vendredi 21 mars 2014

En entreprise, ce sont les «méchants» qui réussissent

Les psychopathes sont présents dans de nombreux métiers.
Selon une étude américaine, les employés râleurs sont aussi les meilleurs en entreprise. Hamid Aguini, PDG de la société Relation et Performance, détaille les différents profils «difficiles» qui règnent dans les entreprises.

En entreprise, les employés qui réussissent le mieux ne sont pas les plus sympathiques, ni les plus positifs. Selon une étude menée par le cabinet américain Leadership IQ, les employés qui sont toujours satisfaits de leur situation et de leur patron sont aussi les plus mauvais. En revanche, les employés râleurs et médisants seraient les meilleurs. L'occasion de faire un point sur ces profils d'employés «difficiles» qui réussissent en entreprise. Hamid Aguini, PDG de la société Relation et Performance, et co-auteur du livre La Rébellion positive, détaille les profils qui ressortent le plus fréquemment.
• Le pervers narcissique. Il représente environ 4% du personnel dans les entreprises, et le profil se répand de plus en plus. Le pervers narcissique est manipulateur et destructeur, s'adapte sans cesse à son interlocuteur. Il n'a aucune empathie et joue sur les paroles des autres, en leur demandant beaucoup d'informations, tout en n'en donnant que très peu sur lui-même. Il prend tout ce qui est positif chez ses collaborateurs et joue ensuite sur leurs fragilités. Il est ainsi très bien vu par ses supérieurs hiérarchiques et la plupart de ses collègues. La figure du «pervers narcissique» a éclaté au grand jour à la fin des années 1990, après la sortie du livre Le Harcèlement moral , de Marie-France Hirigoyen.
• L'imposteur. La figure de l'imposteur est très répandue dans les entreprises. Elle se décline en deux profils opposés. Il y a d'un côté les imposteurs qui passent leurs temps à se dénigrer, en soutenant qu'ils n'ont pas telle ou telle compétence et qu'ils ne méritent pas leur poste ou les missions qui leur ont été confiées. Ils se posent sans cesse la question de savoir s'ils sont bien légitimes. Très souvent, ces personnes sont en fait compétentes et progressent rapidement dans la hiérarchie. D'un autre côté, on retrouve les imposteurs qui savent qu'ils n'ont aucune compétence tout en affirmant qu'ils en ont et qui ont une grosse confiance en eux. C'est ainsi que des personnes incompétentes peuvent se retrouver à de très bons postes... Et y rester! Le livre intitulé La Fabrique des imposteurs détaille très bien les différents profils.
• Le psychopathe. Le psychopathe en entreprise a plusieurs points communs avec le pervers narcissique, qui peut d'ailleurs être qualifié de psychopathe léger. Le psychopathe est antisocial et sait s'affranchir des règles communes en vigueur dans l'entreprise. Il ne ressent rien pour ses collègues, qu'il considère comme des objets, et ne ressent aucune culpabilité dans ses actes. Le psychopathe peut être un adepte de la violence verbale, qu'il exerce sans retenue. Souvent, ce sont des personnages qui ont été humiliés par le passé ou qui ont ressenti énormément de frustration. On les retrouve souvent dans les métiers où il y a beaucoup de lien social entre les collaborateurs, où il y a une vraie présence de pouvoir, et où l'on prend des décisions rapides: journalistes, avocats, patrons d'entreprise...
• Le râleur. Le profil du râleur a la particularité d'être assez mal perçu par ses collègues de travail. Il n'est jamais satisfait de son travail comme celui des autres et se plaint sans cesse, afin que les choses changent. D'une nature autoritaire et insistante, ses demandes sont souvent prises en considération et engendrent donc des changements. À la différence d'un profil mystérieux et opaque comme le pervers narcissique, le râleur est spontané et authentique: en toutes circonstances, ses collègues peuvent savoir ce qu'il pense car il sait dire les choses franchement, sans faire d'allusions évasives ou implicites.
• Le rebelle positif. Le cinquième et dernier profil, à l'instar du râleur, s'oppose constamment à l'autorité. Le rebelle positif ressent un besoin de ne jamais dire «oui» et de ne pas être d'accord. Mais à la différence du râleur, il propose systématiquement des alternatives, d'où son côté positif. Le rebelle positif recadre sans cesse ce qu'on lui impose, parce qu'il souhaite avoir sa part de pouvoir dans la relation. Il s'oppose, mais propose. Son refus n'est jamais catégorique, et sa force d'initiative lui permet d'être bien vu par ses collaborateurs, dans la mesure où il sait faire bouger les lignes.

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