UMP, il crée, sur le modèle britannique, un «cabinet fantôme» chargé de répliquer aux ministres du gouvernement Fillon.

Signataire, en 2008, lors du désastreux congrès de Reims, de la motion de Bertrand Delanoë, sur laquelle figure François Hollande, il est un fidèle du nouveau président socialiste, en faveur de qui il a officiellement pris position le 6 juillet 2011 dans un entretien à Ouest-France, en estimant qu'il fallait au président «de l'habileté, des nerfs d'acier et le sens du temps» et en vantant «sa perception fine du pays, qu'il n'a cessé d'arpenter depuis quinze ans».
Nommé conseiller spécial de la campagne, il est régulièrement intervenu sur les questions franco-allemandes et accède à Matignon alors que François Hollande s'envole pour Berlin, où il aura son premier entretien de politique étrangère avec Angela Merkel. En septembre dernier, le candidat, lors d'un déplacement à Nantes, lui avait ouvert les portes du gouvernement en déclarant à la presse:
«J'ai beaucoup d'amitié pour Jean-Marc Ayrault. J'apprécie ce qu'il fait comme président du groupe socialiste. Ce que je peux vous dire, c'est que, si je suis élu, il ne restera pas président du groupe socialiste....»



Sans surprise, François Hollande a choisi Jean-Marc Ayrault comme Premier ministre. Il est le chef de file des députés socialistes depuis 15 ans.
C’est son profil de modéré et de fin connaisseur des députés qui a fait accéder Jean-Marc Ayrault à Matignon, face à l’autre favorite, Martine Aubry.
A 62 ans, le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale depuis 1997 est le Premier ministre de François Hollande et devient donc le chef du gouvernement. C’est l’article 21 de la Constitution qui lui définit son statut : il "dirige l’action du Gouvernement" et fixe en principe ses orientations politiques qui - hors cohabitation - sont celles du président de la République.
François Hollande qui veut redonner du pouvoir aux corps intermédiaires et au Parlement a également spécifié dans sa célèbre anaphore du débat télévisé avec Nicolas Sarkozy qu’il ne "traiterait pas (son) Premier ministre de collaborateur". Le nouveau chef de l’État a précisé qu’il ne "veut pas être président de tout". Le Premier ministre aura-t-il donc à ce titre plus de marges de manœuvres que son prédécesseur ?

Un parcours presque sans faute

Jean-Marc Ayrault, à l’image de François Hollande, a su rester constant dans son parcours en choyant son assise locale. C’est là sa force et ce qui a pu contrebalancer le "manque de charisme" que beaucoup lui reproche pour l’attribution de ce poste.
Après des études supérieures d’allemand qui est un autre de ses atouts majeurs, le nouveau Premier ministre adhère au PS en 1971. En 1973, il devient professeur à Saint-Herblain (banlieue ouest de Nantes). Quatre ans plus tard, il y devient maire. Il est alors, à 27 ans, le plus jeune maire des grandes communes de France.
Cette ascension rapide est liée à un changement majeur : Mai 68. Les événements ont bousculé la société, et les formations politiques. Le Mouvement rural de la jeunesse chrétienne auquel il appartient, subit une évolution en adoptant une vision moins conservatrice. Fin des années 70, Jean-Marc Ayrault quitte le MRJC et fait la rencontre de Bernard Hazo, membre de la Convention des institutions républicaines de François Mitterrand. Lors de la préparation du congrès d’Epinay, il donne sa voix à la motion Poperen et adhère officiellement au PS dans la foulée, en 1971.
Depuis, Jean-Marc Ayrault a poursuivi sa route sans changer de voie, presque un sans faute. En 1974, il devient secrétaire la section socialiste de Saint-Herblain. Depuis 1989, il est député de la 3° circonscription de Loire-Atlantique. En 1989, il s’empare de la Mairie de Nantes, dès le 1er tour. En 1997, soutenu par Lionel Jospin, il devient président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale jusqu’à la présidentielle de 2012.
Ces 15 ans passés à diriger les députés socialistes - et depuis 2002 dans l’opposition - ont forgé sa connaissance des dossiers . Ami de longue date de François Hollande, il est nommé conseiller spécial du candidat PS pour la campagne de 2012. Denis Jeambar, consultant sur LCP déclarait, avant que le choix du Premier ministre soit connu "qu’il correspond au profil que recherche réellement François Hollande et à sa pratique politique". Son bon rapport avec l’ensemble du PS et les députés ont pesé dans le choix du président nouvellement élu.

Une condamnation vite oubliée

Un seul fait semble avoir échappé à François Hollande, adepte d’une "République irréprochable". Il avait déclaré dans une interview au JDD du 14 avril, qu’il ne s’entourerait pas, s’il était élu, de "personnes jugées et condamnées". Des propos, par la suite, souvent repris.
Car en 1997, condamné pour favoritisme, le député-maire de Nantes écope de 6 mois de prisons avec sursis pour octroi d’avantage injustifié. Il a fait valoir début mai, lorsque cette affaire ressurgit, qu’il "n’a jamais été question d’enrichissement personnel ou de financement politique" et que "sa probité personnelle n’a jamais été mise en cause". "C’est une affaire qui ne me concernait pas intuitu personae mais que j’ai assumée en tant que maire, insiste-t-il, "c’était il y a 15 ans. Je n’ai jamais rien caché, surtout pas aux Nantais qui m’ont depuis réélu deux fois".
En 2006, dixit Ségolène Royal, Jean-Marc Ayrault était déjà pressenti pour Matignon. Et LePoint.fr expliquait combien "cet ancien professeur d’allemand de 56 ans veut rester proche de ses habitudes et conserver une vie « normale » malgré ses responsabilités" - comme des vacances en camping-car - un trait de caractère toute en adéquation avant le président "normal" nouvellement élu.


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