dimanche 16 mars 2014

Travailler jusqu'à 75 ans deviendra-t-il demain la norme ?

Social La hausse prévisible du nombre des seniors âgés de plus de 65 ans au travail obligera les entreprises à anticiper et à investir pour offrir plus de flexibilité et de confort au travail, ainsi que pour développer le télétravail et la formation.
La hausse prévisible du nombre des seniors âgés de plus de 65 ans au travail obligera les entreprises à anticiper et à investir pour offrir plus de flexibilité et de confort au travail, ainsi que pour développer le télétravail et la formation.
latribune.fr  |   -  472  mots
Selon une étude de The Economist Intelligence Unit parrainée par le cabinet Towers Watson, les grandes entreprises françaises sont moins bien préparées que leurs voisines européennes au vieillissement de la population active.

"Is 75 the new 65 ?". C'est le titre d'une étude de The Economist Intelligence Unit parrainée par le cabinet Towers Watson publiée cette semaine. Quatre cent quatre-vingts dirigeants d'entreprises de plus de 2000 salariés dans 30 pays européens (dont 33 dirigeants français) ont été interrogés sur leur perception des enjeux du vieillissement sur le travail.
Face au vieillissement de la population active, le rapport étudie les enjeux pour les grandes entreprises d'ici 2020 et montre qu'une large majorité des grands groupes interrogés (77%) s'attend à voir augmenter la part des seniors dans leurs effectifs.
En France, seulement 59% des 33 entreprises sondés croient à ce changement. La France semble donc assez nettement en retard par rapport au reste de l'Europe sur la gestion de l'âge au travail : la réalité du vieillissement de la population active fait l'objet d'une prise de conscience plus faible dans notre pays, l'un de ceux où le taux d'emploi des seniors est d'ailleurs le plus faible.
L'étude bat pourtant en brèche les idées reçues: les seniors ne sont jugés ni moins productifs, ni moins compétents, ni moins motivés que les jeunes !
Quand on observe comment les employeurs comptent faire évoluer leur gestion managériale afin de répondre aux besoins futurs de leurs salariés, les réponses montrent que dans l'Hexagone, on reste en retrait sur l'anticipation de ces évolutions. En effet, si un dirigeant européen sur deux place la « redéfinition de l'offre en avantages sociaux » et « un choix plus vaste offert aux salariés» comme prioritaires, les employeurs français sont plus réservés : seuls 39 % (contre 52% européens) anticipent de faire évoluer leur offre en avantages sociaux et à peine 1 dirigeant sur 4 imagine offrir plus de choix dans cette offre à ses employés (27 % contre 50% européens).
« De plus, si 46 % des employeurs interrogés en Europe prévoient d'ici 2020 de généraliser la remise à niveau des compétences de leurs employés seniors, en France, ils ne sont que 36 % à se projeter dans cette direction, confirmant ainsi que les employeurs français sont moins proactifs sur cette question centrale pour l'avenir de leur entreprise », souligne Mourad Bentoumi, Directeur du département Retraite et Avantages sociaux de Towers Watson France.
Ce qui est sûr, c'est que la hausse prévisible du nombre des seniors âgés de plus de 65 ans au travail obligera les entreprises à anticiper et à investir pour offrir plus de flexibilité et de confort au travail, ainsi que pour développer le télétravail et la formation. La demande de protection sociale sera aussi accrue. Sans compter sans doute une plus grande difficulté à gérer les conflits de génération et à promouvoir les jeunes, dont une récente étude de la CCI Paris Ile-de-France a montré que la tendance à partir à l'étranger s'accélère.

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