samedi 7 juin 2014

Les phosphates créent-ils les hyperactifs ?








Institut pour la Protection de la Sante Naturelle



Les phosphates créent-ils les hyperactifs ?

Chère amie, cher ami,

Lorsque j’étais enfant, nous nous amusions toujours à lister les ingrédients commençant par « E » dans les produits que nous consommions à la cantine de l’école, notamment dans les flans au caramel.

Cela nous amusait de voir que la liste des émulsifiants, des gélatines et des additifs en toute sorte était bien plus longue que celle des ingrédients « normaux ».

Puis nous mangions nos pots sans nous poser de questions parce qu’il y avait du lait et du sucre et que c’était bon.

Nous ne savions pas alors que derrière ce « E quelque chose » se cache parfois un minéral qui n’a pas fini de faire parler de lui parce qu’il représente un sérieux danger pour notre santé – s’il est pris en excès. Il s’agit du phosphate - un sel d’acide phosphorique. On le retrouve naturellement dans certains aliments (graines de soja, noix de cajou, certains poissons) et surtout dans les plats préparés ou les aliments industriels (sodas, Nutella, barres chocolatées, charcuteries industrielles…).

L’excès de phosphate : un danger peu connu

Comme nous l’a appris Paracelse [1] : tout est une question de dose [2]. Car le phosphore est un nutriment essentiel au fonctionnement de chacune de nos cellules [3]. Il fonctionne en synergie, notamment avec le calcium. L’important pour nous est de prendre autant de l’un que de l’autre. Une carence en phosphore que l’on retrouve par exemple chez les personnes anorexiques, provoque des faiblesses musculaires, des douleurs osseuses, et un état d’anémie [4]. Par ailleurs, le phosphore est particulièrement utile pour favoriser la croissance : c’est la raison pour laquelle on s’en sert pour les engrais ou l’alimentation animale.

Mais pour la plupart des gens en Occident, le vrai risque est l’excès de phosphore lié à une alimentation trop riche en phosphates. Chez l’adulte, cet excès est associé à un risque plus élevé de maladie cardiovasculaires, rénales et osseuses et chez l’enfant à l’hyperactivité, l’autisme, voire la schizophrénie [5].

Une étude d’observation menée sur près de 10 000 patients entre 1994 et 1998 [6], a montré qu’un taux élevé de phosphore dans le sang augmentait la mortalité chez les personnes en bonne santé.

Nous savons que l’excès de phosphore joue sur les niveaux de calcium et de vitamine D dans le corps. Il est certain aussi que d’une personne à l’autre les seuils de tolérance varient et que certaines personnes sont plus sensibles que d’autres à un taux élevé de phosphore dans le sang.

Si les scientifiques n’ont pas encore décrypté l’ensemble des conséquences liées à l’intoxication au phosphore, nous savons déjà qu’elles sont loin d’être anodines, notamment chez les enfants.

Les enfants hyperactifs mangent-ils trop de phosphates ?

Depuis 30 ans, des médecins suisses proposent aux parents d’enfants hyperactifs ou atteints de troubles de l’attention, de changer la diète de leur progéniture en adoptant une alimentation à bas niveau de phosphates [7]. Cette thérapeutique s’appelle la diète Hafer du nom d’une pharmacienne allemande qui l’a créée dans les années 70 pour son propre fils.

La diète Hafer est une application pratique des thèses notamment de Benjamin F. Feingold, pédiatre et allergologue américain qui pensait qu’il existait un lien entre les colorants et additifs des aliments et l’hyperactivité des enfants. L’expérience ayant réussie, elle a été retranscrite dans un livre [8] qui a beaucoup circulé dans les cercles de médecins et de diététiciens ouverts aux méthodes naturelles mais reste peu connu du grand public.

Le principe est simple et la promesse ambitieuse : il suffit d’une diète de quatre jours pour constater une amélioration chez l’enfant qui perd son hyperactivité dans une grande majorité des cas, ou retrouve sa concentration.

En revanche, le moindre écart provoque de nouveaux troubles de l’attention dans les heures qui suivent.

Même si cette approche demande à la famille de changer son mode de vie, elle présente les avantages d’être rapide, efficace, et d’éviter à l’enfant de prendre de la Ritaline, le médicament que l’on utilise pour soigner les troubles de l’attention.

Cette approche permet aussi d’éviter d’avoir à rencontrer sans résultat des psychologues les uns après les autres. L’approche psychologique ne peut pas marcher puisque l’enfant souffre d’une intoxication alimentaire !

Pour autant, la diète ne permet de guérir que les enfants devenus hyperactifs à cause d’une intoxication aux phosphates. Dans ces cas, il faudra envisager d’autres traitements.

Comment éviter l’intoxication aux phosphates ?

Sans rentrer dans le détail complet d’une diète que l’on retrouve sur Internet sur le site de la Fondation Kousmine par exemple [9] ou en anglais [10], on s’aperçoit globalement que le problème vient d’abord des produits industriels (yaourts et charcuterie par exemple) et des plats préparés.

On trouvera des phosphates dans les petits poissons gras (sardines) ou certains fruits (noix de cajou) mais les avantages de ces produits pour notre santé surpassent de loin leurs inconvénients.

Une fois de plus dans notre recherche d’une alimentation choisie et adaptée, il faut mettre de la patience et de la sagesse, ce qui n’est jamais simple dans une société où tout le monde court tout le temps après la montre.

Naturellement Vôtre,

Augustin de Livois

PS : Toujours dans le domaine de la nutrition, n’oubliez pas que nous proposons deux conférences sur le gluten :

Sources :

[1] Alchimiste Suisse du 16e siècle, père de la toxicologie et de nombreuses branches de la médecine.

[2] « Toutes les choses sont poison, et rien n’est sans poison ; seule la dose détermine ce qui n’est pas un poison. »

[3] Phosphorus

[4] Ibid

[5] Autisme, schizophrénie et hyperactivité- Phosphates dans l’alimentation : les enfants poussés au bord de la folie.

[6] Le phosphore alimentaire : nouveau risque pour la santé ?

[7] La diète HAFER

[8] “La drogue cachée : les phosphates alimentaires, cause de troubles du comportement, de difficultés scolaires et de délinquance juvénile”, 1976 traduit en français publié en 1978 et réédité par les Editions du Madrier, dernière édition 1992.

[9] La diète HAFER

[10] Low-phosphorus diet: Best for kidney disease ?


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