Publié par Léonce Deprez le fév 29, 2012 dans La Vie d'Abord | 0 commentaire
à Fresnes les Montauban, le samedi 10 décembre 2011
Etant un de vos plus anciens Lions, à ce rendez-vous final de notre année 2011 de notre district 103 Nord du Lions Club International à Fresnes les Montauban, j’ai accepté, stimulé par la passion de la vie qui m’anime, la fonction de Président de zone que quinze des nôtres assument également pour couvrir notre région Nord de la France.
Le Gouverneur, notre ami Alain, m’ayant proposé quinze minutes pour une intervention que lui a suggérée notre ami Eric Fourmanoir, le Président de la zone de ma ville natale de Béthune, j’ai pensé faire ce que je fais très rarement : écrire ce que j’ai à cœur de vous dire. Pourquoi ?
Parce que je me suis dit que « verba volant, scripta manent » et parce que je souhaite offrir à ceux et à celles qui ne sont pas là, ce samedi 10 décembre 2011, la possibilité de participer à ce temps de réflexion souhaité par notre Gouverneur.
Je pense vraiment qu’un mouvement international, comme le Lionisme, doit tirer du « mal » des crises que nous traversons, le « bien » d’un élan nouveau et d’une force d’entrainement nouvelle que nous devons donner à notre mouvement.
J’ai vécu, depuis un an et demi, au sein de la zone 32 et au-delà, avant de dédicacer mon livre « l’envie du futur » au sein des clubs qui me conviaient, une vingtaine de rencontres chaleureuses. Elles me permettent aujourd’hui de dégager l’essentiel de ce que j’en retiens pour vous en faire partager le profit.
Au point de départ de ma réflexion, une idée-force de base :
Nous vivons une époque où les trois générations que nous regroupons dans nos clubs expriment, très spontanément, en tour de tables de nos diners, des inquiétudes. Des inquiétudes justifiées par le profond désarroi que provoque l’évolution de notre Société, l’évolution de notre vie économique, l’évolution des échelles de notre existence, de nos communautés de communes à notre communauté humaine mondiale.
Notre monde d’aujourd’hui, à travers les bouleversements qu’il connait, les compétitions qu’il entraine, les incertitudes qu’il fait naître dans l’esprit de toutes les familles professionnelles et sociales, soulève des interrogations, et souvent de véritables peurs du futur. Les questions qui en résultent, que nous nous posons et que nous posons à ceux qui nous entourent se résument le plus souvent ainsi. Qu’allons-nous devenir ? Vers où marchons-nous ?
Je pense très sincèrement que ces interrogations, ces peurs, envahissent d’autant plus les esprits que nous ressentons face à elles, un certain vide.
Un vide qui s’aggrave, qui s’accentue au fil des ans et qui nous inquiète de plus en plus, tant les crises traversées se prolongent, s’imbriquent les unes dans les autres, et nous donnent l’impression, ces crises, qu’elles toucheront non seulement les temps de nos vies, mais aussi ceux de nos enfants et de nos petits-enfants.
Un vide, de plus en plus ressenti, pourquoi ?
Parce que, les points d’interrogation dans ce monde en pleine évolution, occupent ce vide sans que les réponses ne viennent à nous, de têtes pensantes « au-dessus de nous ou à côté de nous ». Quel que soit le niveau où notre destin professionnel ou familial nous situe, nous nous ressentons déboussolés !
Les médias ne cessent de souligner la coupure existant de plus en plus entre le peuple, dont les uns et les autres nous sommes une expression, et le milieu politique, qui nous apparait de plus en plus politicien. C’est-à-dire que la politique, au lieu de demeurer la recherche de l’intérêt général et du bien commun, aux différentes échelles de notre existence, apparait de plus en plus, à travers ceux qui la représentent, un métier générateur de carrières. Il en résulte que la politique se dénature, en obsession personnelle, au lieu de nous offrir les visions de l’intérêt général et du bien commun qu’elle a pour objet de présenter aux citoyens.
Les querelles partisanes et les ambitions personnelles, envahissant le terrain des médias, surtout télévisés, nous offrent de moins en moins les réponses nécessaires à la compréhension des problèmes de notre vie, à notre désir de savoir où nous en sommes, et vers quel futur nous nous dirigeons. L’espoir pour ce futur que représente l’Union Européenne est lui-même mal traité et, de ce fait, mal compris.
Nous ressentons aussi que les lumières, nécessaires aux citoyens, viennent de plus en plus difficilement, des portes paroles des religions, tant celles-ci en Europe s’attachent de plus en plus, dans le respect du principe républicain de la laïcité, à ne pas aborder les questions liées au pouvoir temporel.
Nous ressentons par contre, et avec inquiétude, qu’en d’autres parties du monde, certaines religions tentent de s’intégrer dans le pouvoir politique et de l’imprégner. La mondialisation entraine ainsi par le fait des émigrations qu’elle suscite, un changement d’état d’esprit et des tensions diverses provoqués aussi bien par l’image de femmes voilées dans nos rues que par la construction de mosquées dans nos villes.
Nous ressentons enfin, que la famille, la cellule familiale, point de repère et base de nos vies en société dans le passé, est de moins en moins en mesure d’assurer les chances d’avenir des générations qui nous suivent.
Ajoutons à ces évolutions que la complexité des problèmes de notre temps et des solutions à y apporter entraine de plus en plus dans les esprits des confusions et des interprétations contradictoires, accentuées par la multiplication des moyens d’information et de communication, liés au développement de l’Internet.
C’est à partir de ces constats que nous devons tirer des raisons de développer l’intérêt de l’existence de nos Clubs et de la fonction qu’ils doivent assumer dans l’embrouillamini de notre vie en société. Le Lionisme doit tendre aujourd’hui à apporter des réponses aux points d’interrogation de ce monde en mouvement de notre XXIème siècle.
Le service qui apparait le plus indispensable, à l’heure où l’on n’y voit de moins en moins clair, c’est le service de la pensée. Le Club-service, pour les ainés que nous sommes et pour les plus jeunes générations, doit mettre à profit la formidable centrale de matière grise que chaque Club représente. Nous devons en avoir plus conscience. C’est la diversité des professions et la jonction des générations que nous regroupons qui nous donnent le devoir d’offrir à notre monde l’intelligence nécessaire à l’orientation de nos existences.
Nous avons le devoir de penser en commun et d’élever nos esprits au-dessus de la société de consommation, qui tend à nous faire oublier qu’elle se doit d’abord d’être une société de production, à partir de nos territoires.
Nos Clubs se constituent et se perpétuent à partir de choix de recrutement que nous nous imposons. Nous devenons un Club, dans l’esprit du Lionisme, dans la mesure où nous donnons un sens aux initiatives et aux initiales qui en résument cet esprit.
Liberty and Intelligence Our Nations Safety : après le mot Liberté, le mot Intelligence est donc le mot fondateur de nos Clubs, celui qui doit éclairer notre existence personnelle, notre vie de Club et la vie des autres qui nous entourent.
Notre monde a besoin d’intelligence aux sens les plus larges.
L’intelligence économique, l’intelligence sociale, l’intelligence environnementale, l’intelligence qui fait naître l’esprit de recherche et d’innovation.
Mais notre intelligence, et nous le démontrons à travers nos actions, pour que notre vie soit complète et réussie, doit être aussi l’intelligence du cœur. La preuve, c’est que notre devise essentielle est « we serve », « nous servons ». C’est-à-dire que pour nous vivre, c’est servir des causes. Et la cause principale, c’est, comme l’a dit un grand français, le combat pour l’homme.
Nous devons donc nous dire, à chaque réunion de Club, dans ce monde de plus en plus difficile, que nous devons assurer le service de notre pensée, de nos réflexions, nourries par notre formation respective mais aussi par l’expérience résultant de notre vie professionnelle, de notre vie familiale, de nos vies associatives. Chaque réunion de Club, chaque diner doit être un enrichissement pour chacun d’entre nous dans la mesure où un thème de réflexion est au menu de nos diners et permet à chacun d’exprimer l’essentiel de ce qu’il pense sur le sujet évoqué.
Plus les temps que nous vivons sont difficiles, plus le Lionisme doit avoir sa raison d’être et de se développer.
Plus notre monde éprouve le besoin d’un humanisme à vivre, et d’un développement durable, à viser, plus nous devons faire du Lionisme, une école internationale de diffusion et de partage d’une éthique. En écrivant ces lignes, je me sens prolonger les réflexions sur l’éthique de notre ami, ancien Gouverneur Gabriel Paita, mon mentor touquettois dans le Lionisme.
Cette éthique, il s’agit de la vivre et de la communiquer autour de nous, tout au long du chemin de l’existence. C’est le mot clé de l’avenir du Lionisme. Bien plus, c’est le mot clé de l’avenir de notre humanité.
Mon souhait, je vous le dis, au nom d’une famille industrielle, autant qu’en Président de zone du Lionisme, en cette très dure année 2011 qui se termine et à travers ces réflexions, c’est de nous inciter à renaitre en 2012 et à permettre à chacun et à chaque Club de contribuer, sur son territoire, à faire partager le gout de vivre mieux ensemble « le présent » et de donner autour de nous « l’envie du futur ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.