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Qui a dit qu'à l'UMP chacun tirait à hue et à dia ? Entre Serge Dassault, Jean-François Copé et Patrick Buisson règne au contraire une vraie solidarité...
Ainsi, il paraîtrait que la droite irait mal ; que l'UMP serait un nid de haines, de complots, de traîtrises ; que chacun ne penserait qu'à lui et à ses ambitions ; que les Atrides seraient de charmants enfants au regard des présidentiables qui pullulent dans les couloirs du parti. Qu'il nous soit permis de penser l'exact contraire. Et de démontrer qu'il règne au contraire à l'UMP un exceptionnel climat de solidarité, de dévouement, et même de sacrifice. Les faits sont là, irréfutables, pour qui veut bien ouvrir les yeux en toute objectivité.
D'abord, il y a l'affaire Dassault, les ennuis de cet historique sénateur que l'on accuse d'avoir acheté des votes dans sa bonne ville de Corbeil-Essonnes. L'épisode est pénible. Le vieil homme, malgré son nom et ce que la France doit à son entreprise (et réciproquement), est soumis à une longue garde à vue. Il doit répondre à des questions vulgaires : combien d'argent, à qui, pourquoi ? La presse, évidemment, s'en délecte. Un milliardaire dans les mains de la justice ! C'est désagréable, et c'est triste. C'est alors, pour faire oublier l'affaire Dassault, pour la faire disparaître comme le prestidigitateur un lapin, qu'arrive l'affaire Copé. Non pas que Jean-François Copé ait généreusement fourni au Point un quelconque élément qui lui serait à charge. Mais Le Point ayant révélé ce qu'il a révélé, Copé aurait pu réagir avec bon sens : donner les chiffres qu'on lui demandait, répondre aux questions qu'on lui posait. Au lieu de quoi, il ne fait rien de tel, enferme les preuves comptables sous scellés, utilise de grands mots ("chasse à l'homme", "inquisition") qui font pschitt et avance deux propositions de loi qui font flop. Imagine-t-on qu'il ait pu être si maladroit, si à côté de la plaque, par amateurisme, par gêne ou par affolement ? Non pas. Il a été si maladroit par dévouement. L'UMP doit trop à Dassault pour qu'on l'abandonne en première ligne.
Et maintenant Buisson !
Et ce n'est pas tout. Copé, victime de sa stratégie altruiste, est à son tour au plus mal. C'est alors qu'intervient, pour prendre le relais, Patrick Buisson. Le Point l'avait accusé d'avoir enregistré des conversations secrètes à l'Élysée à l'insu de Sarkozy. Il avait farouchement nié. Le Canard enchaîné publie aujourd'hui des extraits de ces enregistrements qui le confondent. D'où viennent-ils ? Parions que c'est Buisson lui-même qui les a livrés, se sacrifiant à l'antique, manière de laisser Copé souffler.Une chaîne de solidarité : voilà la vraie histoire qui se déroule sous nos yeux. On ne s'étonnera pas qu'elle soit jugée trop belle par la presse qui voit le mal partout.
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